Chapitre 4

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Neven jura. 

La chance n'était définitivement pas de son côté aujourd'hui. Il avait espéré que personne ne serait aux alentours. Il ne pouvait pas laisser libre cours à ses pouvoirs au risque de blesser les nouveaux arrivants. Mais s'il ne faisait rien, d'une seconde à l'autre, Thunderbird serait sur eux.

- Allez-vous-en ! cria-t-il, en agitant les bras vers le ciel. Ne restez pas là !

Un jeune homme roux aux cheveux bouclés et à la peau pâle arriva à lui le premier. Il ne lui adressa qu'un vague regard.

- Qu'est-ce que c'est...

- Un Isaki ? Ici ?

C'était une femme qui avait parlé. Elle s'avança aux côtés de son collègue, ses yeux tournés vers le ciel orageux. Elle avait de longs cheveux noirs attachés en queue de cheval. Ses yeux bleus étaient aussi électriques que les éclairs qui fendaient le ciel. Un regard orageux, saisissant. Ses traits paraissaient durs, ses pommettes tranchantes. On devinait, bien qu'elle soit assise, sa silhouette fine et musclée. Elle devait également être grande. Plus que l'homme roux à ses côtés.

Le troisième homme portait des lunettes et avait attaché ses cheveux bruns mi-long en un chignon. Il avait la barbe de quelques jours des personnes qui en prennent grand soin.

- Vous devez partir.

Neven avait pris son ton qui ne laissait pas place à la moindre contradiction. Le ton d'un empereur.

Les trois visages se tournèrent vers lui, comme remarquant enfin sa présence. Voilà quelque chose dont il n'avait pas l'habitude, pensa-t-il un instant.

Le barbu eut un mouvement de recul. Quelque chose dans la posture de Neven réveilla son instinct de survie. Le regard de l'empereur était dur, froid, sa posture tendue, sur le qui-vive.

Le roux le reconnut le premier. Il mit aussitôt pied-à-terre, entreprit une révérence.

- Seigneur... jura-t-il. Votre Majesté ? Comment... ? Que faites-vous ici ?

Il n'ajouta pas le « seul ? » mais il flotta dans l'air. Comme si Neven avait besoin de qui que ce soit pour assurer sa défense. Mais l'empereur se devait d'avoir une escorte.

La jeune femme, surprise, recula avec son cheval.

Il les ignora et reporta son attention sur le ciel. L'orage était pratiquement au-dessus d'eux. C'était trop tard. Bon sang.

- Partez d'ici. Eloignez-vous ! Il s'agit de Thunderbird.

Leurs yeux s'écarquillèrent. Le rouquin reprit la parole.

- Et vous ? On ne peut pas...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase.

Un coup de tonnerre retentit. Ils levèrent la tête vers le ciel. Vers la bête.

Magnifique créature aussi dangereuse qu'élégante, la bête ressemblait à un aigle immense au plumage sombre. Il contrastait avec les plumes bleues qui ceignaient le bout de ses ailes et lui dessinaient une couronne sur la tête. Depuis celles-ci, des arcs électriques jaillissaient en tous sens, défiant quiconque de l'approcher. Tandis que Thunderbird battait de ses puissantes ailes, un sillage de lumière le suivait, témoignant de sa vitesse. Ses iris bleues foudroyaient son visage constellé de plumes noirs. Son regard emprisonnait.

A peine eurent-ils le temps d'assimiler la vision qui s'imposait à eux que Thunderbird était là.

Il visa immédiatement Neven, qui portait toujours les autres amythes.

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