CHAPITRE 13 : QUI DIABLE NOUS REND VISITE ?

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	— Tu pourrais faire un effort pour rentrer plus tôt

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— Tu pourrais faire un effort pour rentrer plus tôt.

C'est avec cette remarque qu'Alfred Coeckelenbergh accueillit son fils à la maison après une nouvelle journée de boulot épuisante. Fabian l'ignora en se déchaussant. Il avait l'habitude. Son père n'avait jamais été très agréable à vivre. Il était déjà agaçant lorsque la mère de Fabian était encore en vie, et il n'avait fait que s'empirer au fil de années.

— Je t'attendais pour manger, râla de nouveau Alfred.

— Ah ? T'as fait à manger ?

Étonnant. En général, son père se contentait de traîner dans son canapé toute la journée, attendant de son fils qu'il assume l'entièreté des tâches ménagères en plus de son travail de policier qui lui prenait toute son énergie.

— Non ! J'attendais que tu rentres et que tu fasses la cuisine, Fab.

J'aurais dû m'en douter. Le policier soupira.

— Comment tu te nourris le midi, papa ? Quand je suis pas là pour faire la nounou ?

Il lui arrivait d'être plus conciliant. De ne pas avoir l'énergie de se battre, de répondre sans broncher aux caprices de son père pour avoir la paix. Mais Fabian avait eu une journée difficile, et la dernière chose dont il avait envie était de passer le reste de la soirée à cuisiner pour un Alfred de mauvaise humeur.

— Les restes.

Fabian leva les yeux au ciel. Forcément. Ça aurait été trop beau de rentrer et de trouver des restes dans le frigo. Non, là, je vais vraiment devoir me taper la cuisine.

Il se demandait souvent comment sa mère avait supporté son flic à la retraite de père pendant si longtemps. Anke avait une patience d'ange, il le savait, mais plus il vivait avec son père – et plus il prenait de l'âge, plus il se posait la question. Souvent, il pensait aussi à sa sœur qui vivait désormais avec sa femme, dans une maison séparée, indépendante. A chaque fois qu'il lui rendait visite, il enviait Louisa d'avoir su se défaire de l'emprise de leur père. Et il la maudissait pour lui avoir laissé cette charge sur le dos.

— Je vais commander à manger, décréta-t-il.

Trois... deux... un...

— Ah non ! Pas encore ta malbouffe insipide !

Bingo.

— Si t'es pas content, je te commande rien, papa.

— Tu vas quand même pas laisser ton vieux père crever de faim...

— Si t'avais si faim que ça, t'aurais retrouvé le chemin de la cuisine y a un bon bout de temps.

Sur ces mots, Fabian partit s'enfermer dans sa chambre. Dans ce genre de situations, il avait fini par comprendre que seul un comportement d'adolescent rebelle lui permettrait d'échapper à son père quand la conversation ne menait à rien.

Les sorcières ne se noient pasWhere stories live. Discover now