Chapitre 18 - Brooke ⛸️

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— Quand vas-tu cracher le morceau ? commence Poppy.

— Elle parle de quoi ? continue Abby, tout aussi déboussolée que moi.

Assise en face de moi à cette table de la bibliothèque du campus, elle me fixe. Je hausse les épaules, perdue.

— Aucune idée. Poppy, si tu pouvais développer, ce serait gentil.

Mon amie se tourne vers moi, une lueur fort amusée dans le regard. Ce petit sourire en coin ne me dit rien qui vaille. Qu'est-ce qu'elle a encore ?

Plus d'une semaine s'est écoulée depuis la fête chez les DEZ. Cette nuit-là, en rentrant chez moi, je me suis octroyé une longue séance de plaisir solitaire au fin fond de mon lit en pensant à King. Son regard sauvage m'a fait perdre la tête, j'ai enchaîné orgasme sur orgasme rien qu'en le visualisant dans mon esprit. Et depuis, tous les soirs, avant de dormir, je me caresse en pensant à lui. Je devrais sans doute avoir honte, et je ne l'admettrai jamais à haute voix, mais bonté divine, il stimule mes neurones tout autant que mon corps.

— Lors de la fête chez les DEZ, poursuit Poppy, tu as disparu pendant pas mal de temps.

Instinctivement, je retiens ma respiration. Honnêtement, il n'y a rien à dire, puisqu'il ne s'est rien passé.

— Tu dansais avec Liam, puis tu t'es par la suite évaporée.

Abby fait une tête de dégoût.

— Tu as vraiment laissé cet abruti te toucher ? T'es beaucoup trop bien pour ce genre de types, marmonne-t-elle en replongeant son nez dans son bouquin.

— Ce n'est pas sur Liam que je veux me focaliser, embraye Poppy, mais sur King. Apparemment, une fille t'a vue monter au premier avec lui.

Eh merde...

Abby relève brutalement la tête et ses yeux s'écarquillent, sa bouche s'entrouvre à l'instar de celle d'une carpe. Elle semble prise d'effroi, à croire que j'ai commis le plus atroce des crimes. Je ne sais pas ce que toutes les deux s'imaginent, mais il ne s'est strictement rien produit. Enfin, physiquement parlant. J'ignore ce que Poppy cherche à savoir, cependant, je n'ai rien de croustillant à lui raconter.

— Alors ? chantonne-t-elle. Vous avez conclu ?

Sans même le vouloir, je lâche un rire.

— Je ne me sentais pas bien et King m'a fait monter au premier pour que je puisse me reprendre, c'est tout.

Il s'agit de la vérité. Mis à part une conversation plutôt crue suivie de quelques provocations de sa part, c'est sommairement ce qui s'est produit. Il s'est même montré... gentil. Compréhensif. Il ne s'est pas foutu de ma gueule vis-à-vis de ma réaction quant au baiser foireux de Liam. Non, il semblait même en colère du geste de son capitaine.

— Il a libéré une chambre et a attendu que j'aille mieux, c'est tout. N'imagine pas des choses bizarres, parce qu'il n'y a vraiment rien à raconter.

— Quoi ? Rien de rien ? s'étonne Poppy, déçue. Vraiment ? On parle bien du même King queutard que je connais depuis deux ans ?

Eh bien, oui. Mais il faut croire que mis à part m'emmerder pour me mener à bout, il n'y a rien d'autre qui l'intéresse de ma personne.

Avoue que tu es curieuse, me nargue cette petite voix insolente de ma conscience. Tu veux savoir ce que ça fait de baiser avec Asher Kingston...

N'importe quoi !

Est-ce que je me le suis demandé ? Peut-être, mais cela ne veut pas dire que je le désire. Non ! Ça fait plus d'un an qu'un homme ne m'a plus touchée, par conséquent, les réactions de mon corps et de mes hormones sont normales. Mes sens déconnent lorsque cet hockeyeur de malheur traîne dans le coin. Non, Dillinger m'énerve plus qu'il ne m'attire, c'est un fait. Il se complaît à me mener à bout, il ne s'agit que d'un petit jeu pour lui.

Oak Ridge Campus #1 King ©Kde žijí příběhy. Začni objevovat