Chapitre 32

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Tétanisée par ses propos, je reprends néanmoins mes esprits et décide de ne pas ma laisser faire par cette garce qui se croit tout permis. Je sais bien qu'elle peut être très dangereuse mais il ne faut jamais montrer aux gens qu'ils nous effrayent.

C'est pourquoi je lui dit, tout en essayant de cacher du mieux que je peux mon dégoût pour ne pas non plus trop la mettre en colère, ces paroles.

-Et bien sache que, moi, je suis l'aimée du pharaon et mon fils n'est autre que son premier né qui a donc un accès prioritaire sur le trône. Tu ferais donc bien de te calmer avec moi car je possède beaucoup d'influence sur sa majesté.

Je ne pense pas du tout ce que je dis, je n'ai aucune envie de voir Maximilien monter sur le trône un jour, je ne veux pas qu'il entre dans ce monde si cruel dans lequel la pitié et la gentillesse n'existent pas. Je ne veux pas d'une telle vie pour mon enfant. J'ai bien vu comment le pouvoir a détruit son oncle qui était, pourtant, un homme si intelligent et généreux...

C'est la colère qui a dicté mes mots et après coup, j'en viens à les regretter. Je ne veux pas qu'ils portent préjudice à mon petit chéri dans le futur.

Pourtant, voir des rougeurs apparaître sur son visage m'amuse et me détend un peu. J'ai pu remettre à sa place une femme qui a, certainement, passé sa vie entière à rabaisser les autres. Je me sens fière en quelque sorte.

Mais cette satisfaction s'évapore aussi vite qu'elle est arrivée quand je me rappelle que mon garçon est toujours dans mes bras et qu'il a entendu toute notre conversation.

Une certaine gêne s'empare de moi et j'invite donc la femme de mon fiancé à sortir pour avoir une discussion avec le petit bout d'homme à mes côtés.

Une fois seuls, je me retourne vers lui avec un regard sérieux.

-Ce que tu viens d'entendre, je ne veux pas que tu le répètes à quiconque. Ce n'était qu'une dispute et jamais, au grand jamais, je ne souhaite te voir entrer dans une lutte pour le trône. Ce serait une énorme déchirure pour moi que tu périsses à cause de ça.

Je sais qu'il ne peut pas comprendre toute l'importance de ce que je lui dis, il est encore trop jeune pour saisir tous les dangers de la royauté mais je veux, tout de même, qu'il garde ça dans un coin de sa tête pour que, plus grand, il décide de s'éloigner du jeu de pouvoir par lui même.

-Ne t'inquiète pas maman, Mykérinos m'a déjà dit que c'était lui l'héritier et pas moi.

-Mykérinos ? Qui est-ce ?

-C'est le fils de la dame qui est venue. Il a dit que vu que papa était d'abord marié avec sa maman à lui, il était plus important que moi.

Quel sale gosse ! Comment peut il faire croire à mon fils qu'il est moins important car de moins haute extraction ? Je sens que je vais devoir toucher deux trois mots à ce gamin de merde. N'empêche, ça ne m'étonne pas qu'avec une mère pareille, il tourne mal.

Je m'empresse de contredire les propos de son frère et de lui confirmer qu'il est tout aussi important que lui ou que n'importe quel autre être humain d'ailleurs. Intérieurement, je me jure de ne jamais laisser mon enfant devenir aussi pourri gâté que les enfants de la noblesse de ce pays.

M'apercevant que mon fils commence à bailler et à se frotter les yeux, je décide de sortir et de le laisser se reposer. Respirer un gros bol d'air me fera du bien et calmera ma colère.

Je me dirige donc vers les jardins royaux tout en ne prêtant pas vraiment d'attention à la confusion qui règne. Le palais est sans dessus dessous et les esclaves croulent de tâches pour préparer la montée sur le trône du nouveau pharaon.

Dans les griffes du pharaon (achevé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant