Le Labyrinthe - Lola et Minho

Le Début

Je ne suis plus là. Je ne sens plus mes pieds toucher le sol. Je tente de me pincer, mais je ne sens plus rien. Je suis dans un espace intemporel et ma vision se résume à un vide blanc total. En fait, mon cerveau est totalement déconnecté de la réalité. Je suis incapable de penser. C'est comme si...comme si j'étais morte. Oui voilà, comme si j'étais morte mais que mon esprit était encore là pour un moment. C'est comme si on me destinait à rester dans ce monde vide et intemporel fait de blanc. Qu'on m'interdisait de dire au revoir à mes amis. Je ne suis plus du monde réel.

Je ferme les yeux, pour tenter de revenir à la réalité. Je ne sais plus ce qu'est la réalité. J'étais peut-être en train de préparer à manger pour ma famille ou bien en train de faire une sortie entre fille avec mes amies. Je rouvre mes yeux, mais je me trouve toujours dans cet espace hors du temps. Peut-être que c'est ça la réalité finalement.

Il me semble alors entendre une voix. Lointaine, très lointaine. Elle semble venir de tous les côté à la fois. Elle se rapproche. J'ai l'impression de ressentir quelque chose de solide sous mes pieds. Lentement mais surement, cette fameuse voix se rapproche. Elle ressemble à une plainte. Une longue plainte qui me supplie de revenir à la réalité des choses.

Le blanc commence alors à laisser place à un peu plus de couleur. Du gris, du jaune, du rouge, du bleu. Des silhouettes sont penchées sur moi. Cette voix se fait plus nette, plus claire. Je sens le sol sous mon dos. Je suis allongée? Sans doute. La voix est claire maintenant. Ma vision devient de plus en plus nette. Des garçons. Ils sont plusieurs, avec un visage inquiet. Mes amis.

*

Je reprends pieds avec la réalité. Je me rappelle de tout. Que ce soit horrible, génial ou parfait. Mais là, rien n'est parfait.

-Lola, allez reviens.

Minho. Il vient de me parler. Seulement, une seule chose me frappe. Ses larmes. Ses joues en sont inondées.

Je me redresse tant bien que mal afin de me retrouver en position assise. Minho n'attend pas pour me prendre dans ses bras et se mettre à pleurer. Je ne l'ai vu pleurer qu'une fois, mais c'était de rage. Là, la tristesse a prit part de son corps tout entier.

Je regarde mes amis, qui sont accroupis autour de moi. Thomas, Chuck, Jeff, Poile-à-frire, Newt. Ce dernier me regarde avec une tristesse indescriptible dans les yeux. J'ai la Braise, il a la Braise. On se regarde tous les deux sans rien dire. Une fois encore, seul le regard suffit à nous comprendre mutuellement. Aucun de mes amis, aussi nombreux soient-ils, ne peuvent comprendre ou imaginer ce qu'on ressent tous les deux.

Minho se détache de moi et me regarde dans les yeux. Mon cœur se serre à la seule vue de son regard. Je n'arrive pas à pleurer, pas encore. Le choc est encore trop récent pour que mon corps puisse réagir autrement que par l'arrêt complet de mes fonctions neurologiques. Je prends le visage du garçon qui m'a autant fait souffrir que rire entre mes mains.

-Chut Minho. Arrête, je me sens bien, je tente de le rassurer d'une voix douce.

-Pour combien de temps hein? Demande-t-il d'une voix brisée.

Je ne peux rien répondre à ça. Je lui dépose un léger baisé sur les lèvres et me relève doucement. Nous sommes encore dans la fameuse salle. Les filles du groupe B regarde dans notre direction mais ne disent rien. Certaines sont encore en train de réconforter leurs amies malades. Comme moi. Je secoue la tête pour chasser cette pensée de ma tête. Je me sens encore parfaitement saine d'esprit alors pourquoi dramatiser? Sonya et Harriet se regardent mais ne disent rien. Aris semble sous le choc de l'identité des non-immunisés. Teresa, elle, me regarde avec une infinie tristesse dans les yeux. Si je peux croire qu'Aris nous a trahit parce qu'il n'avait pas le choix, je ne peux pas croire qu'elle s'inquiète vraiment pour moi. Non, elle doit s'en faire pour les deux filles malades.