CHAPITRE 20 : MON TRAVAIL C'EST TOUT CE QUI ME RESTE

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 	Alma se leva le lundi matin avec la boule au ventre

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Alma se leva le lundi matin avec la boule au ventre. Le week-end avait été chargé d'angoisse pour toute la famille. Pendant qu'elle et sa sœur reprenaient de plus belle les recherches pour trouver le corps de l'ancien Lucifer, Beatrix avait raconté à toute la famille son entrevue avec son désormais ex-petit-ami. Durant tout son récit, elle n'avait cessé de pleurer.

La froideur qu'elle avait décrite dans les yeux de David n'étonnait pas franchement Alma, qui avait toujours trouvé le journaliste un peu distant. Mais Bea semblait découvrir cette facette de son ancien compagnon. Elle avait vite compris qu'il n'avait aucune remord d'avoir écrit cet article. Lorsqu'elle lui avait demandé pourquoi il s'était rapproché d'elle, il n'avait pas répondu. Elle avait raconté aux autres sorcières qu'elle était soulagée de ne pas avoir la réponse à cette question. Elle ne voulait pas savoir.

Gabië était la seule à ne pas avoir manifesté de compassion envers sa petite sœur. En même temps, elle lui répétait depuis le début de leur relation qu'elle ne supportait pas David, que Bea le laissait trop entrer dans sa vie privée, que c'était dangereux pour la sécurité de toute la famille. C'était limite si elle ne jubilait pas d'avoir eu raison.

Autant dire que ce lundi, Alma avait hâte de se soustraire à ce climat tendu pour retourner au laboratoire, même si elle devait se confronter aux réactions de ses collègues. C'est sûr, ils ont tous lu l'article... Marek est inquiet et a l'air d'être de notre côté, mais on ne sait jamais... En tout cas, Alma n'avait aucun doute en ce qui concernait Johann. Mais Niels ? Et Dido ? Elle qui savait déjà une partie, condamnerait-elle définitivement les sorcières pour les actes qui leur étaient reprochés, ou saurait-elle lire entre les lignes et comprendre que l'article n'était qu'un ramassis de clichés et de théories du complot ?

Lorsqu'Alma poussa la porte, Dido et Marek étaient déjà arrivés. Ils discutaient près de la machine à café et se retournèrent d'un seul mouvement lorsqu'elle laissa la porte claquer derrière elle.

— Alma ! Mon Dieu, tu vas bien ?

L'air inquiet qui apparut sur le visage de Marek lui réchauffa le cœur. Elle se sentait idiote d'avoir douté. Elle connaissait le polonais depuis cinq ans, elle avait toujours travaillé avec lui. Évidemment, qu'il se rangeait de son côté. Le contraire aurait été inquiétant.

Alma songea cependant que Johann, avec qui elle travaillait aussi depuis son embauche, serait sans doute un peu moins disposé à la croire plutôt que l'article de David.

Elle haussa les épaules en guise de réponse. Je peux pas vraiment dire que je vais bien. Mais en même temps, elle s'estimait heureuse de n'avoir pas failli mourir deux fois en deux jours comme sa cousine et d'avoir échappé au fusil dont elle avait été menacée dans la nuit du vendredi au samedi.

— Je suis bête, évidemment que tu ne vas pas bien, ma petite... C'est horrible, ce qui vous arrive. Horrible. Ces gens n'ont vraiment aucune considération pour la vie d'autrui. J'en ai parlé avec ma Magda et sa femme et on a décrété qu'on achèterai plus jamais Le Beffroi. Un tel torchon ne mérite pas d'être financé.

Les sorcières ne se noient pasWhere stories live. Discover now