𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔

-36-

Les dernières notes résonnaient dans la salle, laissant un écho qui m'avait tant manqué. Le parquet était imprégné de traces de chaussures, et le corps au sol, je repris ma respiration difficilement. Reprenant mon souffle par petites inspirations, je me releva avant d'attraper ma serviette que j'utilisa pour éponger la sueur qui me coulait sur le visage et dans la nuque. Je pris ensuite ma bouteille d'eau que je bu goulument, j'avais tellement chaud et soif que la boisson me provoqua immédiatement un bien fou.

En voyant mon reflet dans l'un des mirroirs de la salle de danse, un micro-sourire s'empara de mes lèvres. J'étais contente de moi aujourd'hui. J'avais repris un entraînement quotidien pour me remettre à mes cours de danse, et j'avais oublié à quel point cette discipline me faisait énormément de bien. Elle me défoulait en même temps qu'elle m'évadait et c'était exactement ce dont j'avais besoin en ce moment.

La sonnerie de mon nouveau téléphone résonna, provoquant un bruit strident qui me fit légèrement sursauter. En fouillant dans mon sac, j'attrapa le combiné avant de voir le nom de Deen s'afficher.

- Bigouille !

- Arrêtes avec ce surnom de merde ! Grogna une voix à l'autre bout du combiné.

- Bah quoi ? Moi j'aime bien.

- Ouaip mais pas moi !

Je ria en entendant le Marseillais râler.

- Bon tu veux quoi ?soupirai-je en reprenant mon sérieux.

- Azy dis que j'te dérange gamine ! 

- Mais non... c'est dingue comme tu peux être suceptible en ce moment. T'es enceinte ou quoi ? Me moquai-je.

- Hahaha je me bidonne les abdos... Pas que ton humour de merde ne me casse pas les couilles mais t'es où là ?

- Au studio de danse pourquoi ? Fis-je en reprenant une gorgée d'eau.

- Bah t'as repris tes cours ?

- Non, mais j'me suis dit que ce serait bien que j'me remette en forme.

J'entendis Deen souffler de l'autre coté.

- T'as quoi ce moment ? T'a pas une minute de repos, c'est limite si j'ai pas l'impression de vivre en coloc avec un fantôme wesh...

Je leva les yeux au ciel mais ne pu le contredire. Depuis que j'avais vu Hakim, trois jours plus tôt, j'arrêtais pas de bouger. Chaque jour, je quittait mon appartement le plus tôt possible et y revenait le plus tard possible. Je faisait tout pour éviter de rester seule et de devoir cogiter. Puis le coup de pression que m'avais mis Hakim m'avait également pousser à sortir de ma zone de confort. Ainsi depuis trois jours, je bougeais sans arrêt. J'avais été voir les gars au studio, ce qui les avait surpris, et avait passé la première journée avec eux enfermés dedans. Le lendemain j'avais été voir Hugzer et Val' au club, fait un point avec eux sur la situation de la boîte et avait remarquer que ces deux là se débrouillaient parfaitement. J'en avais également profiter pour remplir la paperasse que j'avais négligé, régler le programme du mois concernant les interventions de plusieurs rappeurs, fait l'inventaire et revoir les derniers bons de commandes avec Valentine. J'avais passé la journée au club, riant avec mes collaborateurs et à courir dans tous les sens mais j'avais aimer reprendre mon boulot.

Le soir, Deen m'avait prévenu qu'il serait avec Alice et qu'ils allaient passer la soirée au cinéma et rejoindre les gars plus tard. Voulant pas être seule, j'avais donc pris mes affaires et était parti voir Camille, la femme de Théo ainsi que Charline. J'avais été contente de la revoir, depuis sa séparation avec Haks, j'avais pas vraiment eu l'occasion de lui parler. Bien entendu, elles avaient tenter d'aborder le sujet de Ken mais j'avais rapidement balayer le sujet en changeant de conversation. Charline m'avait appris alors qu'elle voyait Framal en ce moment, se rapprochant de lui. Elle avait peur de la réaction d'Hakim, mais finalement Fram' avait dit qu'il se chargerait de son frère car il voulait essayer quelque chose avec elle. Je ne sais pas comment allait évoluer cette situation mais j'avais bon espoir pour qu'Hakim ne joue pas au con cette fois puisqu'il avait clairement avouer que Charline n'était qu'une pote et qu'il ne ressentait rien. Ensuite, on avait discuter toute la soirée, parlant des enfants qui grandissaient trop vite et les filles m'avait alors posé des questions sur Ewen. cela m'avait fait sourire bien qu'une pointe de tristesse m'avait envahit. Il me manquait, atrocement. J'avais hâte que mon bébé revienne. J'avais bu mon café avant de rentrer non sans passer par la salle de danse, histoire de m'épuiser physiquement et mentalement pour m'écrouler dans mon lit une fois chez moi. Et je comptai reproduire ce schéma, sauf que au lieu d'aller me coucher après mon entraînement, j'irai chez Maya. C'est pour ça que je dansais en plein milieu de l'après midi aujourd'hui.