Chapitre 30 - Brooke ⛸️

3.8K 285 266
                                    

— T'es sérieuse ? s'écrie Poppy en pleine bibliothèque.

Plusieurs regards agacés se tournent vers nous. Quant à moi, je ne sais plus où me mettre. Mon amie est encore plus enthousiaste que moi... enfin, disons qu'à un degré différent. D'ailleurs, j'ignore comment je dois me sentir. Après tout, cette escapade avec King n'a rien de joyeux.

— Tu vas aller rencontrer les parents d'Asher Kingston ? reprend-elle, deux octaves plus bas.

— Je vais à un événement organisé par sa famille, la corrigé-je sans entrer dans les détails.

Je doute énormément que Dillinger veuille que l'hommage rendu lors de l'anniversaire de la mort de son père se répande partout. Même si je suis persuadée que pas mal de monde est au courant des circonstances de sa mort. Si j'ai bien compris, il a cassé la gueule d'Aaron en mars dernier parce qu'il a fait une sale remarque à propos de son géniteur.

Quand j'ai appris que King était à l'origine de cette branlée et humiliation que ce crétin a subie, je m'en suis davantage réjouis.

— Votre relation démarre fort, constate-t-elle. Je l'imaginais bien mordu de toi, mais pas à ce point ! Tu dois être une vraie tigresse au lit !

Je manque de m'étouffer avec mon eau tant sa remarque me prend de court. Elle tapote mon dos pour aider le liquide à passer dans la bonne voie. Non mais elle s'entend ?

— Il ne s'est rien passé de ce genre, mens-je à moitié.

Après tout, comment dois-je considérer l'épisode des vestiaires ? Nous n'avons pas couché ensemble, certes, mais nous avons fait bien plus que nous embrasser. Les limites ont été considérablement franchies. Il a vu et touché mon corps sous toutes ses coutures. Chose que je n'ai pas eu le droit de faire... Rien qu'en repensant à ce moment hors du temps, mon corps s'enflamme et mon esprit commence à s'imaginer plein de scénarios pour ce week-end.

Non ! Il ne doit rien se passer. Nous allons chez lui afin d'assister à une cérémonie en l'honneur de son feu père. Ce serait irrespectueux de notre part de nous envoyer en l'air là-bas.

Alors pourquoi ne cesses-tu pas d'y songer ? me nargue ma conscience.

— J'ai du mal à le croire, renchérit Poppy, l'air méfiante. Peut-être que vous n'avez pas encore couché ensemble, mais je pense que l'étape des préliminaires est franchie depuis longtemps.

Le fait qu'elle voit juste me gêne. Mes joues virement au cramoisi, me voilà cramée.

— Je le savais, chantonne-t-elle en sautillant sur sa chaise. Allez, raconte !

— Hors de question, marmonné-je, le regard tourné sur mes pages de cours.

— S'te plaît, s'te plaît, s'te plaît ! Je n'ai pas de crush, ni de plan cul, il faut bien que je vive par procuration ! Aie pitié d'une pauvre fille en manque de sexe dans sa vie, me supplie-t-elle, avec des airs de chat Potté.

— Bon, d'accord ! cédé-je en refermant mon cahier. Mais tu ne dois en parler à personne.

— Promis, juré, craché ! récite-t-elle en levant la main droite avant de la poser sur son cœur.

Après avoir jeté un coup d'œil autour de nous, je me rapproche d'elle. À tout juste quelques centimètres l'une de l'autre, je lui raconte tout ce qui s'est passé dans les vestiaires de la patinoire municipale. Enfin, « tout », à proprement parler. Je ne rentre pas dans les détails les plus crus, c'est beaucoup trop intime. Et le simple fait d'en reparler me rend toute chose.

Avant-hier, au diner, King m'a titillé avec ses mots crus, ses baisers et ses caresses... mais il m'en faut bien plus. J'ai besoin qu'il augmente ma dose. La simple idée de le sentir en moi me rend folle de désir. Je l'imagine me pilonner, se fondre en moi, yeux dans les yeux...

Oak Ridge Campus #1 King ©Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt