Chapitre 7

189 25 47
                                    

P.O.V Abigail's

Depuis quand est-ce que j'appelle ce sale type par son prénom ? Depuis que je panique. Je le déteste, j'ai envie qu'il crève et pourtant je ne peux pas m'empêcher de me faire du souci parce qu'il ne se réveille pas. Je ne comprends absolument rien à ce qui vient de se passer mais ce que je comprends, c'est qu'ils mettent un temps fou avant de réagir. Ils veulent que leur patron meure ou quoi ? Je continue de lui donner des gifles mais il ne réagit pas, peut-être que si je tape plus fort...aux grands mots, les grands remèdes. Je lui donne une grosse gifle qui résonne et il ouvre les yeux en toussant. Une toux incontrôlable car il ne s'arrête plus et je ne sais pas quoi faire. Quelqu'un me tire en arrière pour que je dégage de là et on s'occupe de lui en me mettant à l'écart. Ils sont sérieux ? Ils n'ont pas bougé jusqu'à présent mais maintenant ils osent me dégager comme si je n'avais rien fait ? Quel culot ! Moi qui me plaignait que ma vie était pathétique, au moins là j'ai de quoi m'occuper l'esprit et ça fait un bien fou car depuis quelques jours, je ne pensais plus à ma fausse couche.

Je reste à l'écart, j'observe l'agitation autour de lui et il ne doit vraiment pas être dans son état normal car il ne les envoient pas chier tous autant qu'ils sont. Je regarde derrière moi, les flammes qu'on voit à travers les fenêtres et la fumée qui s'en échappe. Peut-être que je n'aurais pas dû aller si loin...je veux dire, je voulais l'atteindre mais qui sait s'il y a encore du monde à l'intérieur ? A cause de ma stupide vengeance, peut-être que quelqu'un va encore perdre la vie. Je ne pourrais jamais me le pardonner si c'est le cas. Je me mords la lèvre et croise mes bras contre ma poitrine car je commence à avoir froid car nous sommes au beau milieu de la nuit et qu'on est dehors. Je crois qu'un médecin arrive et on l'emmène à l'opposé de la maison, ou du moins, dans une aile de la maison qui n'est pas en train de partir en fumée. Peu de temps après, des pompiers passent en courant devant moi avec des tuyaux. Je rêve ou personne n'est encore venu pour s'occuper de moi ?

Je suis censée être prisonnière ici et on me laisse libre d'aller où je veux ? Je ne vais pas parler trop vite sinon ça va me tomber sur la gueule cette histoire. Je soupire en regardant autour de moi, le calme est revenu malgré les pompiers qui hurlent des instructions pour faire cesser le feu. Où l'ont-ils emmené ? Est-ce qu'il va mourir ? Il faut vraiment que j'arrête de me poser tant de questions. Ce n'est qu'un sale type et il mérite ce qui lui arrive, il n'a même pas le quart de ce qu'il mérite en plus. C'est faux. Je n'arrive pas à penser ainsi, même si je le devrais parce que c'est vraiment une mauvaise personne et que je le déteste. Je ne suis pas comme lui alors je ne peux pas me dire qu'il mérite ça ou ça serait me faire devenir comme lui. Mes doigts touchent mes lèvres, j'ai la sensation de sentir encore les siennes sur les miennes.

Pourquoi ça ne semble plus si désagréable ? J'aime bien la douceur de ses lèvres, même si ce baiser n'avait absolument rien de doux. Est-ce qu'au moins, ce type est capable de faire une chose correctement ? Il faut croire que non car je n'arrive pas à croire qu'il m'a embrassé alors qu'il y a quelques heures de ça, il s'envoyait en l'air dans la piscine avec sa copine. Ça ne peut pas être sa femme car il ne porte pas d'alliance, ça je l'ai remarqué. Il lui faut toutes les femmes ou bien ? Ça suffit, je veux arrêter de penser à ça. Je profite de ma liberté pour faire quelques pas dans l'immense jardin, je découvre de nouveaux endroits et si je n'étais pas retenue contre ma volonté ici, je crois que je pourrais aimer y vivre. C'est tellement joli, tellement apaisant. C'est aussi grand et spacieux que chez moi mais je ne sais pas comment le décrire, il y a quelque chose en plus ici.

Le temps s'écoule et je me sens un peu mieux de pouvoir me vider la tête en observant le paysage, en pouvant aller là où je veux aller, même si j'ai beaucoup de mal à trimballer mon corps tuméfié. J'aimerais en voir davantage mais la plupart du jardin n'est pas éclairé et je ne préfère pas m'aventurer car je ne suis pas très à l'aise avec l'obscurité, j'ai peur de faire une nouvelle et mauvaise rencontre alors je remonte en direction de la maison où le feu semble être maîtrisé. Je m'approche des pompiers pour laisser traîner mes oreilles indiscrètes lorsqu'ils parlent entre eux.

Last dayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant