CHAPITRE 17 : POUR L'INSTANT

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 	En arrivant au laboratoire, Dido s'étonna malgré elle de voir qu'Alma était absente pour la deuxième journée consécutive

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En arrivant au laboratoire, Dido s'étonna malgré elle de voir qu'Alma était absente pour la deuxième journée consécutive.

Elle savait que sa collègue vivait une période assez difficile. Elle savait surtout qu'elle n'aurait pas dû s'en préoccuper à ce point. Après tout, c'est pas comme si on s'adressait encore la parole. Malgré tout, elle s'inquiétait. Était-il arrivé quelque chose ? Un nouvel événement grave ?

Elle garda ses questions pour elle et enfila sa blouse sans un mot. Ce sont pas tes affaires, Dido, laisse tomber.

Pourtant, elle n'était pas la seule de l'équipe à s'en préoccuper. Lorsque Johann fit son entrée dans le laboratoire avec dix minutes de retard, alors que Dido et Marek s'affairaient déjà auprès de leurs échantillons, il lança un de ses commentaires indélicats habituels.

— Dites, est-ce que vous savez si Van Herzen travaille encore ici ? Je l'ai si peu vue, ces derniers jours, je commence à me demander si elle a démissionné.

Dido lui jeta un regard en coin et grimaça en voyant le sourire satisfait arboré par son collègue. Y a pas de quoi être fier, Johann, ce que tu viens de dire n'a rien de drôle. Elle mourrait d'envie de lui cracher ses quatre vérités. Comment Niels, Marek et Alma pouvaient travailler depuis si longtemps avec lui sans jamais lui avoir balancé un coup de poing dans le nez ?

Comme elle ne pouvait décemment pas satisfaire ses pulsions violentes, elle replongea dans son travail et glissa d'un ton imperturbable :

— Venant du type qui se pointe en retard, c'est une remarque plutôt déplacée.

Le silence envahit le laboratoire. Elle releva les yeux un instant, pour voir Marek pouffer dans sa barbe et Johann rentrer son cou dans ses épaules.

— J'ai une fille à déposer à l'école tous les matins, moi, contrairement à Van Herzen.

Et est-ce que tu as une mère décédée dans des circonstances mystérieuses, aussi ? Dido ouvrit la bouche pour répliquer, mais se réfréna au dernier moment. Ne réponds pas, t'es au dessus de lui. Pas la peine de t'abaisser à lui donner du grain à moudre.

Ainsi, la remarque de Johann tomba à plat et le silence revint dans la pièce. Les trois chimistes ne le rompirent pas pendant toute la matinée, à part pour échanger succinctement leurs résultats et hypothèses. A l'heure de la pause de midi, comme d'habitude, Johann partit le premier, tandis que Dido et Marek traînaient dans le laboratoire. Puisqu'ils étaient seuls, et après y avoir réfléchi tout le matin, elle s'autorisa enfin à poser les questions qui tournaient dans tous les sens dans sa tête.

— Marek, tu sais, toi, pourquoi Alma est encore absente ?

Son collègue s'interrompit dans son mouvement.

— Tu n'es pas au courant ? C'était dans les journaux ce matin.

— Je lis pas les journaux, qu'est-ce qui s'est passé ?

Les sorcières ne se noient pasWhere stories live. Discover now