CHAPITRE 31 : ACCULÉS

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 	— OK, j'ai réfléchi à ce que je vais dire à la police, fit la voix d'Ilse depuis le téléphone

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— OK, j'ai réfléchi à ce que je vais dire à la police, fit la voix d'Ilse depuis le téléphone.

Hedy et Alma s'étaient rassemblées à la table de la salle à manger pour l'appel. Gabriëlle était aussi présente, mais depuis le week-end qui venait de passer, elle se tenait en retrait et ne semblait plus si préoccupée par le fait de tenir la famille sous contrôle. Peut-être parce qu'elle avait enfin compris que cette « famille » unie qu'elle avait toujours idéalisée tombait en lambeaux, après deux décès, des attaques et le retour d'une fille bannie.

— On t'écoute, répondit Hedy. Tu es sur haut-parleur, Alma et maman sont avec moi.

Gabië grogna mais s'abstint du moindre commentaire.

— Alors voilà, j'ai réservé un train pour Bruges vendredi, j'irai m'entretenir avec le commissaire en personne. Je vais lui dire que Morin m'a abordée sous des faux prétextes pour établir son article. Que je pensais qu'il s'intéressait à ma thèse, mais que j'ai compris après coup qu'il s'en fichait et qu'il avait déjà ses idées en tête. Je vais dire que l'entretien s'est mal passé, qu'il a essayé de me coincer avec des questions tordues, et qu'il a profité du fait que j'étais en froid avec vous pour me manipuler et me faire dire ce qu'il voulait que je dise. Que quand je lui ai parlé de certaines pratiques hypothétiques qu'on associait aux sorcières dans le passé, il a pris ça pour une vérité absolue et pour quelque chose qui avait encore lieu dans le présent. Tout ce qu'il a raconté sur le rituel, par exemple, je dirai que c'est quelque chose qu'on peut effectivement lire dans certaines sources, mais qu'en aucun cas ça ne signifie que c'était vraiment pratiqué par les personnes qu'on accusait d'être des sorcières, et qu'évidemment, ça n'existe plus aujourd'hui.

Hedy se tourna vers Alma, l'air pensive.

— Tu crois que le commissaire gobera tout ça ?

— Il est déjà convaincu que l'article était un gros n'importe quoi. Je pense qu'il aurait plutôt tendance à croire Ilse que David, mais ça sera peut-être pas le cas du reste de la police... Et puis, c'est délicat, parce que personne a les moyens de savoir qui des deux dit la vérité. C'est ta voix contre celle de David, Ilse. Mais je pense que ça vaut le coup d'être tenté.

Hedy hocha la tête, le visage grave.

— Oui, je suis d'accord ! répondit Ilse à l'autre bout du fil. Si le commissaire peut persuader ses collègues de faire un communiqué public pour réfuter l'article, ce serait super. Et c'est pas tout. Je voudrais aussi dire que ce dont Morin vous accuse, c'est-à-dire d'avoir empoisonné les canaux ne se base sur aucune preuve. Et vu ce que tu m'as raconté sur ton collègue, Alma, s'il est vraiment coupable, je pense que ça deviendra évident aux yeux de tous que les accusations de l'article sont fausses.

— C'est pas encore certain mais oui, le commissaire doit être en train d'interroger Johann, en ce moment. J'ai encore un peu de mal à croire qu'il ait été capable d'empoisonner les canaux, mais faut avouer que les documents que Dido a trouvé sont inquiétants.

Les sorcières ne se noient pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant