CHAPITRE 28 : BESOIN DE MISE AU POINT

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 	L'air était chargé d'électricité

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L'air était chargé d'électricité. Alma se demandait qui exploserait ou fléchirait la première. Qui de Gabriëlle ou de ses deux filles oserait reprendre la parole après l'accusation brutale de la part de l'aînée des Van Herzen.

Ce fut Hedy qui craqua. Les lèvres pincées, comme si elle se retenait de faire trop de bruit – ou de se mettre à pleurer – elle se tourna vers sa sœur et demanda :

— Qu'est-ce que tu faisais au cimetière, cette nuit ?

— A part récolter plus de preuves contre nous pour ses amis du Beffroi, je ne vois pas, cracha Gabriëlle.

Mais ses filles l'ignorèrent.

— Ça fait trois jours que je me pointe devant chez vous en espérant d'avoir assez de courage pour frapper à la porte, avoua Ilse.

Sa voix tremblait. Elle poursuivit tout de même, ignorant le regard de sa mère.

— Depuis que tu m'as contactée, en fait, je... j'hésite. Je savais pas quoi faire. Je savais que je serais accueillie comme ça.

Elle glissa un regard fuyant à Gabriëlle. Qui se tourna vers Hedy.

— Comment ça, « depuis que tu m'as contactée » ?

Hedy ne répondit pas mais fit signe à Ilse de continuer.

— Bref, euh... ça fait trois soirs que j'essaie de frapper, mais que j'y arrive pas. Et ce soir... enfin, hier, j'allais repartir bredouille encore une fois, et je vous ai vu sortir. Vous aviez l'air occupées. Vous avez mis des trucs dans le coffre de la voiture et vous êtes parties. Et... je sais pas pourquoi, j'ai eu l'intuition que je devais vous suivre. Je suis restée un peu derrière vous en moto, je vous ai vu vous arrêter au cimetière, entrer par effraction et je vous ai suivies aussi jusqu'à la tombe d'Aleida. Vous... vous êtes à court de duivelmat depuis quand ?

Alma s'aperçut que sa cousine tremblait.

— Ça ne te concerne pas !

— On s'est rendues compte qu'on était sur la fin de nos réserves quand ma mère est décédée, intervint Alma. Mais on a été volées par des gens qui se sont introduits ici par effraction, y a trois semaines à peu près.

Tous les regards se tournèrent vers elle. Comme celui de Gabië se faisait accusateur, Alma ne put s'empêcher de la toiser avec un air de défi. Tant pis pour elle, si elle voulait être en colère contre le monde entier. Pendant ce temps, les cousines Van Herzen avaient envie de savoir ce qu'Ilse avait à dire, et elles ne se laisseraient pas écraser par la chef de famille.

— Avant ou après... l'article ? osa Ilse.

— Juste avant. Genre pendant la nuit, et le lendemain David a publié son torchon.

— Parlons en, de cet article ! s'écria Gabriëlle.

Mais une fois de plus, personne ne lui accorda d'attention. Ilse se rapprocha du canapé et appuya son bras sur le dossier, comme si elle s'attendait à s'évanouir d'un instant à l'autre. Elle marmonna quelque chose, trop bas pour qu'Alma puisse le saisir, avec son oreille blessée.

Les sorcières ne se noient pasWhere stories live. Discover now