CHAPITRE 23 : ESCAPADE IODÉE

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 	Dido et Alma se retrouvèrent le samedi suivant sur le quai de la gare de Bruges

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Dido et Alma se retrouvèrent le samedi suivant sur le quai de la gare de Bruges. A part quelques messages pour l'organisation de leur week-end, elles ne s'étaient pas parlé de la semaine. Alma appréhendait donc un peu le moment où elles se retrouveraient de nouveau l'une face à l'autre.

Elle avait eu toute la semaine pour réfléchir à ce qui s'était passé dans la barque, sous le pont Saint-Boniface. Devait-elle regretter de s'être laissée aller à ce qui lui faisait envie ? Avait-elle commis une erreur, en s'ouvrant de toutes les manière possibles à Miranda Guérin, cette femme qu'elle ne connaissait que depuis quelques mois ?

Tout cela était nouveau pour elle. Elle ne s'était jamais autorisée à ressentir quoi que ce soit pour n'importe qui. Toute sa vie, elle s'était toujours tournée vers son travail et vers l'accomplissement de son rôle de sorcière, délaissant les relations à l'exception de celles qu'elle entretenait avec des membres de sa famille. Sans doute que sa mère et ses tantes n'étaient pas étrangères à cela. Toute son enfance, toute son adolescence, Alma avait été élevée avec des phrases comme : personne ne doit savoir, ne donne pas ta confiance aux hommes et autres « tu ne pourras jamais être heureuse en amour, puisque ton ou ta partenaire ne devra jamais savoir quelle est ta nature profonde ».

Bon, peut-être ne lui avait-on jamais dit cette dernière phrase, mais c'était ce qu'elle en avait ressorti des mises en gardes effectuées par Eleonora et Gabriëlle.

Pourtant, depuis que Dido l'avait embrassée, elle se demandait si les sorcières ne s'étaient pas trompées sur ce point. Peut-être qu'elles avaient eu raison au Moyen-Age et dans les périodes qui avaient suivi, en effet. Les sorcières étaient déjà suffisamment persécutées, elles ne voulaient pas se rendre encore plus vulnérables en se dévoilant à un conjoint ou une conjointe. Mais en s'isolant ainsi, volontairement, ne s'étaient-elles pas aussi privées de soutien, en particulier du soutien des autres femmes ?

Ces questions tournaient en boucle dans sa tête lorsqu'elle repéra la silhouette de sa collègue qui l'attendait devant le train. Regarde, t'as dit la vérité à Dido et c'est pas elle qui vous a dénoncé. D'un autre côté, Beatrix a rien dit à David et c'est lui qui a pondu cet horrible article. La question est donc bien plus complexe qu'on a voulu te le faire croire.

— Salut !

La voix de Dido la sortit de ses pensées. Elle se rapprocha d'elle et la salua à son tour.

— On y va ? Prête pour ce week-end ? Je te préviens, il va être chargé, j'ai prévu plein de visites, et...

Voyant la tête qu'Alma devait afficher, Dido éclata de rire.

— Je plaisante ! J'ai absolument rien prévu ! Le seul truc que je veux faire, c'est voir la mer, c'est dire si mes attentes sont élevées.

Rassurée, Alma esquissa un semblant de sourire. Elles montèrent dans le train et s'installèrent sur deux sièges côte à côte. Avant de laisser son sac à dos dans les compartiments au dessus des sièges, Alma récupéra son casque. Aussitôt, Dido se tourna vers elle.

Les sorcières ne se noient pasWhere stories live. Discover now