Chapitre 12

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Nous sommes maintenant le matin du septième jour depuis que Khéphren m'a donné cet ordre horrible.

Depuis cette fameuse nuit, je me réveille tout les soirs en ayant l'impression de me faire toucher partout et les images de ma famille ont été remplacées par des scènes de mon viol.

Je ne dors quasi plus et suis rongée par l'incertitude pour les moments à venir. Je deviens folle je crois.

Je n'ai pratiquement pas croisé Djédefrê de la semaine. Il faut dire que nous faisons tout pour nous éviter tous les deux.

Je me lève et, sans prendre la peine de me débarbouiller, je m'habille et me dirige vers la cuisine pour manger un petit bout avec tout le monde.

Toutes les esclaves sont déjà attablées et je me presse pour m'installer et commencer à manger un petit peu.

Mon appétit s'est énormément calmé depuis mon viol, je n'ai pas faim du tout et je ne mange que pour rester en vie dans l'espoir de pouvoir, un jour, revoir ma famille.

Alors que je mets un bout de pain dans ma bouche, une esclave plutôt haut gradée m'adresse la parole.

-Tu n'as vraiment pas l'air en forme ma grande. Tu ne peux pas servir les invités de ce soir dans cette état.

En s'adressant aux autres, elle continue.

-Je crois qu'il serait préférable pour elle de ne pas travailler ce soir.

A ces mots, je reprends vie. Si ce n'est pas moi qui ai décidé de rester dans ma chambre, Khéphren ne pourra rien me dire et vu que les fois où le prince héritier vient voir Djédefrê sont très rares, j'aurai le temps de trouver une solution à mon problème. Pourtant, réduisant à néant toutes mes espérances, une autre esclave prend la parole.

-Tu rigoles ? Il y a énormément de boulot ce soir et nous avons besoin d'elle pour servir. Nous ne pouvons pas nous permettre de la laisser se reposer.

La pute qui vient de parler n'est autre qu'une des espionnes de Khéphren. Elle a sûrement du recevoir un ordre de sa part lui demandant de tout faire pour que je sois présente au dîner de ce soir.

Malheureusement pour moi, la plupart des femmes autour de la table acquiescent et semblent totalement approuver son raisonnement.

Ce monde est vraiment contre moi on dirait...

Ignorant mon stress et mon inquiétude pour ce soir, je passe la journée à travailler et, quand le soir tombe et que les invités commencent à arriver, je me sens très mal.

Rien qu'à l'idée de ce que je vais faire, j'ai envie de régurgiter tout mon repas. Je me précipite d'ailleurs dehors car de plus fortes nausées me prennent et je vomis.

En sentant des mains me tenir les cheveux et me caresser le dos, je termine mon affaire et m'empresse de me retourner pour faire face à celui qui me reste dans la tête et dans mon cœur mais que je n'ai pas osé voir de la semaine.

D'un air inquiet, il s'adresse à moi.

-Est ce que tu vas bien Persenet ?

Cet air préoccupé qui est inscrit sur son visage est tellement mignon, tellement craquant que je n'ai qu'une envie, celle de me jeter dans ses bras et de lui avouer toute la vérité et tout l'amour que j'éprouve pour lui.

Mais je ne peux pas craquer maintenant, je ne veux pas le voir mourir, je préfère encore qu'il me déteste et qu'il me haïsse jusqu'à me maudire pour le crime que je m'apprête à commettre.

Mais si je reste avec lui, toutes mes résolutions vont s'effondrer donc je me résous à emprunter la voie de la facilité et lui adresse la parole pour la première fois depuis longtemps.

-Je vais bien mon prince, ne vous inquiétez pas. Puis je disposer ? J'ai du travail.

Je vois bien qu'il a l'air blessé par ma réponse mais ce n'est pas comme si j'avais le choix. C'est pour ça que, en brisant mon cœur avec le sien, je prends congé de lui et m'éloigne le plus rapidement que possible.

