CHAPITRE 30 : LE POISON DES CANAUX

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 	Lorsque le réveil de Dido sonna, plus tôt que d'ordinaire, et qu'elle ouvrit les yeux, Alma était déjà réveillée

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Lorsque le réveil de Dido sonna, plus tôt que d'ordinaire, et qu'elle ouvrit les yeux, Alma était déjà réveillée.

Après leur expédition sous la pluie dans la nuit du samedi au dimanche, elle avait accepté la proposition de Dido de dormir chez elle. Au fond, elle n'était pas mécontente de s'éloigner un peu de la maison des Van Herzen et de ses préoccupations actuelles – à savoir, le décès de Beatrix et le coma de Merel. Elles avaient passé toute la journée du dimanche dans le petit appartement aux couleurs bleues de Dido. Alma avait vite décidé de rester une deuxième nuit.

— Prête pour les prélèvements ? chuchota-t-elle en se tournant dans le lit pour regarder sa compagne dans les yeux.

Dido grogna.

— T'as vraiment un don pour dire les choses qu'on veut entendre, toi, râla-t-elle. J'espère au moins qu'il pleut pas. Ça serait l'enfer de faire les prélèvements sous la pluie.

Alma se mit à rire.

— J'ai hâte de te voir cet automne. Ça se voit que t'es arrivée quand il faisait déjà beau, t'as pas encore eu la joie de découvrir les journées sur le terrain avec la boue, la neige, le froid et l'eau qui te gèle les doigts.

— Wow, tu me vends du rêve. Fais gaffe, je vais finir par démissionner et repartir à Tournai. Non, mieux, dans le sud de la France. Oh ouais, c'est un bon plan ça, au moins là-bas, y a du soleil.

— Il te manquera juste une nana, glissa Alma avec un sourire.

Dido leva les yeux au ciel – ou plutôt vers sa tête de lit.

— T'as des références toutes pétées, tu le sais ?

— Dixit la meuf qui idolâtre Le Grand Bleu. Il a combien de centaines d'années, déjà, ce film ?

Pour toute réponse, Dido se rapprocha pour embrasser Alma. Elle refermèrent les yeux un instant. Dans l'obscurité feutrée de la chambre, où la mince lumière à travers les rideaux bleus projetait une ambiance rassurante, Alma se sentait comme dans un cocon. Rien à voir avec sa propre chambre, devenue un lieu angoissant. L'absence de Merel se faisait trop ressentir.

Maintenant qu'elles avaient écarté la question de l'antidote, elle allait devoir se dépêcher de confectionner un remède pour sa sœur. Elle redoutait ce moment, parce qu'elle serait obligée de demander de l'aide à Hedy, mais surtout à Gabriëlle. Pourquoi j'ai pas plus écouté ma mère quand elle nous parlait des remèdes ?

Mais en attendant cette journée qui s'annonçait encore bien remplie, Alma profitait de ses dernières minutes de calme en compagnie de Dido.

Bientôt, sa compagne dut sortir du lit et disparut dans la pièce principale de son appartement, pour préparer son petit-déjeuner. Peu enchantée de quitter la chaleur enveloppante de la couette, Alma mit un moment à la rejoindre.

Les sorcières ne se noient pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant