La Piqûre

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Six mots. Six mots qui veulent tout et rien dire en même temps. Mon cerveau tourne à plein régime quand je me rends compte qu'ils n'ont aucuns points communs entre eux. Génial!

Les coureurs reviennent du labyrinthe, encore et toujours avec les mêmes nouvelles. Des pierres qui disparaissent comme par magie dans le vide total.

-Alors? Demande Minho, en sueur.

- On a finis de trouver le code, répond Newt.

-Comment tu le sais que t'as tout trouvé?

-Parce qu'après il reprend toujours les mêmes mots dans le même ordre, répond Newt en soupirant d'exaspération et en levant les yeux au ciel.

En même temps, avec Minho c'est pas compliqué d'être exaspéré...

-Super et ça donne quoi du coup? Demande un coureur.

-Flotter, attraper, saigner, mourir, raidir, pousser.

-Charmant, dit Minho. C'est vrai que nous dire de crever et de saigner c'est très encourageant.

Décidément, il faut vraiment tuer ce mec.

- Tu comprends pas, on a peut-être trouvé le moyen de sortir de là, je cris.

-C'est bien gentil tout ça. Mais encore faudrait-il qu'on trouve OÙ sortir, rajoute Minho.

Là, je dois bien avouer qu'il a raison. Je déteste quand il a raison.

- Il n'y a qu'un seul moyen de le découvrir, dit Thomas d'une vois imperceptible.

Je crois même être la seule à l'avoir entendue. Je me tourne vers lui et le regarde avec le genre de tête " t'as dis quoi là? ". Il me regarde en retour mais ne dit rien. Il a pas dût prévoir que quelqu'un l'entende. Et ouais mon gars, j'ai l'ouïe ultra développée, à l'égal d'un chien.

On sort de la salle souterraine et on se dirige vers le réfectoire. Réfléchir ça creuse. Encore une fois, le repas est médiocre. Quoi, on a pas que ça à faire!
On mange en silence, chacun réfléchie à la situation présente. Même Minho se tait, c'est un exploit. Les miracles existent vraiment...

Chuck mange avec nous et, une fois de plus, je me sens coupable de ne pas pouvoir lui dire la vérité. Après tout on a trouvés quelque chose de concret. Je jette un coup d'oeil à Newt, qui me fait renoncer d'un simple regard. J'avais déjà précisée que ce mec est flippant quand il veut?

Cette fois, on se dirige, tous les blocards ensemble, vers la ferme avant l'arrivée des Griffeurs. Quand ils arrivent, chacun retient son souffle, mais c'est devenu une habitude à force. Un blocard dont j'ignore le nom se fait prendre et je vois Thomas courir dehors à la suite des Griffeurs. Mais il est malade!

Je m'élance, suivit de près part Minho, Newt et d'autres encore. Quand on arrive, il est trop tard. Thomas s'est déjà fait piquer. Newt hurle aux medjacks d'aller chercher la seringue qui le guérira et ordonne qu'on le porte à l'infirmerie.

Je me rappelle quand Thomas a dit imperceptiblement qu'il n'y avait qu'une chose à faire pour savoir où se trouvait la sortie. C'était ça son plan? Se faire piquer avec le risque de mourir. Mais il est tordu dans sa tête! Y'a quelque chose qui va pas chez lui! N'empêche que je dois bien avouer qu'il a du courage. Ce sacrifier pour ses amis est vraiment un bel acte de courage et une belle preuve d'amitié.

Minho, Newt et moi on reste un moment au chevet de Thomas. Il se débat dans son lit. Il doit souffrir le martyr, mais se n'est que passager. Newt finit par annoncer qu'il va se coucher. Minho et moi on reste encore un peu avant de partir dormir nous aussi.

Quand on arrive dans la chambre, Minho me parle clairement.

-Quand il sera réveillé, rappelles moi de le claquer, puis de lui faire un câlin avant de l'engueuler, puis de lui redonner une claque et de le tuer ensuite.

-Pourquoi est ce qu'il faut toujours que tu dises que tu vas tuer? Même pour rigoler?

Son visage devient tout à coup sombre. Il s'assoit avant de parler, en fixant méchamment l'armoire. La pauvre, elle a rien fait, si?

-Parce que ça fait deux ans que je suis là. Deux ans que je ne me rappelle plus rien de mon passé. Deux ans que je vois mes amis mourir devant moi, sans pouvoir rien faire. Deux ans je me casse le cul à aller dans le labyrinthe tout les matins dans l'espoir de trouver une sortie. Je risque ma vie, celle de mes amis. Pourquoi? Parce qu'une bande de connards a décidée de nous envoyer ici pour leur bon plaisir. Tu peux dire ce que tu veux, mais tu n'as jamais vécue ça. Tu es arrivée il y a à peine deux semaines. Quand tu vois tes amis de longue date mourir devant tes yeux, tu te dis que ça ne serait peut-être pas arrivé si nous n'étions pas là. Mais on est là, parce que des gens en ont décidés ainsi. Alors oui, j'ai des envies de meurtres envers eux. Alors oui, je parle souvent de tuer, même en rigolant, parce que c'est ce que je ressens tous les jours quand je me lève le matin.

Je reste complètement bouche-bée. Je n'avais jamais vu les choses sous cet angle. Minho a raison, il a vu des amis qu'il connaissait et cotoyait depuis plusieurs années, mourir par la faute des Créateurs.

Prise d'un élan soudain, je prends Minho dans mes bras. Il enfonce sa tête dans mon cou et j'ai comme l'impression de sentir un liquide chaud couler. Quand je me dégage, je vois que Minho pleure.

-Faut pas pleurer.

Ma voix était on ne peux plus cassée. Et oui, quand Minho pleure, j'ai envie de pleurer aussi.
-C'est rien ça va passer.

Il s'allonge sur le lit et me prends dans ses bras. Je me love contre lui et le regarde dans les yeux.

- On va sortir de là. Avec tous nos amis.

-Promis?

-Promis.

-T'es prêtes à sortir si on trouve la sortie?

-Prête quand tu le sera.

Il m'embrasse sur le front et me murmure.

- Je suis prêt depuis deux ans.

Puis on s'endors.

Le Labyrinthe - Lola et MinhoDonde viven las historias. Descúbrelo ahora