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PDV KEN

Les mains posées au sol, je me redressa en me prenant la tête dans les mains. J'avais mal putain. Mais la douleur était telle que mon corps s'effondra et que je du me retenir à l'aide de mes mains pour ne pas m'éclater la tête sur le bitume.

Intérieurement, c'est que je ressentai. J'avais l'impression de faire une chute libre, une chute brutale et violente dont je ne voyais pas la fin. On dit que le plus dur n'est pas la chute mais l'atterrissage. Conneries... Dans mon cas, y avais aucun crash au sol et vu la violence de la chute, j'peux te dire que l'atterrissage serait sûrement moins douloureux. Plus les jours passaient, plus j'avais l'impression de tomber de plus en plus bas, dévalant les mètres sans pouvoir les compter, à un point qu'intérieurement, je priai pour que la chute ait lieu brutalement. Et je l'attendais ce moment, j'attendais de pouvoir enfin m'éclater sur le sol, juste pour ne plus rien ressentir. J'espérais même que cette putain de chute arrive rapidement pour que toute cette merde se termine une bonne fois pour toute.

       

Un an. Une putain d'année que je m'enfonçai encore etencore. De plus en plus loin, de plus en plus bas. Et j'arrivais pasà remonter. Tous mes putains d'efforts pour m'en sortirétaient inutiles. Et pourtant j'essayai, je me tuai à la tâche.Depuis des semaines, je m'évertuai à changer pour de bon. J'avais arrêter l'alcool, fait une cure de toutes les merdes que j'ingérai depuis des mois, tentai de me repentir auprès de mon entourage, comme si tous mes actes allaient enfin purifier mon âme. Mais que dalle, il me manquait toujours ce petit truc qui faisait que j'arrivais pas à redevenir celui que j'étais, et à chaque fois que je sentais que mes efforts payaient, y avait toujours une putain de merde qui me tombait sur la gueule. Me rappelant tous les jours un peu plus fort que je méritais ce qui m'arrivait, vu mes actes.

Les yeux fermés, je tapa du poing sur ce même sol en évacuant ma peine et ma colère. J'en pouvais plus. Je n'arrivais plus à supporter tout ça. Mes larmes dévalaient mes joues sans que je puisse les contrôler, chose qui ne fit qu'alimenter ma haine à cet instant. Je détestait ce sentiment de perte de contrôle et d'impuissance. Je détestait me montrer aussi faible et vulnérable. Mais c'est ce que j'étais : faible. J'étais un putain de pathétique.

Dans mon crâne, les paroles de Clémence tournaient en boucle, m'enfonçant davantage dans la noirceur. Je savais que ce moment arriverait tôt ou tard, qu'un jour je devrais faire face à mes erreurs. Mais je pensais pas que ce jour arriverait aujourd'hui et de cette manière.

Je m'étais toujours imaginé cette scène dans un autre contexte. Lui courir après lors d'une soirée, la rattraper et essayer de m'excuser. Elle m'aurait repousser, mais j'aurai pas lâcher, ensuite serait venu le moment où elle aurait craqué, elle m'aurait avouer toutes les conséquences de mon départ, puis se serait effondré dans mes bras. Je lui aurai répété à quel point j'étais désolé et à quel point je suis un con, à quel point elle et le petit m'ont manqué. Je lui aurait répéter à quel point je l'aime, jusqu'à ce qu'elle arrête de pleurer. Mais la vie c'est pas un film. Et rien de tout ça ne se passera.

Et c'est justement ça mon problème, le fait que je n'ai plus aucun contrôle sur la situation et que tout dépend de Clemence. De ses réactions, de ses gestes et moi je dois me forcer de m'adapter à ces derniers. Ce qui se révèle de l'impossible tant cette nana est imprévisible.
Et je viens de me rendre compte à quel point elle, elle avait changé. Dans ses yeux, j'avais lu à quel point je l'avais détruite. Si depuis quelques temps elle feignait l'indifférence à mon encontre, son silence était moins douloureux que ses putains de pupilles. J'avais toujours su lire dans son regard, et lors de son putain de monologue, j'avais compris dans ses yeux à quel point elle était simplement déçu. Et cette déception, était encore plus insupportable que sa haine. Pas une seule fois elle m'avait lancé un regard haineux lorsqu'elle m'avait allumé. Il y avait juste du dégoût et une déception sombre. Si avant son regard brillait lorsqu'elle le posait sur moi, désormais il n'y avais plus d'éclat. Or, décevoir quelqu'un était certainement la pire chose sur cette foutue terre. J'ai toujours été de ces personnes qui se moquait des autres mais qui ne supportaient pas décevoir ses proches. Même si j'avais accumulé pas mal d'erreurs et fait des choses abominables dans ma jeunesse, depuis je m'efforcais d'être irréprochable. Mes sons et ma musique était faite dans ce sens, rendre fier mon entourage afin de leur montrer ma reconnaissance.
Mais j'avais niquer ce principe là il y a un bout de temps déjà et je m'en rendais compte seulement maintenant.

𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant