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PDV CLÉMENCE

" J'suis pas à contre-sens, j'ai pris le pont mais peut-être à l'envers"
(Besoin de sens - Cyborg)

Encore sous le choc de ceux qui vient de se passer, essoufflée, j'essayais de prendre mes esprits. Ma conscience n'en faisait qu'a sa tête, me hurlant d'un côté j'avais une connerie de me jeter sur Ken. Mais l'autre partie me félicitait d'avoir enfin crevé l'abcès, même je n'avais pas joué dans la finesse en me jetant de cette manière sur l'homme en face de moi. Je ne sais pas ce qui m'avait pris, mais en le voyant s'énerver ainsi à propos de Tarik, en sentant cette haine réciproque entre nous, j'avais été prise d'une pulsion. Et quand le sujet de notre séparation était arrivée, après avoir pris conscience des mots tranchants que j'avais pu avoir à cet instant, j'avais bien lu dans ces yeux que je l'avais une nouvelle fois blesser. Alors que finalement, je devais admettre que ce soir, j'étais la seule fautive.
Quand je l'avais vu essayer de fuir, de me fuir, j'avais ressenti ce besoin qu'il reste. Ayant la douloureuse que si je le laissais partir ce soir, je finissait par le perdre définitivement. J'aurai pu essayer de le retenir en lui disant enfin ce que je ressentais, en posant des mots mais, encore une fois, je me sentais prise au piège. Et au lieu de laisser ma fierté de coté, de briser cette carapace qu'il m'avait poussé à me forger, j'avais essayer de lui faire comprendre par un autre moyen. Et finalement, je ne regrettais rien. Car j'en avais eu envie. Et cet acte, aussi brutal et violent qu'il ai pu être avait fini par me faire comprendre que peu importe nos décisions, peu importe ce qui s'était passé, il était le seul dont j'avais vraiment besoin. Le seul avec lequel je m'autorisais à être moi-même. La partie manquante que je tentais de combler avec des mensonges. Comme à nos tout débuts, j'avais préféré utiliser le sexe pour contourner le sujet, comme lui avait voulu privilégier la fuite. Et finalement, on s'était tous les deux laissé emporté par cet amour sauvage pour continuer le lutter et de se défier. Comme une manière d'exprimer ce qu'on refusais de dire, ou dans le cas présents, pour s'empêcher de nous entre-tuer face à ce poison qui s'étaient imbibé de notre histoire depuis presque deux ans.

C'était un mal pour un bien car j'avais enfin pu ouvrir mon cœur à cet homme que je n'avais jamais cessé d'aimer. Après toute cette merde, je lui donnais une seconde, je NOUS donnais une seconde chance. Celle de reconstruire une famille avec Ewen. Quand il sortirait pour de bon de l'HP tout recommencerait comme avant. Et c'est ce que je voulais au plus profond de moi. Je savais qu'au début ça serait dur. Mais ensemble, avec Ken on pourrait y arriver. Car c'est ceux qui arrive quand on est amoureux, on peut tout réussir. Et malgré les blessures qu'on s'étaient causés, les erreurs qu'on avait commise, notre amour était toujours là. On avait été idiots de prétendre le contraire, moi la première.

Patiemment j'attendais sa réponse,plus les secondes défilaient, plus mon anxiété augmentait. J'ignore pourquoi j'avais enfin décidé de me mettre à nu devant lui, pourquoi j'avais enfin dit tout haut ce que je refusais d'avouer. L'alcool y était peut-être pour quelque chose. J'en avais absorbé tellement ce soir que je crois que c'est ça qui m'avait permis de trouver le courage nécessaire pour enfin dévoiler mes sentiments. Car à la seconde où notre ébat avait pris fin, je savais que si je ne le faisait pas maintenant, si aucun de nous deux ne se décidait à crever l'abcès, à mettre des mots sur notre situation, ce serait définitivement la fin. De tout. De nous. Et je refusais cette idée. Athéna avait raison, ce serait jamais fini. Car on avait ce besoin irrépressible d'être ensemble, de se retrouver. Et ce soir avait été encore une fois une preuve de cette vérité irrévocable. Alors dans l'urgence, devant la panique que Ken finisse par réellement m'échapper, j'avais sorti la première chose que je pensais quand je posais mes yeux sur lui. La première chose que mon coeur me criait depuis que ses mains avaient touché par ma peau. Je voulais qu'il revienne dans ma vie. Reprendre là où on s'était arrêter. Revivre tous ces moments qu'on avait passé, cette passion qui nous dévorait comme au tout début. Même si d'un coté tout cela me faisait peur. Je voulais y croire une dernière fois. C'était peut-être une mauvaise idéee, mais à cet instant, je m'en foutais. Comme avant, après nos ébats, j'étais incapable de réfléchir correctement.

𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔Where stories live. Discover now