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Le lendemain matin, je me réveilla, un poids sur la hanche. Lorsque je me retourna, je vis Mekra couché à mes cotés. Sa respiration lente et les ronflements qui s'échappèrent de sa bouche m'indiquèrent qu'il dormait encore profondément, malgré la lueur du soleil qui éclairait totalement ma chambre. Étrangement, sa main était posée sur mon ventre, encadrant ma hanche dans un geste de protection et étonnement doux. Ce contact me provoqua un petit sourire, rare était les gestes d'affection de la part d'Hakim.

Me frottant les yeux, je tenta de me rappeler de la veille.

Après le départ des garçons et ma crise de nerf, Deen avait proposé de me raccompagné chez moi. Malgré son insistance, j'avais refusé, jugeant avoir assez abusé de son temps depuis la veille. Même si je savais que cela ne le dérangeait pas, sa situation avec Maya avait l'air compliqué et je ne voulais pas envenimer les choses en lui demandant de rester avec moi toute la nuit. Il était alors parti, après m'avoir, biensûr, demandé de l'appeler en cas de besoin.
J'avais alors quitté le club, après avoir remercier Valentine de sa présence et de son aide. Mais une fois dehors, je n'avais aucunement l'envie de me retrouver cloitré toute seule chez moi. Mon fils me manquait, et d'un coté je regrettais de ne pas l'avoir avec moi hier soir. Sa présence à elle seule et son rire enfantin aurait suffit à cicatriser mes plaies pour le reste de la nuit. De ce fait, comme je m'inquiétais énormément pour Mekra, j'avais décidé d'aller le voir. Malgré la noirceur de Paris, je m'étais engouffré dans les rues parisiennes.

*** Flashback ***

Resserant ma veste autour de ma taille, les bras croisés, je marcha d'un pas assez rapide en direction du IXè arrondissement. Le froid en cette nuit de novembre était glacial, je sentais mon nez devenir rouge et mes mains me brûler tant la température était basse. Autour de moi, je vis beaucoup de passants s'engouffrer dans la rue principal, riant aux éclats ou marchant d'un pas pressé. Devant moi, un groupe d'étudiant me provoqua un sourire.
Ces jeunes ne devaient pas avoir plus de 19 ans. Le groupe était composé de six garçons et deux filles uniquement. Un sourire nostalgique étira mes lèvres. Leurs rires et leur attitude festive me rappela mon propre groupe d'amis d'enfance que j'avais à l'époque avec les garçons.

Un garçon poussait une fille sur le coté, provoquant son rire juvénile, avant de passer son bras autour de ses épaules. Mon sourire s'effaça devant ce geste. Ces deux jeunes me rappelait moi et Ken à l'époque. Nous étions meilleurs amis depuis notre enfance, je l'avais rencontré en même temps qu'Idriss (Framal), Hakim (Mekra) et Théo (2zer). Ils avaient huit ans et moi six à ce moment là et, à la base, c'était les copains d'école de mon grand frère, Raphaël. Dans mon enfance, j'étais plutôt timide et préférait plonger mon nez dans des bouquins au lieu de sortir avec mes amis. Et à vrai dire, déjà à cet âge là, j'avais pas beaucoup de copains. Le seul meilleur ami que j'avais était mon frère. J'étais souvent avec lui, et de ce fait, avec les garçons. J'étais leur première spectatrice lors de leur premiers freestyle à l'âge de 13 ans. Et finalement, ces quatre garçons étaient devenu ma seconde famille, puis ma principale lorsque ma mère nous avait quitté, nous laissant moi et mon frère derrière elle. J'avais forgé une forte relation avec eux, mais c'était avec Ken que j'avais un lien privilégié. On se ressemblait beaucoup, et notre passion pour les bouquins nous avaient rapproché. Il était devenu alors mon meilleur ami, et lors de mon adolescence, c'est avec lui que je passais tout mon temps. Les gars nous appelaient "Tic et Tac", et il était vrai que pas un jour passait sans que l'on se voit ou que l'on s'appelle. Il nous arrivait souvent de nous retrouvé tous les deux, sur un toit, dans un parc ou même dans les rues de Paris. Et lorsqu'on marchait avec le groupe, il avait toujours l'habitude de produire le même geste qu'avait ce jeune homme avec cette jeune fille.

Mais tout cela me semblait maintenant lointain, comme si il s'agissait d'une autre vie. Puis que tout cela avait changé lorsqu'il y a sept ans maintenant, je m'étais mis en couple avec le rappeur n°1 de l'époque. Une mise en couple compliquée et accompagnée d'une multitude de problème qui avait bien failli nous coûter  nos amitiés respectives et avait provoqué une grossesse rapide et non prévue. Grossessesse qui restait désormais la seule trace de notre amour déchu.

𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔Donde viven las historias. Descúbrelo ahora