Chapitre 9

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P.O.V Abigail's


Non mais de quoi je me mêle ? Je suis assez grande pour me défendre toute seule, je n'ai pas besoin de lui et de son égo de mâle, mal placé ! Je suis en colère qu'il ose me faire passer pour la petite chose fragile sans défense. L'inconnu part sans demander son reste et je suis presque déçue qu'il ne s'impose pas face à ce crétin. De quoi a-t-il peur ? Du regard marron ténébreux d'Andrea ? De sa sculpture musclée ? Ce n'est pas parce que c'est l'hôte de la maison, qu'il faut s'écraser face à lui. Je fronce les sourcils quand il se tourne face à moi en réajustant son costume car moi je ne suis absolument pas impressionnée par son regard de braise et sa constance.

— Je n'avais pas besoin de ton aide, je sais très bien me défendre toute seule, pauvre con ! grogné-je.

Je lui donne une gifle à lui aussi car c'est tout ce que les hommes méritent, des gifles. L'instant d'après je me retrouve collé contre lui, ses mains faisant pression dans mon dos pour m'empêcher de bouger. J'ai la tête qui tourne, je ne sais pas si ça vient de cette proximité ou de l'alcool. Tout comme je ne sais pas si j'apprécie son odeur ou si c'est l'alcool qui me la fait apprécier.

— Je ne me donnerais pas en spectacle à cause de toi. Ne m'oblige pas à devenir méchant, tu le regretterais, me prévient-il d'une douce voix menaçante.

— Ah oui ? Et si j'ai envie de voir ce que ça donne quand tu es méchant ?

Je demande de ma voix alcoolisée qui se veut joueuse alors que l'une de mes mains vient presser sa fesse. Une grimace étire son visage et il me serre davantage contre lui.

— Ne joue pas à ça avec moi, continue-t-il dans les menaces.

— Va te faire foutre...

Je murmure en rapprochant ma bouche de son oreille, je dépose un baiser sur sa joue pour y laisser la marque de mon rouge à lèvres et le repousse pour être de nouveau libre. Du moins, autant que je peux être libre dans cette maudite maison. J'ai la tête qui tourne mais je peux très bien voir que tout le monde nous regarde et surtout le père. Qu'il se débrouille avec son fils celui-là, moi j'ai assez donné. Je m'éloigne de lui en retirant mes talons qui ont failli me faire chuter sur le sol, plus d'une fois. J'en ai rien à faire des regards des autres sur moi, rien à foutre que toutes ces femmes sorties tout droit d'un magazine de mode, me reluquent car mes quelques kilos en trop, ne me dérange absolument pas et encore moins après l'alcool que j'ai absorbé.

Je retourne dans la fête, me mêlant à la population, continuant d'enchaîner les verres car je veux oublier jusque mon prénom. C'est long, tellement long cette fête. Je ne me sens plus si à l'aise dans ma robe. Peut-être est-elle inadaptée à ma morphologie ? Je ne suis pas grosse, j'ai juste des formes plus généreuses à certains endroits mais j'aime mon corps comme ça. Personne n'a l'air de s'amuser ici ou alors ça vient de moi. Je m'apprête à attraper un nouveau verre mais une main m'en empêche.

— Je pense que tu as assez bu pour la soirée.

— Et je pense que tu es un casseur d'ambiance, espèce de rabat-joie. Tu n'es pas mon père, tu n'as pas à me dire ce que je dois faire. Retourne avec ta pouf et laisse-moi profiter de ma soirée de liberté avant de redevenir ce bon petit soldat prisonnier.

Je lui tourne le dos car pour moi cette conversation est terminée mais elle ne l'est visiblement pas pour lui car il m'attrape le poignet pour m'entraîner je ne sais où. Il va trop vite et je suis bien trop pompette pour suivre son rythme. Il s'aventure dans le parc de la maison, ce parc qui ressemble à une grande forêt aménagée. J'y suis venue la dernière fois en coup de vent mais je n'ai aucune envie d'y revenir ce soir avec lui. Il s'arrête enfin et je n'entends plus l'agitation de la fête, nous devons être assez loin des autres. Est-ce bon ou mauvais signe ? Il m'entraîne jusqu'une jolie gloriette illuminée de guirlandes lumineuses. C'est super joli mais je ne sais pas ce qu'on fait ici, je sais juste qu'il ne m'y a pas emmené juste pour me faire admirer la vue. Il me pousse pour que je m'assois sur une chaise avant de me tendre un verre d'eau qu'il m'incite à boire mais je tourne la tête pour refuser. Il pose sa main sur mon menton pour tourner mon visage et me faire boire de force ce verre d'eau. Je m'en fous partout et m'essuie la bouche.

Last dayWhere stories live. Discover now