C'est à ce moment que je me rends compte que pratiquement tous les invités ont l'air présents et que, malgré mon rejet récent, Djédefrê les a tous abandonnés pour voir comment j'allais.

Je me dirige rapidement vers la pièce qui me sert de chambre tout en tentant de ne pas me faire remarquer et vais chercher la fiole de poison.

Quand je retourne en cuisine, je vois que tout le monde est très occupé et court dans tous les sens mais une des esclaves arrive quand même à s'apercevoir de ma présence et vient à ma rencontre, tenant un plateau avec des verres qui semblent contenir du vin en main.

-Persenet ! Te voilà enfin ! Tiens, tu vas amener ça aux trois princes s'il te plaît ?

Ben voyons... Je commence vraiment à penser que les dieux se sont liés contre moi. Oui, les dieux parce qu'un seul aurait pas pu faire autant de dégâts.

En tremblant, je prends en main le plateau qu'elle me tend et me dirige vers les raisons de toutes mes incertitudes.

Avant d'aller amener les boissons, je me mets dans un coin à l'écart et verse le contenu de la fiole dans un des verres puis recommence ma marche à pas lents, comme si j'allais vers ma propre mort ce qui est un peu le cas puisque tuer quelqu'un et trahir Djédefrê me fera mourir intérieurement.

Quand j'entre dans le champ de visions des princes, ils ont chacun une réaction différente. L'un sourit de manière sadique, un autre a l'air gêné tandis que le dernier ne me prête même pas une once d'attention. Je vous laisse deviner qui a réagi comment, ça ne devrait pas être très compliqué...

Bref, je m'approche d'eux et, alors que je m'apprête à les servir, je suis prise d'une hésitation. Et si je donnais le verre empoisonné à Khéphren ? Ça résoudrait tous mes problèmes et, même si je ne pourrais jamais rentrer chez moi, il y aurait un violeur en moins dans ce monde.

Prenant mon courage en main, je donne le vin mortel à mon violeur et donne ceux purs de toute substance à ses deux frères.

Mais alors que je les vois tout trois lever leurs verres et que je m'apprête à, enfin, voir cet enfoiré mourir, un sourire carnassier se dessine sur son visage et il s'adresse à l'aîné de la famille.

-Mon frère, je crois avoir vu de la salive de cet esclave tomber dans ton verre. Veux tu vraiment boire de ce vin ?

Consternée par ce mensonge idiot, je vois pourtant l'intéressé grimacer et pousser son verre loin de lui.

-Il serait dommage de gâcher ce bon vin. De plus, je ne vois aucun inconvénient à avaler la salive d'une telle créature.

En disant cette phrase, je le vois me reluquer tandis que son frère à ses côtés se crispe.

-Je te l'échange avec mon verre si tu le souhaites.

Putain... Il l'a comprit. Je fais quoi moi maintenant ? Je ne peux même pas réagir pour empêcher le prince héritier de boire le verre qu'il tient en main car Khéphren se vengerait. Je reste donc là, les bras ballants et, tandis que le futur pharaon s'étouffe devant moi, que tout le monde se précipite à son chevet et que les gardes viennent m'arrêter. Je reste là, les yeux dans le vide, à songer au meurtre que je viens de commettre.

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Yeeeeeaaaah fini, il est plus long que les derniers celui là et il se passe des choses.

IL ÉTAIT TEMPS J'AI ENVIE DE DIRE !!!!!!!!!

N'empêche, Khéphren est tellement un enculé d'avoir réussi à prédire ce qu'Anna allait faire... Imaginez si elle avait pas interverti les verres en fait, il serait mort comme une merde.

Ça aurait été drôle mais il y aurait plus eu d'histoire donc j'ai du le laisser en vie...

Pfffffffff 😒😑😂😂

En tout cas, j'espère que vous avez aimé le chapitre et je vous dit à bientôt pour la suite 😁

Dans les griffes du pharaon (achevé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant