Chapitre 46

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Natasha Romanoff :

Tout est sombre autour de moi. J'ignore totalement où je me trouve. Tout ce que je sais, c'est qu'une odeur métallique que je ne connais que trop bien flotte dans l'air et me donne la nausée. Je sais que je suis debout, mais mes jambes refusent d'avancer quand je leur ordonne. Une angoisse monte subitement en moi suite à ce constat. Je la sens qui me tord les boyaux, et me gèle de l'intérieur. Comme un brouillard de givre qui avance dans la nuit. Une lumière s'éclaire soudain au-dessus de ma tête, éclairant faiblement les murs de béton brut. La pièce est carré, petite, sans issue. Pas de porte, pas de fenêtre.

-NATASHA!

Le hurlement me fait sursauter, ils résonnent contre les murs et je cherche frénétiquement autour de moi, je tourne la tête dans tout les sens, le souffle court. C'était la voix de Wanda. Je récupère enfin ma motricité, me jette sur tout les murs pour trouver une issue comme un nouveau hurlement s'élève, de douleur cette fois. Non... Où est-elle? Qu'est-ce qu'on lui fait? Je frappe les murs de toute mes forces, si bien que mes mains sont bientôt en sang. Je me moque totalement de la douleur, je dois trouver où elle est! Je sens ma gorge qui force et qui tire, je hurle moi aussi son prénom. Un liquide chaud coule sur mes joues, j'ai la poitrine en feu et l'estomac prisonnier d'un lac gelé. Un nouveau hurlement. Je ne supporte pas d'entendre ce son. Pitié... Laissez-moi sortir de là... Je prend ma tête entre mes mains et m'effondre sur le sol.

-Laissez-là, par pitié... Prenez moi à sa place... Ne lui faites pas de mal...

Quelqu'un doit entendre mes sanglots car une porte fait tout à coup son apparition. Je me précipite dessus les jambes flageolantes, l'ouvre, et me sens basculer dans le vide. La chute me paraît interminable et rapide à la fois, elle me retourne l'estomac, l'odeur métallique du sang se fait de plus en plus présente. J'atterris lourdement sur un sol rocailleux, au milieu de débris fumants. Mon corps tout entier me fait un mal de chien, j'ai l'impression de m'être fait rouler dessus par un poids-lourd! Mon regard cherche frénétiquement autour de moi, mes oreilles bourdonnent et pulsent au rythme des battements effrénés de mon coeur.

-Natasha...

Sa voix me parvient comme un gémissement douloureux et je me relève en une seconde. Je fonce sur les débris, l'appelle en hurlant, déplace des blocs de roche et de béton, ignorant la peau qui s'arrache de mes mains. Elle est là. Je la trouve enfin, ensevelie sous un tas de décombres que je dégage à la hâte, le souffle coupé. Mes mains tremblent lorsque je caresse doucement son visage tuméfié. Du sang coule abondamment d'une plaie au thorax, sa respiration est sifflante. Non, non, non, non... Pitié, pas elle.

-Hey... Je suis là... Je suis là bébé... je souffle en pleurant.

Le liquide chaud et poisseux envahit mes mains, j'ai envie de hurler. Pas elle. Pas elle!

-Nat'... T'es... partie...

-Quoi? Non, non, je suis là, regarde, je suis près de toi!

-Tu m'as abandonné.

Ces mots résonnent douloureusement dans ma tête. De quoi est-ce qu'elle parle? Mes mains se remplissent de son sang qui dégoulinent sur le sol. Je n'arrive pas à stopper l'hémorragie. Je n'arrive pas à la sauver!

-Jamais! Je suis là, Wanda, regarde moi, reste avec moi s'il te plaît!

Ses yeux se braquent soudain sur moi et me déclenche un frisson de terreur, ils sont entièrement blanc. De surprise j'en tombe en arrière. Elle se redresse tel un zombie et me regarde fixement, la voix qui sort de sa gorge est métallique.

-C'est de TA faute!

-NAT' REVEILLE TOI!

Je me redresse dans le lit en criant. Il me faut quelques secondes pour réaliser que tout ça n'était qu'un cauchemar. Mon coeur frappe si fort que j'en ai mal dans toute la poitrine, ma respiration est haletante et je suis trempée de sueur! Je sens deux mains fraiches et douces emprisonner mon visage et me forcer à tourner la tête. Deux prunelles vertes me capturent. Elle est là. En vie. Je n'ai pas le temps de la prendre dans mes bras pour m'assurer que je ne rêve pas encore que la porte de la chambre s'ouvre à la volée sur Yéléna et Mélina, le regard fou d'inquiétude. Elles analysent la pièce en une seconde, constatant qu'il n'y a pas de danger apparent. Yéléna se précipite à mon chevet et attrape ma main, la serre fort dans les siennes.

Imagine me and youWhere stories live. Discover now