" Que vais-je faire ? me soufflai-je faiblement à moi même.
*Suite*:
Je suis étalée sur mon lit, mes bras en croix, je fixe distraitement le plafond. Je me demande ce que j'ai pu faire pour mériter tout ça, moi qui pensais que la situation ne pouvait pas être pire que ce qu'elle était déjà. J'avale difficilement ma salive, tout ce que j'ai fait n'a donc servi à rien, toutes les ruses étaient juste inutiles parce qu'il le sait depuis le début !
Je décale ma tête vers la droite, fixant maintenant la commode me faisant face. Devrai-je continuer à me battre contre cet ennemi imbattable ? Ou devrai-je me laisser lentement couler, me laisser aller dans les plus sombres des profondeurs, mes ennuis et mes échecs enchaînés à mes chevilles ? Dans tous les cas je finirai par perdre parce qu'on ne peut pas gagner un jeu quand on ne connait pas et ne comprend pas les règles qui s'y appliquent.
Ma porte s'ouvre doucement puis se referme, je ne bouge pas d'un pouce sachant qui est rentré, et n'ayant pas la force de le faire...Il s'allonge à mes côtés sans faire le moindre bruit, je fais pivoter mon corps, puis observe ce visage qui parait si froid en surface.
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Les minutes s'écoulent doucement dans un silence que je pourrais qualifier d'apaisant. Ça marche toujours comme ça avec Nicolas, il attend que je sois prête pour lui parler, à me confier, il ne me force pas la main, ne comble pas le silence avec des paroles inutiles. Je me racle la gorge me sentant enfin prête à tout lui dire.
" Ton père sait pour moi depuis le début" , commençai-je.
Je me tourne instinctivement vers le beau prince, scrutant son visage avec attention. Pas une seule émotion ne passe sur celui-ci , rien, rien du tout...Je bats plusieurs fois des paupières déçue, j'aurai voulu qu'il me laisse entrevoir ce qu'il ressent au plus profond de son être comme ça lui arrive parfois de faire.
Je redirige mes yeux sur le plafond de ma chambre, j'ai fini par comprendre que lorsque mon ami ne montrait pas ce qu'il ressentait c'est qu'il voulait se protéger de quelque chose. Je fronce mes sourcils sous l'incompréhension, mais de quoi voulait-il se protéger au juste ?
" Tu l'avais deviné ? demandai-je curieusement.
Mon cœur bat un peu plus rapidement appréhendant sa réponse.
- Non, il fit une pause, mais j'aurai dû le deviner, finit-il par dire.
Je le regarde avec une petite moue, voilà de quoi il se protège; de sa culpabilité.
