Chapitre 34 - Brooke ⛸️

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Le bruit d'un jet d'eau lointain m'arrache lentement à mon sommeil. Les paupières lourdes, j'ai du mal à les déployer. Couchée sur des draps en soie, je profite du contact du tissu contre ma peau. C'est doux, lisse et frais.

La tête posée sur un oreiller tout moelleux, je n'ai pas encore envie de me réveiller. Je me sens beaucoup trop bien pour ouvrir les yeux et affronter une nouvelle journée qui, je le sens, sera éprouvante mentalement. Dès l'instant où j'ai mis un pied dans cette maison, j'ai su que mon court séjour ne serait pas de tout repos. Néanmoins, j'étais loin de m'imaginer l'ampleur de la situation. Comme ce qui s'est produit cette nuit.

Les cris de King ; sa confession ; son désarroi... Ma gorge se noue tant j'ai pu sentir ses émotions. Elles faisaient écho aux miennes, à celles que j'ai pu éprouver lors de la mort de mon père. Parfois, quand je le regarde, j'ai l'impression de me voir dans un miroir tant nos vies sont similaires, à quelques exceptions près. Et c'est flippant.

Le bruit de l'eau cesse, j'entends alors le chant des oiseaux au-dehors. Leur mélodie m'apaise et m'aide à ouvrir les yeux petit à petit. Quelle heure est-il ? Je ne me souviens pas à quel moment de la nuit je me suis endormie.

La lueur du matin s'infiltre à travers la fenêtre qui se trouve au-dessus du lit. Ma vue s'adapte progressivement à cette clarté tandis que je m'étire et baille silencieusement, avant de remarquer l'Apollon qui me tourne le dos, une serviette enroulée autour de la taille. Devant son dressing, il semble dubitatif quant à son choix vestimentaire.

En catimini, je l'observe, émerveillée par la vue qu'il m'offre. Ses cheveux mouillés sont coiffés en arrière, son dos dégouline d'eau et je me retrouve à le contempler avec des airs de « voyeuse ». Ces années intensives de sport ont sculpté son magnifique corps, taillant chacun de ses muscles à la perfection. Ni peu, ni trop. King est juste parfait. Ou du moins, ce qui pour moi se rapproche le plus près de la perfection. Il est à tomber... et ma culotte pense pareil. Elle se glisserait bien jusqu'à mes chevilles.

Puis, soudain... la serviette atterrit à ses pieds.

Les yeux écarquillés, un glapissement meurt au fond de ma gorge. Mes prunelles sont happées par ce postérieur ferme, nu, qui s'offre à moi. Frustrée de ne pas pouvoir en découvrir davantage, je me mords la lèvre inférieure, au point où je sens un léger goût de sel et de rouille envahir ma bouche. Les cuisses serrées à l'extrême, je tente de diminuer la pression qui accroit entre mes jambes. La simple idée de le toucher, de découvrir ce dont j'ai été privée lors de notre première rencontre intime, me rend folle de désir.

Seigneur, je pourrais le contempler pendant des heures entières sans m'en lasser.

— Tu aimes ce que tu vois ? demande-t-il, narquois, toujours en me tournant le dos.

Il enfile un boxer, et pendant ce temps, mon cerveau vrille. Que suis-je censée faire ? Fermer les yeux et feindre le sommeil ? Ou admettre que je le mâtais sans aucune once de gêne ? D'une manière ou d'une autre, je crois que je suis foutue. Lui résister la nuit dernière a été une véritable torture. Je ne désirais qu'une chose : devenir sienne une fois pour toutes. Néanmoins, malgré cette envie viscérale qui me poussait à le vouloir à chaque fois plus près de moi, j'ai résisté. Après tout, je pensais ce que j'ai dit : je ne voulais pas profiter de la situation.

King pouffe et se retourne enfin, tandis que je fais semblant d'être endormie. Les paupières closes, garder mon sérieux s'avère compliqué. Ne pas rire me demande un sacré effort.

Je sens le côté gauche du matelas s'affaisser, et bientôt, son souffle chaud caresse ma peau, qui se recouvre de chair de poule.

— Petite tricheuse, murmure-t-il à mon oreille avant de me mordiller l'hélix. Je sais que tu me mâtais, Wolfy.

Oak Ridge Campus #1 King ©Where stories live. Discover now