Chapitre 11

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Arya était une idiote.

« Tu es ma prisonnière ». Arya soupira. Elle s'en voulait d'avoir été si naïve.

Elle avait cru maîtriser la conversation, la rediriger là où elle le voulait mais elle n'avait plus à faire au même Neven qu'autrefois. C'était l'empereur. Il pouvait faire ce qu'il voulait. Comment avait-elle pu croire qu'elle serait en sécurité ? Ou du moins qu'elle resterait libre. Naïvement, elle avait espéré que le temps et les doux souvenirs des moments qu'ils avaient passé l'un avec l'autre aurait atténué l'amertume et le ressentiment de sa trahison. Mais bien sûr qu'il n'avait pas oublié. Bien sûr qu'il lui en voulait. Elle-même en voulait encore à l'ancien empereur pour avoir massacrer sa famille. Il était mort mais elle ne pouvait empêcher la colère de monter chaque fois qu'elle pensait à lui. Ressentait-il la même chose à son égard ?

Si elle subissait un procès, elle perdrait c'était évident. Elle était coupable, elle ne pouvait le nier. Quelles seraient les chefs d'accusation ? Comment pourrait-elle se défendre ? Elle grimaça. Elle voyait mal comment éviter la prison, que ce soit une condamnation pour trahison ou tentative d'assassinat. En considérant qu'elle n'avait pas vraiment tué elle-même l'empereur mais plus qu'elle avait réduit pratiquement à zéro ses chances de survie, c'était un peu comme un assassinat indirect. On ne pouvait pas lui reprocher sa mort si ? La préméditation risquait de lui couter chère.

De ce qu'elle se souvenait des sentences qu'avaient écopé les autres rebelles, seules les chefs de factions avaient subi la peine capitale. C'était surtout pour montrer l'exemple aux autres nobles d'Arrosa. Neven avait été couronné six mois après la mort de Livie. Il avait accordé de nombreuses secondes chances. Beaucoup des sous-généraux et commandants avaient été gracié sous condition d'un certain nombre d'années au service de la couronne, que ce soit en tant que soldat ou en tant qu'employés à la capitale dans quelques domaines que ce soit. Beaucoup de reconversion avaient eu lieu, les soldats de la Rose refusant de servir pour celui qu'ils considéraient encore comme leur ennemi. Est-ce qu'elle pouvait espérer la même compassion de sa part ?

Une pensée lui traversa l'esprit. Est-ce qu'il espérait pouvoir la garder près de lui à Davar ?

Elle secoua la tête. Elle ne devait pas projeter ses désirs sur la réalité.

Mais elle avait été si heureuse de le voir. Comme une apparition toute droit sortie de ses songes, il avait passé la porte aussi naturellement que s'il avait été chez lui. Mais elle avait eu également peur de ce qui arriverait, et voilà que la situation qu'elle redoutait était peu à peu en train de se mettre en place. Au moins, pouvait-elle se réjouir de ne pas avoir été étranglé pour de bon tout de suite. Elle aurait droit à un procès.

Elle renifla de dérision. Arya était décidemment une idiote.

- Ary, réponds-moi, s'énerva Camila. Tu m'écoutes ?

- Pas du tout, répondit-elle. Tu disais ?

La grande sœur leva les yeux au ciel.

- Pour t'échapper. Je te disais de trouver un moyen de rejoindre Flora et Brit.

- M'échapper ? grimaça Arya. Et passer le reste de ma vie à être recherchée ?

Ce n'était clairement pas l'idéal. Et elle ne pourrait même plus vivre aux côtés de sa sœur.

- Bon sang, jura Camila. Que peut-on faire d'autre ? Argh ! Hier encore, il ignorait que tu existais, il ne pourrait pas l'oublier et repartir chez lui !

- Est-ce qu'on connait un Isaki qui a le don de faire perdre la mémoire ? réfléchit à voix haute Arya.

- Tu voudrais trafiquer la mémoire de l'empereur ? S'indigna Camila. Tu vas être accuser de trahison, de tentative d'assassinat sur l'ancien empereur et tu voudrais ajouter tentative de manipulation mentale sur l'actuel empereur aux chefs d'accusation ? As-tu une dent contre les empereurs en général ?

Combattre les LégendesWhere stories live. Discover now