CHAPITRE 25 : LES DEUX VÉRITÉS

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— Vous savez pourquoi vous êtes là, monsieur Morin ?

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— Vous savez pourquoi vous êtes là, monsieur Morin ?

Fabian scrutait le visage de l'homme assis de l'autre côté de son bureau. Aucune expression ne pouvait se lire sur ses traits. Il n'y avait pas l'ombre d'une inquiétude dans les yeux, ni même d'un rictus sur ses lèvres fermées. Comment pouvait-il conserver son sang-froid à ce point ? Même Fabian, qui était policier et avait l'habitude de se contrôler lorsqu'il interrogeait des gens pour son enquête, était plus expressif que David Morin.

— Je vous en prie, dites-moi, commissaire.

Le ton était cordial, mais Fabian devinait un peu de défi dans les paroles de Morin. Bien sûr, il ne s'était pas fait prendre au piège et attendait docilement que le policier dévoile lui-même les raisons de sa convocation au commissariat. Cherchant à ne pas montrer son agacement, Fabian se pencha sur ses notes, et lut sans jeter un regard à son interlocuteur.

— Le vendredi dix-huit juin deux-mille-vingt-et-un, un vol avec effraction a été reporté par la famille Van Herzen. Le saviez-vous ?

— Non.

Réponse beaucoup trop rapide pour être honnête, remarqua le commissaire.

— Les Van Herzen ont reporté, entre autres, le vol de trois flacons de parfum, d'un carnet à la couverture de cuir, de plusieurs éléments vides de verrerie de chimie et enfin d'un livre, propriété de leur ancêtre Leonie Van Herzen. Avez-vous déjà vu ces objets, monsieur Morin ?

L'autre secoua de nouveau la tête.

— Ça ne me dit rien, commissaire. Et je ne vois pas en quoi cela me concerne.

Fabian leva les yeux un court instant, pour gratifier son interlocuteur d'un regard sévère.

— Ne vous inquiétez pas, je vais vous rafraîchir la mémoire. Le vendredi deux juillet deux-mille-vingt-et-un, nous avons réalisé une perquisition à la rédaction du journal Le Beffroi, journal indépendant dirigé par madame Saskia Pieters. Le motif de cette perquisition était lié aux soupçons qui pèsent sur madame Pieters pour avoir publié un article intitulé « Les sorcières sont parmi nous », qui accusait avec des propos plus qu'approximatifs les membres de la famille Van Herzen d'être des sorcières. Où avez-vous déniché vos renseignements, monsieur Morin ?

Une expression fugace passa sur le visage du journaliste.

— Oui, je sais, il sera difficile pour vous de nier, cette fois, car vous avez signé cet article de votre nom, n'est-ce pas ?

Cette fois, David Morin pinça les lèvres. Fabian s'autorisa un léger sourire. Il remonta ses lunettes sur son nez et poursuivit sa lecture.

— En plus des nombreuses photos qui illustrent l'article et qui ont été prises, de toute évidence, au domicile des Van Herzen et à leur insu, la perquisition a permis de mettre à jour plusieurs objets signalés comme volés quelques jours plus tôt par madame Gabriëlle Van Herzen. Vous savez quels sont ces objets ?

Les sorcières ne se noient pasDonde viven las historias. Descúbrelo ahora