Such a big lie

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- Et si en vrai j'étais pas bourré ?

Ses pleurs me brisent de l'intérieur, ça fait vraiment mal de le voir pleurer. Lui qui est si fort et qui ne montre jamais ce qu'il ressent, surtout quand on est à deux. Là, il se brise, sa carapace se fissure et il me laisse voir qu'il souffre tout autant que moi de cette situation devenue si pénible. Je tremble, attendant avec peur et appréhension sa réponse. Je vais me faire frapper, c'est obligé. Il ouvre plus grand les yeux, il vient certainement d'assimiler les choses. Moi, j'ai arrêté de bouger sur lui, je le fixe en attendant. Le cœur battant lourdement et une vague de stress et de chaleur prenant possession de moi. J'en tremble comme jamais. Il tourne la tête sur le côté, l'air détaché avant de murmurer sèchement :

- Et bah... ça serait vraiment dégueulasse de ta part.

Je me suis brisé au fin fond de moi. Je me penche en avant malgré la sensation particulière en moi, vu ce qu'on fait. Ou du moins, ce que j'étais en train de faire. Je l'enlace puissamment, comme jamais en laissant mes larmes rouler sur sa peau humide et brûlante.

- Connard...

Murmure-t-il. Je ne réponds pas, mes larmes nouant ma gorge et mes pleurs redoublant. Je le serre contre moi comme si ma vie en dépendait. J'entends qu'il pleure lui aussi mais bien moins bruyamment que moi. Il a certainement honte que je l'entende. Il tremble si fort ! Moi j'ai du mal à calmer mes émotions, j'ai si mal ! Mon cœur est comme pris dans un étau.

- Alors, t'es pas bourré ? Vraiment ?

Sa petite voix tremblante me fait mal. Je reste le visage plongé dans sa nuque. J'ai peur de l'avouer clairement, peur de ce qu'il va se passer maintenant. Je suis effrayé. Il va me tuer.... Malgré tout je prends mon courage à deux mains et avoue péniblement :

- Non, je le suis pas...

Mon monde semble s'arrêter un instant, un cours instant de répit pour moi. Le silence règne, nos pleurs ne se font plus entendre et tout semble être en pause. I compris le temps.

- Tu te fous de ma gueule ?

Ce que j'aimerais que ce soit une blague. C'est peut-être pas trop tard, je peux encore faire genre que je mentais et jouer à nouveau le rôle du bourré. Non, c'est trop tard maintenant. Merde, j'ai tout gâché, va falloir que je porte mes couilles maintenant. Je m'agrippe à lui, geignant quand il gigote un peu. Ça me fait bizarre en moi, faut pas oublier qu'il est toujours en moi. J'ose même pas bouger pour le retirer.

- Gab...

C'est tout ce que j'arrive à dire. Son prénom dans ma bouche me fait mal. C'est dur, ce moment est dur à affronter, surtout que je sais qu'à partir de maintenant ça va devenir très compliqué à gérer.

- Putain, j'y crois pas !

Il commence à s'énerver, voilà, je le savais. Je ferme fort les yeux, luttant désespérément pour ne pas céder aux larmes. Pleurer ne va rien arranger. Au contraire. Il va profiter de ce moment de faiblesse de ma part.

- Casse toi, dégage.

Sa voix acerbe pique mon cœur. Je fais la sourde oreille, ne bougeant pas d'un millimètre. Je veux pas partir, je veux rester, qu'on parle et qu'il me dise les choses clairement, j'en ai besoin ! Et lui aussi dans le fond... Il me pousse au niveau du torse, luttant pour me faire me redresser sur lui.

- Va t-en.

Son visage rougi par ses larmes et ses sourcils froncés sont pénibles à regarder. J'amène une de mes mains à son visage pour essuyer ses joues humides mais il me fiche un coup pour que je ne le touche pas. J'ouvre grand les yeux, choqué et agrippe ma main que je plaque contre mon torse.

Et si jamais c'était possible ? [BoyxBoy]Where stories live. Discover now