Last day

Chapitre 14 🔞

**** Attention, ce chapitre comporte une scène de violence sexuelle pouvant heurter la sensibilité de certains.****

P.O.V Abigail's

Le paysage défile sous mes yeux au fur et à mesure que la voiture s'aventure dans les rues. J'ai encore du mal à réaliser qu'il m'a laissé partir. Qu'il m'a fait assez confiance pour me laisser partir. Je pensais qu'il n'accepterait jamais mais j'ai réussi à le convaincre, je ne sais pas comment mais il a accepté que j'aille voir ma famille à deux conditions. La première, que deux de ses hommes m'accompagnent et la deuxième, que je revienne. Je lui en ai fait la promesse et je tiens toujours mes promesses.

Ça me fait me sentir tellement bizarre qu'il fasse une chose pareille pour moi. Andrea n'est pas le genre d'homme à accepter que les choses lui échappent et là, très clairement je suis en train de lui échapper mais qu'il me fasse confiance, je ne compte pas rester chez ces monstres qui sont responsables de la mort d'une enfant de 9 ans. Je commence à être nerveuse et plus aussi déterminée qu'au début. Et si, quelque chose se passait mal ? Je ne sais pas comment je vais réagir face à eux. J'ai tellement de rage à leur encontre mais je sais aussi qu'ils sont indifférents face à ça.

Je n'ai rien dit jusqu'à présent, je me suis toujours tût face à leurs agissements car je ne savais pas exactement ce qu'ils faisaient, bien que je savais que c'était illégal. Aujourd'hui ce temps est révolu. J'ai besoin de dire ce que j'ai sur le cœur et qu'ils sachent à quel point je les déteste. La voiture s'arrête devant le portail de la maison que j'habite depuis mon enfance et une boule naît au creux de mon ventre. Je rêve de revenir ici depuis le jour où il m'a kidnappé alors pourquoi suis-je aussi mal juste à la vue de ce portail ?

Beaucoup de choses ont changé depuis. J'ai appris des choses qui ont changé ma vision de tout ce merdier dans lequel j'ai toujours évolué. La gentille petite Abigail n'a plus envie de se taire et d'être mise à l'écart car c'est une femme. Je prends une profonde inspiration alors que les hommes au portail me reconnaissent et ouvrent immédiatement celui-ci. La voiture s'engage dans la longue allée menant jusqu'à la maison.

Courage Aby, tu peux le faire. Tu es forte et courageuse. Tu as vécu bien trop de choses pour qu'une simple conversation avec eux, te fasse reculer. Est-ce que je suis réellement en train de me parler à moi-même ? Je crois bien que j'ai besoin d'un peu d'encouragements. J'ai les mains moites et les jambes qui commencent à flageoler alors que je suis toujours assise, qu'est-ce que ça va être quand je serais debout ? Je prends une profonde inspiration alors que je sens la voiture qui s'arrête. Les deux hommes à l'avant se détachent, prêt à venir avec moi mais je pose mes mains sur leurs épaules.

— Non ! Il vaut mieux que vous restiez ici, sinon ils vont prendre ça pour une déclaration de guerre et rien ne ressortira de bon de cette entrevue.

— Mais Mademoiselle Abigail, nous sommes déjà en guerre et nous avons reçu pour ordre de Monsieur Venturini de ne pas vous quitter d'une semelle.

— Et bien dites à Monsieur Venturini que je suis une grande fille et que j'ai refusé que vous m'accompagniez. Mieux, dites-lui que je ne vous ai pas laissé le choix et que je vous ai joué un sale tour pour m'enfuir sans que vous ne me voyiez. Il y croira, il commence à me connaître. Tout ira bien, restez dans la voiture et dès que j'ai fini de leur parler, je reviens et on s'en va.

Ils se regardent puis hochent la tête. Ça ne semble pas leur plaire mais ils me font confiance eux au moins et j'apprécie. Je descends de la voiture et fixe la maison qui se présente à moi. Cette maison où j'ai grandi et où je pensais que toute ma foutue vie, je m'y sentirais en sécurité. Une maison qu'ils possèdent à cause du sang qu'ils font couler et de leurs affaires sales. Le sang d'une enfant de 9 ans a coulé, voilà pourquoi je suis ici. Ma rage me rebooste et me donne la force d'entrer à l'intérieur.