- 69 -

7K 312 380
                                    

PDV Deen

Dans un silence de plomb, le grec et moi, on pénétra dans le petit appartement de Clem'. Suivant les pas de mon kho, je ne pu m'empêcher de regarder vite fait la pièce. Comme si une part de moi espérait voir encore ma meilleure pote emmitouflée dans son plaid gris sur le canapé, riant aux éclats pendant que Ken allaient nous chercher de quoi bouffer. Mais cette image s'effaça rapidement de ma te-té quand je vis le salon plongé dans une lueur grise et maussade et le sofa vide de toute présence féminine. Et bizarrement, me retrouver ici en sachant que la brunette que je me traînais depuis dix piges était aux abonnées absentes me provoqua un malaise. Cela me fit un truc chelou, car d'ordinaire, Clémence était toujours là. Mais pas cette fois.

- Il est où l'petit ? Grognai-je en n'entendant pas la voix de mon fillot.

- Il pionce. J'viens de le couché, soupira Ken en revenant de la cuisine avec deux bières.

Je le regarda s'avachir sur le canapé tel un poids mort, tout en se frottant le visage. Je fut surpris qu'il ne soit pas entrain de vriller, mais la réponse était toute conne puisque je ne lui avais toujours rien dit sur Clémence. Avant d'entrer dans l'appart', ce petit con m'avait choppé me demandant pourquoi Tarik était là et où était la brune. J'aurai pu lui dire sur le moment, car je voyais bien que derrière son énervement, son inquiétude était énorme. Mais j'avais préféré attendre qu'on soit à l'intérieur, car étant donné qu'Ewen était ici, je savais que Ken ne réagirait pas comme un con. Lorsque son fils était à coté, Ken arrivait à maîtriser ses émotions, histoire que son fils ne soit pas témoin de ses accès de colère et de violence, or je savais que lorsque Ken apprendrait que Clémence était introuvable depuis ce matin, le grec allait entrer dans une colère noire. Menaçant de tout exploser autour de lui. Car à chaque fois que quelque chose arrivait à Clémence, Ken ne pouvait s'empêcher de réagir violemment, touché de plein coeur. Même avant qu'ils soient ensemble, Ken avait ce réflexe. Et moi-même j'étais pas tranquille. De toute manière, j'avais vraiment aucune info à lui donner alors autant attendre l'autre con, vu que c'était le seul à pouvoir nous répondre. Même si ça m'arrachait le cul de l'admettre, on avait b'soin de lui.

Ken bougea sa jambe nerveusement et le poing serré qui reposait sur sa cuisse me fit comprendre qu'il prenait sur lui pour ne pas céder à sa colère.

- Calmes toi kho.

- M'dit surtout pas d'me calmer, cracha t-il.

En soupirant, je rejoignit la place vacante sur le fauteuil avant de décapsuler ma boisson froide, désirant laisser ce liquide froid atténuer la chaleur de la haine qui me bouffait le bide. Lorsque je vis le grec faire la même chose que moi, je sourcilla.

- Oh tu fais quoi là ! Grognai-je en posant ma main sur son bras avant que le goulot ne touche sa bouche de babtou.

Ken me lança un regard de travers et se dégagea de ma prise.

Ca va pas m'tuer.

- T'es en sevrage j'te rappel donc dégage moi ça !

Le grec me lança à nouveau son plus beau regard noir, mais devant le mien qui se voulu encore plus sombre étant donné mon état de nerfs, il poussa une grognement de mécontentement avant de reposer sa bière sur le table. Un simple échange entre nous deux suffit à nous faire comprendre que ni lui, ni moi n'étions au meilleur de notre forme. Mais j'refusais qu'il retombe dans ces travers à cause de cette journée de merde. Il semblait aller mieux depuis son retour mais j'oubliai pas que l'alcool avait été l'élément déclencheur à toute cette merde qui nous pourrisait depuis bientôt deux piges.

𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant