Chapitre 29 - Brooke ⛸️

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— Pas touche, Kingston !

L'air hostile, je lui donne une tape sur la main. Néanmoins, ça ne l'arrête pas et fière de lui, il fourre dans sa bouche une de mes frites. Il abuse !

— Pourquoi ressens-tu toujours le besoin de piquer ma nourriture ? bougonné-je en me dandinant sur mon siège en sky rouge.

Ce morfale a déjà terminé son assiette. J'avais oublié à quel point les sportifs masculins mangent comme s'il n'y avait pas de lendemain. Je suis à peine à la troisième bouchée de mon burger. Le pire, c'est que King en a commandé deux.

Assis à côté de moi, il s'amuse à me taquiner – ou me titiller plutôt ? Il aurait pu prendre place en face, mais il voulait à tout prix qu'on partage la même banquette. Je commence à comprendre pourquoi. En tout cas, les gens jettent des coups d'œil dans notre direction, sans oublier les serveuses du diner qui se font un plaisir de venir nous demander un peu trop souvent si nous avons besoin de quelque chose. Enfin, elles s'adressent plutôt à King, pas à moi. Si ça ne tenait qu'à elles, je pourrais bien disparaître.

Au cours de cette semaine, j'ai dû me réhabituer aux regards de travers et aux chuchotements sur mon passage. Spoiler alert : la sensation est toujours aussi désagréable.

Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ce que King m'embrasse devant des centaines d'étudiants. Ai-je eu l'impression qu'il marquait son territoire ? Un poil. Lui en ai-je voulu ? Étrangement, j'ai trouvé ça mignon. Il n'est pas possessif pour autant, loin de là. Sa jalousie avait simplement lieu lorsque je le rejetais mais que je me montrais affable avec ses amis. Ça avait le don de lui taper sur le système.

— Parce que ton petit caractère à la Joey Tribbiani me fait bien marrer, chuchote-t-il à mon oreille en me ramenant à l'instant présent.

Son souffle chaud me file des frissons. Sa main descend le long de mon bras pour attraper ma hanche avec concupiscence. Une seconde plus tard, nos corps se retrouvent collés l'un à l'autre. Le voilà qui se montre bien plus tactile. On dirait que le King un poil taciturne a laissé place à celui qui fait battre mon cœur.

En quittant la patinoire, je l'ai senti ailleurs. Quelque chose le tracassait, et ça a duré jusqu'à il y a quelques instants à peine. Pendant le trajet en voiture, ça a été le silence complet.

— Et parce que ça m'excite aussi, poursuit-il en mordillant mon lobe.

Une longue décharge électrique dévale tout mon dos, je retiens ma respiration tant la sensation est grisante. À chaque fois qu'il me touche, c'est l'explosion au sein de mon être. Il me fait dérailler d'une façon qui m'effraie tout autant qu'elle me fascine.

La chaleur de son corps irradie le mien, la température monte de plus en plus, tandis que ses yeux fauves sont focalisés sur mes lèvres.

Intimidée par ce regard prédateur, j'avale ma salive, la gorge sèche. Son index caresse ma joue, trace le contour de ma mâchoire, puis son pouce effleure ma lèvre inférieure. Il continue son chemin vers mon menton, puis ma gorge, avant d'atterrir au centre de ma poitrine où mon cœur frappe fort contre ma cage thoracique. Ma peau s'enflamme sur son passage, ma respiration devient haletante et mes yeux louchent sur cette bouche charnue qui est la sienne.

Puis... il me vole à nouveau une frite, un sourire qui se dévoile petit à petit tandis qu'il la mâchouille et qui dévoile ses deux irrésistibles fossettes.

— Les tiennes sont meilleures, se justifie-t-il.

Mais quelle excuse lamentable !

— Espèce de gamin, marmonné-je en me détournant de lui.

Oak Ridge Campus #1 King ©Where stories live. Discover now