Chapitre 30

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P.O.V Abigail's



Depuis qu'il m'a demandé en mariage, tout se déroule à une vitesse folle, à tel point que j'ai du mal à suivre. Andrea a engagé une organisatrice de mariage pour que j'ai moins de boulot sur les épaules. Je continue de travailler au restaurant et ça, malgré que mon fiancé n'y était pas favorable mais je suis une femme indépendante et si j'ai envie de continuer à travailler, malgré la richesse de mon mari, je le fais. J'enchaîne les rendez-vous chez le médecin pour suivre l'évolution de la grossesse et je n'oublierais jamais le jour où il m'a accompagné pour la première fois.

Quand son regard s'est posé sur l'écran et qu'il a vu ce petit bout de chou qui était en train de grandir en moi, c'est la première fois de ma vie que je voyais Andrea être si vulnérable et il a même pleuré. Une première ! Il avait l'air tellement ému que ça m'a fait pleurer moi aussi. C'était des larmes de joie mais bon on avait bien l'air de deux idiots quand même. Notre bébé grandit bien, j'en suis aujourd'hui à 6 mois de grossesse, bon sang ce que ça tourne vite.

Mon ventre est énorme, mes seins je n'en parle même pas. Il a fallu que je me fasse une nouvelle garde-robe, encore une fois. Andrea n'est pas très patient concernant les préparatifs du mariage mais je veux que les choses soient bien faites alors je prends le temps qu'il faut. J'ai demandé à Anna et Elioz d'être mes témoins. Ils ont accepté tout de suite, peut-être parce que nous avons fait de nombreux repas en leur compagnie et que les choses s'arrangent entre Andrea et eux.

Autre point important sur lequel je n'ai pas transigé. Ma mère. J'ai tout fait pour que ça se passe mieux entre Andrea et elle, ce n'était pas gagné d'avance mais aujourd'hui ils arrivent à tolérer la présence de l'autre sans se sauter à la gorge donc je prends ça comme une victoire. J'ai fait le tour de la ville pour trouver la robe de mes rêves après en avoir essayé des centaines. Il y a beaucoup de beaux modèles de créateurs mais je n'avais le déclic pour aucune d'entre elles.

Ma mère et Anna m'ont accompagné à chaque essayage, malgré le risque que ça représente pour ma mère elle tient à être présente le jour où je me marierais et ça ne peut que me rendre heureuse. Nous voilà une fois de plus dans la boutique du créateur que j'ai choisi. La vendeuse m'aide à fermer la robe et mon reflet dans le miroir me donne envie de pleurer. Non pas parce que cette robe est sublime, enfin si, elle l'est mais si j'ai envie de pleurer c'est parce que je suis énorme !

Mes seins débordent du décolleté de la robe, mon ventre prend tout l'espace visuel. Je ne suis plus certaine d'avoir envie de me marier avant d'accoucher. Je ne veux pas que le souvenir de notre mariage, reste celui de ma grossesse. Je veux que ce jour m'appartienne autant qu'il appartiendra à Andrea. On dit qu'être enceinte c'est beau mais je défie quiconque de trouver beau, une grosse baleine sur le point d'échouer. Je peine déjà à me déplacer alors comment je vais faire pour porter des talons toute une soirée ?

Andrea va se barrer en courant quand il me verra. Petit monstre dans mon ventre, tu ne peux pas être moins visible hein ? Oui je l'appelle petit monstre car nous ne voulons pas connaître le sexe du bébé avant sa naissance. Le médecin dit qu'il le sait mais nous, on ne veut pas savoir. Je me regarde sous toutes les coutures devant ces grands miroirs. J'entends des bruits de pas qui s'approchent et voit Anna se lever comme une furie. Dans le reflet du miroir, je l'aperçois se jeter sur Andrea pour lui cacher les yeux.

— Mais bon sang qu'est-ce que tu fous ici toi ? Voir la mariée dans sa robe avant le jour du mariage, ça porte malheur ! l'invective-t-elle.

— Je ne crois pas en ces conneries de superstitions, Anna. Maintenant lâche-moi, je veux parler à Abigail.

— C'est bon Anna, laisse-le passer.

C'est assez drôle de voir Anna dans le rôle du garde du corps avec moi mais j'avoue avoir encore du mal quand je la vois toucher Andrea car je les imagine faire l'amour et ça me fait très mal. Il faut croire que je ne suis pas prête de passer à autre chose. Andrea s'avance vers moi, j'aperçois au loin les deux gorilles qui l'accompagnent toujours mais qui restent en retrait. Il enroule ses mains autour de ma taille et pose son menton sur mon épaule. Son sourire que je vois dans le reflet des miroirs, me fait sourire également mais je vois bien que quelque chose cloche. Ses yeux ne sont pas comme d'habitude.

Last dayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant