Le Labyrinthe - Lola et Minho

Les Implants

Le brouhaha se fait insistant tandis que nous descendons les escaliers miteux. Certains doivent se maintenir à l'aide du mur et de la barre en bois bouffé par les années. Je suis, quant à moi, attentive à chacun de mes faits et gestes. Inutile de me ramasser dans toute la descente.

Depuis que nous avons quittés l'appartement où nous a reçus Gally, Brenda est comme rechargée. Elle descend la première et nous a déjà devancée de loin. Quand elle a apprit que la tête de son ami Hans était mise à prix, elle a littéralement changée d'attitude. On pourrait la comparer à une pile électrique toute neuve. Jorge n'a même pas essayé de la calmer. Non, pour lui, cette situation a quelque chose d'amusant.

Jorge, d'ailleurs, descend juste derrière moi. Il est le dernier du cortège, et je l'entends parfois rigoler seul. Si je n'étais pas sûre qu'il n'avait pas la Braise, j'aurais sûrement de gros doutes.

Au bout d'un énième ricanement, je me retourne et le regarde, agacée. Je suis forcée de m'arrêter, obligeant ainsi Jorge a en faire de même.

- Un problème?

- Tu m'expliques pourquoi tu rigole comme un fondu?

- Parce que tu sais comment les fondus rigolent? Me demande-t-il, moqueur.

Je grogne mais ne me retourne pas pour autant. Les autres sont à présent hors de vue, et il nous reste bien trois étages à descendre. A ce rythme, Brenda aura eu le temps de tous nous tuer pour notre rythme avoisinant la rapidité d'une tortue malade.

- C'est juste chiant de t'entendre ricaner comme ça toutes les dix secondes, je reprends, alors arrêtes un peu s'il te plais.

- Pourquoi j'arrêterais? Je rigole et alors? C'est mon problème.

Il se remet à rigoler, ce qui a le don de m'agacer au point culminant.

-Qu'est-ce qui te fais rire comme ça merde! Je m'énerve.

-C'est toi, repond-il simplement.

Sur quoi il m'attrape les épaules, me décale sur le côté et me double. Il recommence la descente des escaliers, tandis que je reste là, vexée. Je le fait rire moi? Je comprends mieux pourquoi Minho et lui s'entendent si bien.

Je recommence à mon tour à descendre, un air sûrement boudeur sur le visage. Quand j'arrive en bas, je suis étonnée de ne voir personne. Mais où est qu'ils sont tous encore?

- Elle s'est perdue ou quoi?

- Je pense que son sens de l'orientation dans des escaliers est négatif.

Je grogne et sors dehors. Certains font mine d'être étonnés de me voir.

- Ah bah elle a réussie à se retrouver finalement, ricane Minho.

- Ferme la, je réplique.

La plupart se mettent à rigoler et je me renfrogne encore plus qu'avant.

- Laissez la, intervient Jorge, à moitié plié en deux à force de rire. Elle est énervée parce que je lui ai dit qu'elle me faisait rire.

- Bon c'est pas tout mais Hans est recherché et on ne l'a toujours pas trouvé, lance Brenda.

Je lui suis reconnaissante de détourner l'attention de moi. Surtout que mon envie de frapper Jorge est assez conséquente.

Les autres reprennent leurs esprits et nous repartons en direction du centre ville.

- On va où là? Demande Brenda à Jorge, qui est encore et toujours à l'avant du groupe.

- Si on trouve pas Hans dans la journée, il faut bien repérer un endroit où dormir nan?