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PDV CLEMENCE

Petit à petit, chacun des garçons quitta l'appartement de Maya. Ils avaient promis à Ken d'établir un programme de visite pour chacun d'entre eux puisse venir le voir pendant son hospitalisation. Ils lui avaient également promis de lui écrire et qu'ils seraient là à sa sortie pour fêter ensuite la résurrection de Feu. J'étais soulagée de les voir montrer autant d'entrain et contente de voir qu'ils faisaient leur maximum pour cacher leur détresse à Nek. Le grec avait, pour la première fois, souri de manière sincère et remercier ses frères. Dans ses iris, j'avais alors aperçu une forme de soulagement. Mais avec du recul et en prenant en compte ce qu'il m'avait expliquer plusieurs fois, je m'étais rendu compte que nous ne l'avions pas soutenu comme il le fallait et que si nous avions eu le courage de faire face au véritable problème nous en serions peut-être pas là aujourd'hui. Mais à force de regretter les choses, de refaire le monde avec des "si", cela n'arrangerait rien. Il fallait qu'on se montre fort, pour lui. Car sa décision faisait preuve de beaucoup de courage. J'étais donc resté dans un coin du salon, observant mes frères tenter de faire tout ce qu'ils pouvaient pour le motiver, le soutenir et leur montrer, à leur manière, qu'ils l'aimaient tous d'un amour fraternel et inconditionnel.

Mais,lorsque les gars commencèrent à partir un par un, promettant de se revoir bientôt, tous avaient eu la même mimique une fois le dos tourné au grec : leur sourire s'était brutalement affaissé et la peine avait carrément imprégné chaque parcelle de leur visage, ternissant leurs iris respectives. Je savais qu'ils avaient tous plus ou moins tenter de garder la tête haute et de sauver les apparences pour ne pas peiné Ken. Quand chaque membre du crewreferma la porte derrière lui, le masque tomba et chacun s'empressade retouner chez lui pour pouvoir enfin laisser leurs émotions lesgagner. Mais ils étaient tous d'accord sur un point : avoir vu lefennec leur sourire devant leur élan de soutien leur avait tousréchauffé le coeur. Mais chaque pote savaient que le chemin seraitcompliqué. Je les avaient tous embrassé, et pris dans mes bras pour leur montrer qu'on y arriverait. Framal en avait profité pour s'excuser de son comportement acerbe envers moi durant le discours de Ken, mais j'avais balayé tout ça d'un simple sourire. Je ne lui en voulait pas, et désormais je ne voulais plus être en conflit avec l'un de mes frères. L'intervention de Ken avait eu le mérite de nous rappeler à tous la famille que nous formions, et qu'on avait oublié depuis quelque temps.

Au final, il ne restait que Maya, Mekra, Deen, Ken et moi. Après le départ des gars, un silence de plomb avait envahi l'appartement. Ken s'était retiré dans sa chambre, perdant lui aussi la face devant le regard triste de Maya et Deen, et le renfermement de Mekra qui s'était réfugié sur le balcon. Même si on essayait de tous prendre sur nous-même, rien n'était facile.

J'avais passé un bon moment dans les bras de Maya, tentant de la réconforter, devant sa tristesse. Jamais je n'aurais pensé que le mal de Ken la toucherait autant, mais si il y avait eu au moins quelque chose de positif dans cette histoire, c'est que cela avait permis à ma meilleure amie ainsi qu'à l'homme que j'aimais de se connaître davantage et de se rapprocher. J'avais également vu un autre rapprochement tout aussi étrange quand Maya s'était isolé dans sa cuisine pour nous refaire du café. Un bruit de verre m'avait interpelé, mais Mekra avait été le plus rapide et j'avais été surprise de la voir prendre Maya en pleurs dans ses gros bras. Mekra avait également la tête baissée, et j'avais préssenti que ces deux derniers jours, les choses avaient été compliqués pour eux deux alors qu'ils avaient fait tout leur possible pour aider Ken.
Toutefois, je les avait laissé seuls, afin de ne pas les interrompre et avait fini par retrouver Deen, fumant sa cigarette dans le vide, le regard hagard.

- Bigo ?

Il ferma les yeux quelques secondes, et baissa la tête, les coudes posés sur la balustrade de son ancien balcon.

𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔Where stories live. Discover now