Chapitre 25

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P.O.V Abigail's


Ces derniers temps, j'ai frôlé plus d'une fois la mort mais ce qui est différent de toutes les autres fois, c'est que cette fois je sens que c'est la bonne. Mon heure est arrivée. Je vais mourir des mains de celui qui a volé mon corps et ma confiance en moi. Il m'aura tout pris jusqu'au dernier souffle. Je sais que je suis finie mais ça ne m'empêche pas de soutenir son regard, je veux qu'il le voit quand la vie quittera mon corps. Pour ce que ça signifie, car je sais qu'il n'est pas humain et s'en contre-fous d'ôter une vie, une de plus ou une de moins. Je ne comprends pas pourquoi je ne me défends pas plus que ça, j'essaie pourtant mais je vois que rien ne change. Mes jambes commencent à être en coton et ce qui me fait le plus mal, ce n'est pas de manquer d'air, c'est de savoir que je suis en train de tuer un second être dans mon ventre. C'est comme un électrochoc. Je ne peux pas le laisser faire ça.

Je le griffe avec autant de force qu'il me reste. Son sourire carnassier me donne encore plus envie de me défendre. Il a le même que lorsqu'il m'a violé, et ce regard fou, il est propre à sa personne. J'essaie d'atteindre d'autres parties de son corps mais à chaque geste que je fais, c'est un échec. Je commence à voir flou et je sais que si je tiens encore debout, c'est seulement grâce à la force de ses mains sur ma gorge. Je ferme les yeux, me sentant presque partir quand tout s'arrête d'un coup. Les mains de Lorenzo ne sont plus sur ma gorge et je commence à sentir un début d'air qui essaie d'atteindre mes poumons alors que c'est extrêmement douloureux. Je m'écroule au sol en me demandant si je ne suis pas morte.

Ce sont des grognements de rages et des insultes qui me font prendre conscience que je suis bel et bien encore en vie. A quel prix ? Je pose mes mains sur ma gorge en essayant de reprendre mes esprits. Mon regard se pose sur deux corps qui se battent, juste à côté de moi. L'échange est virulent, très virulent. Je n'ai jamais senti autant de rage. Quelqu'un me touche et je crois que l'homme m'est familier. Il m'aide à me relever car je crois avoir entendu Andrea lui dire de me faire sortir d'ici. D'où est-ce qu'il sort ? Je ne sais pas mais il est en train de se battre avec Lorenzo et je sais que ça va mal se finir.

Aucun des deux ne lâchera et s'ils en sont arrivés à un tel niveau de rage, c'est seulement à cause de moi. Ils vont s'entre-tuer dans mon appartement, à cause de moi. Autant ça me fait plaisir de voir Andrea mettre une raclée à Lorenzo, autant j'ai mal à chaque coup que Lorenzo inflige à Andrea. Je n'ai pas envie de savoir qui est le plus fort et sortira vivant de cette bagarre. Pourquoi l'homme d'Andrea n'intervient pas ? Je tourne mon regard interrogateur vers lui car je suis incapable de sortir la moindre note de ma bouche.

— Je ne peux rien faire. Monsieur Venturini a spécifiquement ordonné qu'on n'intervienne pas le jour où il tomberait sur Pestriani.

Il ne va rien faire ? Il est prêt à prendre le risque que son patron meure ? Pas moi. Il faut que je fasse quelque chose mais pour ça, je dois d'abord me remettre de ce qui vient de se passer. Je m'assois quelques instants sur une chaise alors que la lutte qu'ils se livrent, devient de plus en plus féroce. J'ai la tête qui tourne, mon corps tremble et ma gorge est comme une lame de rasoir à chaque fois que j'avale ma salive. Le type me sert un verre d'eau alors qu'il ferait mieux de venir en aide à son patron. Il faut que je trouve une idée pour les séparer et vite. Je doute qu'ils m'écoutent, comme lorsqu'on était dans la rue. Les choses sont bien différentes depuis ce jour. Je me souviens d'un coup de l'arme que je me suis procurée. Je ne sais pas par quel miracle, j'arrive à atteindre mon arme et la pointe sur eux.

Je ne cherche pas à atteindre Andrea, c'est Lorenzo que je veux atteindre mais si je prends le risque de tirer, je ne sais pas lequel prendra la balle car ils bougent tellement et inversent leur position tellement de fois. J'attends que Lorenzo est le dessus et j'abats de toutes mes forces, la cross contre son crâne. Je doute un instant que ça suffisse jusqu'à ce que Lorenzo s'écroule au sol. Andrea roule sur le côté en toussant. Il est dans un sale état. Son mains sont en sang, je ne parle même pas de son visage. Je n'ai jamais vu une telle violence chez lui et pourtant j'ai été témoin de choses que je préférerais oublier. Mes jambes m'abandonnent au moment où Andrea prend la parole.

Last dayWhere stories live. Discover now