Chapitre 21

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P.O.V Abigail's


Face à la situation de crise qui se présente à moi, mon cerveau décide de se déconnecter de la réalité sans se poser les questions existentielles : Qui, quand, comment, pourquoi. Je laisse mon instinct de survie prendre le dessus sur le reste de mes émotions. Il n'est plus l'heure de réfléchir mais d'agir. J'attrape la main qui maintient le bas de mon corps et le tord violemment comme on me l'a appris en cours de self-défenses alors que de mes dents, je m'attaque à sa main sur ma bouche que je mords fort, très fort. Mon adversaire pousse un cri de douleur car je viens de lui tordre le bras, peut-être de le casser, puis je lui assène un grand coup dans l'entrejambe pour m'assurer qu'il ne sera pas en état de répliquer avant que je ne m'empare de l'arme dans mon sac à main.

Mon cœur bat à une vitesse affolante et pourtant je reste calme, j'exerce chaque geste avec une précision nette comme me l'a appris Elioz. Je me retrouve face à mon agresseur qui est à présent à terre en train de se tordre de douleur. L'adrénaline circule dans mes veines et mon cerveau se reconnecte au moment où je pointe mon arme sur lui. Mes mains ne tremblent pas, elles sont sûres d'elles tout comme je suis sûre de moi. Qui est ce type ? Qu'importe qui l'envoie, ce n'est pas son jour de chance.

— Qui t'envoie ? Qui ? Répond espèce d'abruti !

Je hurle et ça m'est bien égal que quelqu'un puisse m'entendre. Je veux qu'il réponde à ma question, je veux savoir si c'est ma famille qui l'envoie. Je ne le sens que trop tard, nous ne sommes plus seuls car quelqu'un vient chuchoter dans mon oreille alors qu'une main se pose sur mon ventre.

— Règle numéro 1 quand on est menacé, on assure toujours ses arrières. Toujours. Je n'apprécie vraiment pas que tu me fausses compagnie comme ça, je suis très en colère après toi.

Cette voix si suave et douce, mon ventre qui se tord dans tous les sens, sait à qui elle appartient. Andrea. Je me retourne aussitôt en lui faisant face, le menaçant de mon arme. Il rigole en mettant ses mains dans les poches de son costume et jette un coup d'œil à l'homme que je viens de mettre à terre et qui fait au moins, trois fois mon poids. Andrea lui demande comment il se sent. Il le connaît ? C'est un de ses hommes ?

— Bordel mais tu veux que je meurs d'une crise cardiaque ou quoi ? Tu vas dire à tes chiens de garde, d'arrêter de me suivre car je sais très bien me défendre toute seule, m'offusqué-je qu'on me prenne pour une enfant.

— Effectivement, j'ai pu voir ça de mes propres yeux et je suis plutôt épaté de tes talents pour te défendre mais ça ne sera pas suffisant. Pourquoi est-ce que tu m'as faussé compagnie ? Pour acheter une arme ?

— Je n'avais pas le choix, ni toi, ni ma mère ne voulaient m'aider à en obtenir une.

— Peut-être qu'on avait nos raisons. Je peux savoir pourquoi tu pointes encore cette arme sur moi ?

— Au choix, parce que t'es un sale con ou parce que t'es un grand malade ! Je veux que tu arrêtes de me faire suivre.

— Hm hm, ça ne va pas être possible ça, répond-il en secouant la tête. Je vais te dire ce qui va se passer maintenant...

Il s'arrête en pleine phrase alors qu'il s'avance vers moi comme si je ne pointais pas une arme sur lui. Croit-il que je ne serais pas capable de tirer ? Je sais que je ne le ferais pas, pas sur lui en tout cas. Il avance, avance jusqu'à ce que sa bouche atteigne mon oreille.

— Maintenant, tu vas baisser ton arme et je vais t'emmener dans cette petite ruelle juste derrière pour me perdre en toi avant de changer d'avis et de devenir très, très méchant.

Tout mon corps frissonne d'envie, de peur mais surtout d'excitation. La façon dont il a dit ces mots, me retourne l'estomac et le cerveau. Je baisse mon arme et le laisse m'entraîner dans cette petite ruelle comme il l'a dit mais je ne laisse pas faire le premier pas. Je range l'arme dans mon sac et me jette sur lui, enroule mes bras autour de sa nuque et mes jambes autour de sa taille. L'adrénaline coule toujours à flot dans mes veines et je crois que c'est pour cette raison que j'ai follement envie de lui. J'ai cru mourir l'instant d'avant mais je suis toujours en vie et je veux le célébrer.

Last dayWo Geschichten leben. Entdecke jetzt