8. Visite surprise

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Le réveil fut pénible. Une forte lumière me brûlait (encore ?) les paupières. J'ouvris les yeux avec difficulté. Uhg cette saleté de lumière...

A première vue je ne reconnaissais pas l'endroit dans lequel je me trouvais. Des murs blancs, de la moquette grise claire, des néons agressifs, un lit d'hôpital ?

-Monsieur Min ! Vous êtes réveillé ! Me lança une jeune femme en blouse blanche. Vous nous avez fait peur ! Nous aurons l'occasion de parler plus tard, je crois que certaines personnes ont du mal à se retenir de ne pas enfoncer la porte de votre chambre.

De quoi parlait-elle ? Qui m'attendait ? Qui cela pouvait-être ? Et puis déjà, qu'est-ce que je faisais ici ?

Sans que je sache pourquoi, le visage de Namjoon fit irruption dans mon esprit, et tout me revint. L'escapade, le froid, la fatigue, la chute, les cris, et lui, me regardant avec un air inquiet. Je me sentis rougir.

J'étais encore perdu dans mes pensées lorsque j'entendis une voix hystérique haut perchée me détruire les tympans

-MIN YOONGI ! Tu n'en a pas marre de faire des bêtises ? Ce n'est pas en faisant ça que tu vas devenir intéressant ! J'en ai assez de tes conneries !

-...Maman ? Mais qu'est-ce que tu fais la ?

Le doux visage de Namjoon s'était évaporé aussi rapidement qu'il était apparu dans mon esprit.

- CE QUE JE FAIS LA ? J'espère que c'est une blague ? J'étais en thalasso en train de me faire masser, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, lorsque je reçus un appel affolé de la directrice de ton école me disant qu'on t'avait trouvé à demi mort dans la rue, et que ton imcapable de père n'était pas joignable ! J'ai sauté dans la premier avion et me voici !

Alors que je tentais de me relever, ma migraine me rappella à l'ordre et me força à me recoucher

-Parle moins fort, s'il te plait maman... Tu cries et ça me fait mal à la tête

-JE NE CRIE PAS ! Je ne comprends pas ce qui se passe dans ta petite tête d'idiot Yoongi ! Heureusement pour toi, j'ai décidé de reprendre ton éducation en main et de m'installer avec vous quelques temps. Tu as besoin de cadre à ton âge, et ce n'est pas ton père et son autorité légendaire qui vont te l'apporter.

Je déglutis. Quoi ? Non, non, non...

-Maman ne t'inquiète pas, tu n'as pas besoin de te déranger pour moi, je m'en sors très bien tout seul... Murmurai-je

Mais elle ne m'écoutait pas et poursuivit son monologue

-... Et puis j'étais totalement favorable à ce que vous reveniez en Corée, il était temps que mon fils devienne un véritable coréen, capable de parfaitement d'exprimer, et ...

-Maman...

-....Ca ne t'aurais fait aucun mal de t'éloigner de ces deux racailles là... Quand j'y repense ça me donne froid dans le dos... Comment peut-on élever ses enfants comme cela ? Où étaient les parents ? Ce n'est pas quelque chose que moi, en temps que mère raisonnable, j'aurai toléré, et cette couleur de cheveux totalement ridi..

-Maman !

Ma voix tremblait temps j'avais du mal à me contenir. Elle n'avait jamais porté attention à moi, et tout d'un coup, décidait de venir me pourrir la vie ? Quelle sorcière.

-Peu importe, assez parlé de cela comme ça. On rentre à la maison. Le docteur a dit qu'il te fallait beaucoup de repos, un bon gros pull et quelques dolipranes. Tu as de la chance que l'on soit samedi parce que lundi, tu retournes au lycée. ET NE SOIS PAS EN RETARD CETTE FOIS.

Le week end qui suivit aurait aisément pu rentrer dans le top 10 des pires week ends de ma vie.

