Chapitre 29

10 0 0
                                    


J'aurais tellement voulu vous raconter notre soirée en amoureux, où tout aurait été parfait comme à chaque fois. Vous dire les mots doux qu'il a pu me glisser à l'oreille ou encore la main qu'il a pu mettre dans mes cheveux. Non, notre soirée s'est finie aux urgences.
Nous étions à table quand soudain, Ben a une douleur à la poitrine, il me dit que c'est la même que la dernière fois lorsqu'il s'était évanouie chez Sandro. Je me presse vers lui en demandant de l'aide au serveur pour qu'il appelle directement les urgences. Au fond de moi je paniquais énormément mais ne montrer rien. Je lui passais les mains sur le visage en essayant de lui dire de bien respirer. Qu'est-ce qu'on peut faire dans ces cas la, à part être présente à ses côtés. Les minutes me paraissent une éternité quand je le regarde commencer à suffoquer. Les gens s'approchent de trop prêt et je deviens folle. Mon mode chien de garde apparait et croyez moi que personne ne l'approchera avant les secours.
Je haie les salles d'attente. Toutes les salles d'attente en général d'ailleurs. Ben est parti je ne sais où depuis environ deux heures. Les infirmières me disent de partir pour aller me reposer, n'importe quoi. Je vais aller me coucher peut être dans mon lit tranquillement en attendant que mon copain refasse surface dans un lit d'hôpital. Je ne dis rien mais mon regarde en dit long et au bout de seulement deux tentatives elles arrêtent de forcer. Je ne réponds à aucun appel, aucun message. Je m'en fiche de tout, je veux le voir, je le veux en bonne santé et souriant. Je décide d'aller me chercher une boisson chaude au distributeur quand je vois un médecin, l'air grave, s'approcher de moi.

- Vous êtes la compagne de Mr Huguet ? Il n'attend pas de réponse et enchaîne sur un blabla interminable. Votre ami est plongé dans le coma qui est préférable pour l'instant. S'il venait à se réveiller je pense qu'on le mettrait en coma artificiel un moment.

Comment ça s'il venait à se réveiller ? Bien-sur qu'il va se réveiller ! Il emploie des milliers de termes plus flous les uns que les autres. En tant normal j'aurais chercher à comprendre mais la j'entends juste : coma coma coma. Je me dirige vers sa chambre et prend une grosse inspiration en entrant. Cela fait beaucoup trop pour moi. Je n'avais jamais côtoyé les hôpitaux auparavant et en l'espace de peu de temps j'y passe mes jours entiers.
Je le vois allongé, les yeux fermés avec des tuyaux un peu partout. Je décide de ne pas pleurer, pas ici, pas maintenant. Je sais qu'il peut m'entendre. Je m'approche doucement de lui et passe ma main sur sa joue. Le médecin, en vue des analyses pensent qu'il a une malformation du cœur ou quelque chose comme ça. Je l'embrasse sur le front et m'assoit. Je sais que je vais devoir repartir mais il est déjà très tard dans la nuit et je pense qu'ils m'ont oublié. Je n'arrive pas à décrire ce qu'il se passe dans ma tête à ce moment. Je sais que cela va être dur mais je ne sais pas pendant combien de temps. Il me manque déjà. J'ai tellement de chose à lui dire que je ne lui ai jamais dites. J'attendais encore et encore, quoi je ne sais pas. A cause de cette peur sûrement de l'abandon, la peur qu'en sachant ce que je ressens réellement il s'enfuit. Mais c'est lorsqu'on en a l'occasion qu'il faut dire ce qu'on ressent à la personne qu'on aime. Depuis que je suis en âge de penser à cela je n'ai jamais eu de regrets. Je fais en sorte d'assumer mes actes, mêmes le spires, et d'avancer coute que coute. Mais ce soir j'ai un regret, ne lui avoir encore jamais dit je t'aime. 

Jamais sans euxWhere stories live. Discover now