Chapitre 12 - Brooke ⛸️

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Depuis dimanche soir, tout le campus est en effervescence, sans parler de la ville tout entière. Les Blacks Hawkes ont remporté le premier tournoi de la saison, ça se fête !

Trois jours ont beau s'être écoulés, la joie de mes camarades – et même de certains profs – ne retombe pas. D'après les bruits de couloir, les gars de l'équipe sont rentrés lundi matin, et ils ont été reçus tels des héros. Ils ont même eu droit à une petite bringue, la plus importante aura lieu ce week-end. Tous les élèves sont invités aux festivités. En ce qui me concerne, je passe mon tour.

 Abby – la fille que j'ai bousculée dans les couloirs quelques semaines plus tôt – pense avec ferveur que les sportifs universitaires ont beaucoup trop de privilèges. Pour ma part, j'essaye de plus en plus de faire la part des choses, de relativiser et de ne pas mettre tout le monde dans le même panier. Je pense que ma petite balade en voiture avec Dillinger m'a ouvert les yeux sur certains points. 

Au fil des semaines, j'ai développé des liens avec elle, tout comme avec Poppy, la nana qui bosse au cinéma d'Oak Ridge et qui est aussi amie de Tray. Ensemble, nous mangeons et nous retrouvons sur le campus. J'adore Tray, là n'est pas la question, mais j'aime pouvoir discuter avec des femmes autres que ma grand-mère. 

Lorsque je leur ai demandé si elles comptaient se rendre à sauterie organisée en l'honneur de l'équipe de hockey, Abby m'a reluqué comme s'il m'avait poussé une deuxième tête. Bien évidemment, il s'agissait juste de la curiosité de ma part. Il n'est pas dans mon intention de me rendre dans un tel endroit. Je sais parfaitement ce que j'y retrouverai : alcool, sexe et des mecs bourrés de testostérone qui joueront les mâles Alpha. Quant à Poppy, elle se tâte. En ce qui la concerne, elle est une fervente supporter de l'équipe de baseball, coachée par son beau-père. Elle et Abby ont toujours des débats qui frôlent la dispute, tant leur vision est opposée. 

En tout cas, j'imagine déjà King se pavaner comme un paon partout. Les filles n'ont pas arrêté de s'extasier sur son corps et son jeu. Où que j'aille, où que je sois, j'entends parler de lui. Il ne doit plus se sentir pisser tellement il est adulé !

Quand les filles piaillent ses exploits, sur le terrain et dans un plumard, ça m'énerve au possible. Il a beau jouir d'une réputation de raclure, ça n'empêche pas les femmes de tomber comme des mouches à ses pieds. Voilà une chose que je n'arrive pas à comprendre. Est-ce que cela signifie que tout ce qu'on raconte de lui, est faux ? Sans doute, il serait vraiment bête pour moi de croire les rumeurs. Mieux que personne, je sais à quel point les gens aiment tout amplifier pour se donner un genre. 

Quoi qu'il en soit, ses admiratrices semblent déçues. Il paraîtrait que depuis quelques semaines, il se tient vachement à carreau. Plus de parties de jambes en l'air, il n'enchaîne plus les conquêtes à gogo.

Ce n'est pas un sujet qui m'intéresse particulièrement, sa queue, il en fait ce qu'il en veut. Malheureusement, quand quatre filles de mon cours d'économie en parlent pendant toute l'heure, difficile d'y échapper. Elles ont également nommé d'autres joueurs, néanmoins, King est revenu à plein de reprises. À chaque fois qu'elles prononçaient son nom, elles soupiraient d'extase.

Ça va, hein ! Il n'est pas si canon que ça !

Vraiment, tu veux me faire croire que tu ne trouves pas Dillinger sublime ? Aurais-tu oublié ses yeux ? Sa bouche ? Son sourire en coin qui révèle des fossettes super craquantes ? Son c...

Je fais automatiquement taire cette petite voix agaçante qui s'amuse à me narguer.

Définitivement, je devrais me concentrer sur mon livre et non sur cet hockeyeur de malheur. Après tout, qu'est-ce que ça peut me faire ? Je ne l'apprécie pas. Il s'agit d'un être agaçant et beaucoup trop imbu de lui-même à mon goût. Il se pense irrésistible, et ce genre de comportements m'irrite plus que tout. 

Oak Ridge Campus #1 King ©Where stories live. Discover now