CHAPITRE 10 : CELLES QUI SORTENT DE LA NORME

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	- J'ai fait des pâtes végétariennes, j'espère que ça te va ?

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- J'ai fait des pâtes végétariennes, j'espère que ça te va ?

Alma sourit à Dido qui venait de lui ouvrir la porte.

- C'est parfait. Eh, mais t'as carrément sorti le tablier ? Quand tu m'as dit « repas gastronomique », je pensais que c'était une plaisanterie !

Le rire de Dido envahit la pièce où Alma entrait.

- Mon père a longtemps travaillé dans un restaurant, avant d'ouvrir son bar. La cuisine, c'est sérieux, chez les Guérin-Dippel !

Elle fit volte-face pour remuer les pâtes qu'elle venait de sortir du four.

Alma en profita pour laisser courir ses yeux sur les murs de l'appartement. Tout de suite, un sentiment agréable l'envahit. Malgré l'arrivée récente de Dido à Bruges, la pièce principale était déjà bien décorée et donnait un aperçu des centres d'intérêts de la locataire. Des petites plantes étaient posées sur toutes les surfaces libres. Des photos et des posters recouvraient la peinture blanche des parois. « Reclaim. Recueil de textes écoféministes », un livre à la couverture verte, trônait au milieu de la table basse. Des coussins dans des teintes de bleus et de verts étaient entassés sur le canapé. Alma eut envie de s'y enfoncer.

Par curiosité, elle s'approcha des murs pour regarder plus attentivement les photos. Ce n'étaient pas des clichés de moments de la vie de Dido. Sur la plupart, sa collègue n'était même pas là. A la place, on voyait des immenses étendues d'eau avec un petit voilier au centre, des couchers de soleils sur une plage, des bancs de poissons, des baleines et des dauphins. L'appartement tout entier était une ode à la nature et à l'océan.

- Voilà mon obsession, lança Dido avec un rire presque gêné.

D'un geste ample, la spatule dans sa main, elle écarta les bras.

- Bienvenue dans mon monde !

Un sourire naquit sur les lèvres d'Alma. J'ai bien fait de lui envoyer un message. C'est toujours mieux que de ruminer toute la soirée dans mon coin ce qu'a dit le commissaire.

Elle aida sa collègue à mettre le couvert sur la table basse.

- Il est bien, ce livre ? s'enquit-elle. Il a l'air intriguant.

- Je l'ai pas encore commencé ! Tu la vois pas, mais dans ma chambre j'ai une bibliothèque trop petite mais bien trop remplie ! Mais j'ai hâte. Ça faisait longtemps que je voulais m'intéresser un peu à l'écoféminisme. Tu veux du parmesan avec tes pâtes ?

Seulement à ce moment, Alma découvrit le plat qu'elle avait concocté. Si elle n'avait pas encore intégré que Miranda Guérin ne plaisantait pas avec la cuisine, elle ne pouvait plus nier l'évidence. Les spaghettis s'entremêlaient avec de longues et fines tranches de courgette, le tout baignant dans l'huile d'olive et la tapenade, saupoudré par quelques pignons de pin.

Les sorcières ne se noient pasDonde viven las historias. Descúbrelo ahora