3. Le départ

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Mercredi 11 janvier, 15h34

Le jour du départ était arrivé bien vite. Momo et Jimin m'avaient accompagné jusqu'à l'aéroport et pleuraient comme des madeleines depuis qu'on étaient montés dans la voiture.

-Sugaaa me laisse pas seul avec cette folle ! Chouina Jimin

-Ya ! Fais attention à ce que tu dis le nain si tu veux pas te retrouver moins viril que tu l'es déjà ! Plaura Momo.

-C'est vrai que toi, question virilité tu en connais beaucoup ! Tu fais même peur aux professeurs ! repondit-il entre deux sanglots.

Je ne put reprimer un sourire. Ils n'étaient pas possibles ces deux là, se disputer comme ça devant tout le monde... Je prenais énormément sur moi pour ne pas pleurer mais je savais qu'ils allaient tellement me manquer. Les calins genants de Jiminie et ses petis cris bizarres, et la folie et l'absence totale de gêne de Momo. Rien que d'y penser les larmes me montaient aux yeux à vitesse grand V. 

C'était bien plus que des amis que je laissais derrière moi, c'était les seules personnes que je considérais comme des membres de ma famille.

Après un dernier au revoir, je passais la douane où cette idiote de douaniere me forcit à enlever mon bonnet pour passer les portiques. J'ai une tête de dealeur peut être ? Quelle imbécile celle-la.

Assis dans l'avion, je laissais libre cours à mes larmes. Je me repassais le film de toutes mes aventures tokyoïtes. Tous mes souvenirs avec Jimin et Momo, les endroits que nous avons découverts, nos petits cafés secrets, nos après-midi passés dans le parc a mis chemin entre nos trois maisons, nos escapades nocturnes, la vingtaine de restaurants à okonomiyakis que nous avons testé, nos nuits passées à composer et nos rendez-vous bentos quotidiens sous le grand cerisier de la cour de l'école... Cette vie allait me manquer.

Deux heures plus tard, je me réveillais alors que l'avion se posait sur le sol coréen. Nous sortîmes rapidement de l'aéroport et un taxi vint nous chercher. Il nous déposa une heure plus tard devant un immeuble dont on peinait à voir le bout ; notre nouveau chez-nous. Mon père était insupportable, plus excité qu'un gosse. Il sautait partout, attirant le regard surpris des passants et me mettant par conséquent très mal à l'aise. 

Arrivé au 25eme étage, il courut presque jusqu'aux portes de l'appartement pour me faire visiter. L'appartement devait faire le double de la taille de la maison que nous avions à Tokyo. 

C'était un duplex, avec de larges baies vitrées, nous donnant une vue plongeante sur la ville. Le salon, au préalable aménagés par l'entreprise, était vaste et meublé avec bon goût. Le parquet sombre était recouvert par une douce moquette à la couleur blanche immaculée. Au centre de la pièce, trônait un canapé en forme de V, ridiculement grand pour deux personnes. Des étagères sophistiquées débordant de livres savants, de plantes vertes en bonne santé et de photos de famille étaient accrochées aux rares murs n'étant pas occupés par des baies vitrées. La cuisine était à l'image du reste de l'appartement ; spacieuse, et remplie d'accessoires de cuisine aussi compliqués d'utilisation qu'inutiles. Je ressentis un profond malaise à la vue de tout ce luxe, comme si je m'étais introduit dans la vie d'une personne que je ne connaissais pas. Cette demeure ne ressemblait en aucun aspect à notre modeste maison japonaise. Je me dirigeais vers la fenêtre afin de contempler la vue et fut immédiatement pris de vertiges. Cette vie n'était pas la mienne.

Je ne fis même pas semblant d'être heureux et alla m'enfermer dans la pièce que mon père me présenta comme étant "ma nouvelle chambre". Trop grande, trop blanche, trop lumineuse, trop peu moi. Je décidai de remédier à ça en disposant des mangas un peu partout dans la pièce histoire de me sentir un minimum chez moi. Le centre de la pièce était occupé par un large lit, bien trop imposant pour mon petit corps de fragile. Je préférais déplier un futon et décidais de me coucher. 

Demain, j'allais faire ma rentrée dans un lycée coréen, moi qui n'avais pas mis les pieds dans le système coréen depuis quoi, 10 ans ? Pfff, j'ai hâte....   


  Voici la troisième partie ! C'est ma première fiction alors j'ai vraiment hâte d'avoir vos retours !  

Ma vie dans un cartonWhere stories live. Discover now