6. Va-t-on un jour me laisser tranquille ?

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Le reste de la semaine passa lentement et je sentais déjà une sorte de routine s'installer ; le calvaire pour me réveiller le matin sans les cris de Momo sous ma fenêtre, le trajet trop long, l'arrivée en retard à l'école, je me perdais dans les couloirs, les élèves se moquaient de mon satoori en cours de coréen, je mangeai avec Hoseok et Jin, je me perdais dans les couloirs, j'avais droit a des regards noirs de la part du mec que j'avais bousculé dans la cantine, je composais mes chansons en cours de japonais, je me perdais dans les couloirs, je rentrais chez moi, je continuai de composer jusqu'à pas d'heures, j'appelai mes amis tokyoïtes et vers 3h je me couchais pour me réveiller quatre heures plus tard avec la plus grande difficulté.

Pendant les longues semaines de cours, mon seul bonheur étaient les cours d'art, de danse et de musique dans lesquels les professeurs se rendirent vite compte que j'avais un potentiel et par conséquent qu'il etait preferable de me foutre un minimum la paix. Comme l'école possédait un cursus aménagé en arts (dans lequel je me trouvais), ils etaient habitues a avoir des eleves au dessus de la moyenne et formaient des groupes de niveaux.

Ainsi, je découvris bien vite que l'inconnu que j'avais aspergé de Japchae suivait également ce cursus et que j'allais partager mes 2h de danse et 3h d'invention musicale quotidiennes avec lui, pour mon plus grand déplaisir.

Alors que pour la première fois depuis ma rentrée j'arrivais en avance au lycée, je pénétrais en salle d'invention musicale et choisis une place au fond assez éloignée du professeur et des autres pour que personne ne se risque à venir me déranger. Je sortis rapidement mes affaires et avant même que le cours ne commence officiellement, je me concentrais sur la composition de la musique d'un des derniers raps que j'avais écrit.

La salle se remplit petit à petit du reste des élèves, et alors que la cloche avait déjà sonné depuis dix bonnes minutes, la porte s'ouvrit en grand et le mec au Japchae passa sa tête au travers.

-Kim Namjooooon ! Cria le professeur, Vous croyez que c'est une heure pour arriver ? Quelle est votre excuse ?

-Excusez-moi monsieur, je suis profondément désolé. Quand a mon excuse, vous n'allez surement pas me croire mais..

-Ecoutez, en fait je me fiche de votre excuse, vous avez réussi à deconcentrer tout le monde, félicitations ! Allez vous asseoir à côté de Yoongi et prenez de la graine sur lui. Tâchez d'être aussi sérieux que lui à l'avenir !

Non, non, non c'est une blague... pas lui... par pitié.... pas cet imbécile...

-Excusez-moi Monsieur, mais on parle bien du mec qui est arrivé en retard à peu près tous les cours depuis la rentrée parce qu'il est incapable de trouver son chemin dans une école aussi petite que la nôtre ?

Pardon ? C'est une blague ? Non mais de quoi il se mêle celui-la ! L'orientation n'a jamais été mon fort, ce n'est pas comme si je faisais exprès de me perdre, et puis je ne lui ai pas demandé de se mêler de mes affaires merde !

Alors que l'ensemble de la classe était hilare, Je lui lançais un regard noir. Il m'envoya en retour un clin d'oeil, me déstabilisant complètement.

Mais qu'est-ce qu'il veut a la fin cet imbécile ?

-Vous me fatiguez, allez vous asseoir, lâcha le professeur dans un soupir. Et surveillez votre langage je vous pris ! Les autres, au travail !

Il n'en fallu pas moins pour que je me reconcentre dans mon travail.

-He ! m'interpella quelqu'un

Je levais la tête timidement, mon radar à problèmes s'étant déclenchée.

Encore lui ? Ca ne lui suffisait pas de s'être fait remarquer ? Qu'est-ce qu'il me veut encore ?

-Je n'ai pas eu l'occasion de me présenter, je m'appelle Namjoon. Je tenais a m'excuser, non pas que j'ai fait quelque chose, mais comme t'es nouveau et que t'as pas vraiment d'amis tu me fais de la peine.

-J'ai pas envie d'être ami avec toi, garde ta pitié pour toi.

Non mais sérieux pour qui il se prend celui la ? A quel moment il a pu penser que ce qu'il dirait allait me faire plaisir ? Quel imbécile. Je n'avais qu'une seule envie, c'était de me casser. Je voulais rentrer chez moi, me cacher sous ma couette et pleurer. J'étais vraiment trop fragile sérieux.

-He ! reprit-il, ça va ? Yoongi c'est ca ? C'était pour rire, je suis désolé, je ne le pense pas vraiment hein, c'est à cause de moi que tu pleures ?

Il avait abandonné la voix railleuse et parlait maintenant avec une voix qui portait toute la douceur du monde. Ses yeux sombres essayant de maintenir un contact avec les miens, comme s'il essayer de lire au travers de mon corps. 

C'était trop pour moi, je pris mon sac et sortis brusquement de la salle de classe.  

Ma vie dans un cartonDonde viven las historias. Descúbrelo ahora