Chapitre 20

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P.O.V Abigail's


— Non ! C'est non Aby, je ne te laisserais pas avec une arme entre les mains, hurle-t-il, catégorique.

— Mais pourquoi ?

— Parce qu'une femme, n'a pas à se retrouver avec une arme entre les mains.

— Putain mais tu t'écoutes parler parfois ? C'est putain de misogyne ce que tu dis là. Au nom de quoi, une femme ne pourrait pas avoir le droit de se défendre ?

— Je ne débattrais pas avec toi de ce sujet, ni maintenant ni jamais. C'est comme ça et pas autrement. Va t'habiller, je te ramène chez moi.

— Non ! Va te faire foutre Andrea ! T'es un putain de vieux con comme mon père, vous pensez tous les deux qu'une femme doit juste fermer sa gueule et subir. Je ne suis pas sortie de son emprise pour tomber sous la tienne. Tu peux partir d'ici, si c'est ce que tu penses mais ça sera sans moi.

Je vois à ses tremblements et ses poings qu'il serre fermement, qu'il n'apprécie pas la tournure de notre conversation mais ça m'est bien égal. Je ne m'écraserais pas face à lui car une femme à autant de droits qu'un homme, nous sommes en 2022 et céder à son caprice, ça serait comme insulter toutes les femmes qui se sont battues pour justement avoir ces droits. Je m'en contrefiche que ça ne lui plaise pas et son air encore à moitié endormi, bien qu'attendrissant, ne me fera pas changer mes positions. Il s'avance vers moi, prêt à répondre quelque chose mais nous sommes interrompus par un coup dans la porte.

Quelqu'un vient de toquer. On se fige tous les deux, le regard fixé l'un dans l'autre avant de le détourner vers la porte. Depuis que je me suis installée dans cet appartement, jamais personne n'y est venu et là quelqu'un vient de toquer et ça recommence. C'est sûrement une erreur mais une part de moi, ne peut pas s'empêcher de paniquer à l'idée que ce soit l'un des hommes de mon père qui vient pour m'achever. Andrea semble penser à la même chose que moi car je le vois sortir son arme de son pantalon et il est le premier de nous deux, à atteindre la porte pour l'ouvrir à la volée en braquant son arme sur le visiteur non attendu. C'est ma mère. Mais qu'est-ce qu'elle fait ici ?

— Qu'est-ce que vous foutez ici, vous ? demande-t-il sèchement. Dégagez avant que je ne vous colle une balle entre les yeux.

— Je vois que mon mari n'avait pas menti à votre sujet. Je ne suis pas là pour vous, je suis là pour parler à ma fille. Est-elle là ? lui répond-elle avec plus de diplomatie.

— Elle n'a pas envie de vous voir, dégagez avant que je ne perde patience.

Je rêve ou il décide encore pour moi ? Il faut vraiment qu'il se calme avec ça. Je suis là, j'entends tout ce qu'ils se disent et je n'ai pas envie que ça tourne au carnage. Je sors de ma torpeur, ayant encore du mal à réaliser que ma mère puisse être là. Je me demande comment elle m'a trouvé et surtout pourquoi elle revient vers moi après tout ce temps alors qu'elle n'a jamais cherché à reprendre contact. J'essaie de recoiffer ma chevelure en désordre et passe devant le corps d'Andrea pour lui faire baisser son arme.

— Baisse ton arme, s'il te plaît. Maman, qu'est-ce que tu fais ici ? Et comment tu as su que j'étais ici ?

— Je n'ai pas envie d'avoir cette conversation sur le pas de la porte, puis-je entrer ?

— Non ! intervient celui à qui on n'a pas demandé son avis.

— Andrea, ça ne te regarde pas ok ? Alors soit tu t'en vas immédiatement, soit, tu nous laisses avoir cette conversation sans l'interrompre.

— Il n'est pas question que je te laisse seule de nouveau avec eux, je n'ai pas envie de te retrouver dans le même état que la dernière fois.

Merci Andrea de me rappeler ce qui s'est passé la dernière fois, je commençais tout juste à le sortir de mon esprit pour aller de l'avant. Ma mère reste sur le pas de la porte et pose son regard sur moi et sur Andrea. Je peux facilement imaginer ce qu'elle doit se dire. Je suis en pyjama, toute décoiffée et Andrea est décoiffé, ses vêtements sont froissés, montrant qu'il a passé la nuit ici. Si elle savait que ça n'a rien à voir avec ce qu'elle peut imaginer. Je m'assure qu'Andrea tienne son arme à l'écart de ma mère, qu'importe ce qu'il décidera.

Last dayWhere stories live. Discover now