CHAPITRE 18 : LES SORCIERES SONT PARMI NOUS

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 	Fabian ne pouvait plus repousser davantage la confrontation avec la famille de son collègue décédé

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Fabian ne pouvait plus repousser davantage la confrontation avec la famille de son collègue décédé. Il les fit donc revenir au commissariat dès le lendemain de l'incident avec Hedy Van Herzen. Lorsqu'il se présenta devant eux, qui attendaient dans le hall, Saskia Pieters se leva d'un bond et fonça vers lui. Victor la rejoignit d'un pas lourd.

— Enfin ! s'exclama Saskia. Commissaire, allez-vous enfin nous informer de ce qui se passe ? Depuis que nous avons reçu la visite de votre collègue pour nous annoncer le décès de Jacob, personne ne nous tient au courant, et je n'en peux plus !

— Je suis désolé, mais comme vous pouvez l'imaginer, j'ai eu beaucoup de travail ces deux derniers jours. Je voulais prendre le temps d'avoir une discussion avec vous, ça n'aurait pas été correct que je vous voie cinq minutes entre deux tâches.

C'était complètement faux. Fabian n'avait aucune envie d'affronter la journaliste trop curieuse et son militaire de beau-frère. Il aurait presque préféré être avec sa collègue Sirin à encadrer la manifestation écologiste prévue le jour même dans les rues de Bruges. Mais il n'avait pas le choix. Il devait parler aux Pieters, ne serait-ce que par respect pour son collègue décédé.

— Venez dans mon bureau, déclara-t-il. On ne va tout de même pas en parler en plein milieu du hall.

Ils s'installèrent dans la pièce, Fabian sur son fauteuil et les Pieters en face de lui. Il prit le temps de sortir ses dossiers, les notes qu'il avait prises lorsqu'il avait découvert le corps de Jacob et les premières informations transmises par la légiste.

— Alors... par quoi commencer...

— Peut-être par ce que les Van Herzen vous ont dit ! s'empressa de répondre Saskia, d'une voix méprisante. J'espère qu'elles ont une bonne explication à fournir en ce qui concerne la présence de mon mari dans leur cave !

Ça commence mal.

— Et bien, comme vous le savez peut-être, Jacob était chargé de surveiller leur maison, puisqu'elles ont reçu des menaces. Cela explique déjà pourquoi il se trouvait dans les parages...

— Que je sache, il n'a jamais discuté avec elles, alors je ne vois pas en quoi cela explique le fait qu'on ait retrouvé son corps dans la cave.

Encore une fois, Fabian trouvait Saskia Pieters bien trop détachée par rapport à ce qu'elle était en train de vivre. Son mari venait à peine d'être retrouvé mort et elle semblait se faire à l'idée avec une facilité déconcertante. Il n'était pas sûr de pouvoir mettre ça entièrement sur le compte de son travail de journaliste.

— Hum... pour cela, les Van Herzen n'ont pas plus d'explications que vous. Comme vous l'avez dit, Jacob ne leur a jamais parlé, il n'est même pas rentré chez elles, donc vous imaginez qu'elles ont été tout aussi surprises d'apprendre la nouvelle...

Saskia échangea un regard avec son beau-frère. Elle ne paraissait pas satisfaite par ce début de discussion.

— Peut-être qu'elles cachent bien leur jeu, intervint Victor d'une voix posée. Vous savez, commissaire, dans nos métiers, Saskia, Jacob et moi avons déjà croisé bon nombre de gens qu'on n'aurait soupçonné sous aucun prétexte et qui se sont pourtant révélés les plus tordus de tous.

Les sorcières ne se noient pasWhere stories live. Discover now