Alors que je venais à peine de rentrer dans ma chambre et de me jeter sur mon lit, ma mère décréta qu'il fallait remettre de l'ordre dans la maison et que cela constituait une activité parfaitement reposante.

-YOONGI ! Où est-ce que tu as rangé le détergent ?! Hurla ma mère depuis la salle de bain

-Le quoi ?

-LE DÉTERGENT !

Dix secondes plus tard, je me retrouvais sur le paillasson, avec une liste de courses et un panier dans les bras. Au moins, j'allais pouvoir prendre l'air.

Où est-ce que j'étais censé trouver du détergent moi ? Je me mis en chemin en grognant des obscénités.

Je n'avais pas marché 100 mètres que j'entendis quelqu'un m'interpeller.

-He ! Yoongi !

Je me retournai et aperçu Jin courant dans ma direction

-Ah, j'étais sur que c'était toi ! J'avais reconnu ta petite tignasse désordonnée !

-Jin ! Comment vas-tu ? Répondis-je, en ignorant le fait qu'il venait de me parler comme si j'étais un gamin de 5 ans.

J'étais plutôt content de le voir. Il était l'une des seules personnes de qui j'appréciais la présence, et dieu merci, il parlait bien moins que Hoseok.

-Super. Je vais rejoindre des potes dans un café, tu te joins à nous ?

Bien que je devenais rapidement mal à l'aise en présence d'autres personnes, je n'eut pas à réfléchir bien longtemps avant de me souvenir du monstre qui m'attendait à la maison, et j'acceptais la proposition de Jin.

Nous partîmes rapidement et après une marche d'une petite dizaine de minutes, nous arrivâmes devant le café dont m'avait parlé Jin.

A peine avions nous franchi la porte que j'entendis des hurlements de rire dans le shop. Jin me guida vers la table des fauteurs de trouble, autour de laquelle étaient assis Hoseok et deux autres personnes que je ne connaissais pas.

-Jiiiiin tu ne m'as pas dit que Yoongi venait aujourd'hui ! Comment ça va Yoongichou ?

Yoongiquoi ?....

-Salut, moi c'est Taehyung ! On a pas eu l'occasion de se parler mais je suis avec toi en danse. Tu viens de Tokyo c'est ca ? Ca doit etre ouuuuuf de vivre la-bas. C'est vraiment différent ? Différent comment ?

Le Taehyung en question était grand, plus que moi, et avait un sourire immense, rectangulaire, un peu étrange mais vraiment communicatif. C'était un véritable moulin à paroles et je me promis de ne jamais passer une soirée seul avec Hoseok et lui, question de survie.

A côté de lui, un autre garçon me regardait et me dit plus simplement, mais tout aussi gentiment

-Moi c'est Mark. Heureux de te rencontrer Yoongi.

Au moins, tous les amis de Jin n'étaient pas des gosses hyperactifs, surexcités et beaucoup trop bavards.

Le reste de l'après-midi passa rapidement, et lorsque je sortis mon téléphone aux alentours de 17h, je me souviens de la tâche que m'avais confiée ma mere.

Et merde. Les courses. Le détergent. J'avais quinze appels en absence et une vingtaine de messages

*Yoongi, mon chéri tu as bientôt fini ?

-Yoongi tu as trouvé ?

-Yoongi, arrête de trainer et rentre à la maison

-Réponds moi !

-Tu es où ?

-YOONGI*

J'étais clairement dans la merde. Je saluais les garçons, remerciai Jin pour l'invitation et m'eclipsai aussi vite que possible. Merde qu'est-ce que j'allais bien pouvoir inventer ? Comment expliquer que j'avais traîné pendant plus de quatre heures et que je revenais les mains vides ?

Après avoir couru une dizaine de minutes, je me rendis compte que j'avais oublié mon panier au coffee shop. J'allais vraiment me faire tuer.

Alors que j'étais essoufflé par ma course, j'ouvris la porte et compris que j'allais passer un sale quart d'heure.

Ma vie dans un cartonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant