Chapitre 11

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Le jour du départ arrive à grand pas. Je ne sais toujours pas si je suis prête à partir loin de Jean. D'ailleurs je ne sais même pas où il est. Ca fait maintenant cinq jours que je n'ai plus de nouvelles. Non seulement je m'inquiète pour nous, mais surtout je m'inquiète pour lui. Je pense que c'est pour cela que je ne suis pas encore totalement effondrée, tout est beaucoup trop flou pour commencer à être triste. Je dois d'abord avoir les tenants et aboutissant de tout ceci.

Quand nous sommes partis de chez Ben le soir de son hospitalisation je l'ai pris à part quelques minutes. J'ai voulu des explications qu'apparemment personne ne voulait me dire ou ne savait. Alors il m'a dit de passer le voir un soir où il n'y aurait personne. Je me prépare donc pour aller le rejoindre à notre café habituel.

Lorsque j'arrive il est déjà assis, il se lève pour me faire la bise. C'est vrai qu'il est beau notre ami, mais il a l'air éteint depuis un petit moment et je n'aime pas cela tout ça. En temps normal il illumine la pièce, de son sourire et de ses jolies yeux verts qui pétillent. Ou est cette étincelle dans son regard?

Nous commandons deux chocolats, je le sens nerveux.

- Qu'est ce que tu as Ben?

- Zoé, ça va plus du tout avec ma copine. En fait, depuis qu'on s'est officiellement mit ensemble ça ne va pas. Elle me fait peur, avoue-t-il.

Comment ça? Il est sortie avec beaucoup de fille et il va me dire que cette petite lui fait peur!

- Elle me demande beaucoup trop de choses. Déjà elle ne veut plus que je vous vois, que ce soit toi, Lying et même mes gars. Elle dit que vous êtes tous mauvais pour moi et qu'il n'y à qu'elle qui pourra me faire avancer dans ma vie, dans ma carrière. Et en plus de ça, dans quelques mois elle s'installe sur Paris, je pensais alors qu'elle allait chercher un appartement dans le même quartier que moi. Mais ce que je n'avais pas compris c'est qu'en fait, elle veut habiter avec moi. Sauf que moi je suis en colloc avec les gars tu sais. Je sais plus quoi faire et si je ne fais rien elle m'a menacé de partir.

Je suis abasourdie d'entendre son récit. C'est n'importe quoi, pour qui se prend elle? Elle est arrivée dans sa vie il y a à peine six mois et elle lui met le couteau sous la gorge comme ça? Je reste les yeux rivée sur mon chocolat chaud et touille nerveusement.

- Du coup, tu vas faire quoi? Je le regarde droit dans les yeux désormais.

- Je ne sais pas, je ne peux pas tous vous laissez comme ça ce serait n'importe quoi, mais je n'ai vraiment pas envie de la perdre. C'est la première qui me fait ressentir de vrais sentiments.

Le pauvre, je sais qu'il fera le bon choix. Il sait ce qu'il y a de mieux pour lui, mais je serais tellement triste de le voir partir pour elle. Cela se serait passer il y a quelques années, lorsque j'étais encore au lycée j'aurais pris le numéro de cette petite folle et je l'aurais menacée jusqu'à ce qu'elle entende raison. Mais la je me dis qu'il m'en voudrait vraiment et je ne peux pas me permettre de e perdre lui aussi. Il ne sait absolument pas que je le porte autant dans mon cœur, comme la plupart de des amis d'ailleurs. Je ne suis pas quelqu'un de très démonstratif sauf quand on l'est avec moi. J'ai toujours peur de m'emballer, ce qui m'est arrivée souvent. Alors maintenant je laisse les gens venir à moi et même si je peux les aimer de façon exagérée, ils ne le sauront jamais. 

Jamais sans euxWhere stories live. Discover now