Chapitre 37

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-Votre majesté, que faites vous là ?

Debout dans la cuisine du palais, je vois les esclaves se hâter autour de moi pour préparer le repas de ce soir.

En m'apercevant, ils ont tous stoppé leur mouvement mais la plupart se sont empressés de reprendre leur tâche. Seuls certains se sont approchés de moi pour s'informer de la raison de ma présence dans ce lieu.

-Je ne suis venue que pour m'informer de comment se passait la vie en cuisine.

Je peux capter des regards étonnés venant dans ma direction. Il est vrai que je ne suis pas sortie de ma chambre ces derniers jours et que me voir dans un tel endroit doit leur paraître très étrange mais j'ai mes raisons.

Quand je leur demande de me faire visiter, ils semblent hésiter mais suivent mon "ordre" et me font signe de les suivre.

La pièce n'est pas grande, cela ne devrait nous prendre qu'une petite minute pour en faire le tour mais le nombre de personnes présentes dans la pièce nous ralentit et ce malgré le fait qu'elles se déplacent pour me laisser passer.

Il y a combien d'esclaves dans ce palais ? C'est un truc de malade...

P.D.V. Khéphren :

-Mais que fiche elle en cuisine ?

-Je ne sais pas votre altesse mais, avant de vous rendre visite, elle a décidé de faire un tour là-bas. Devons nous la faire sortir ?

-Bah, laissez la avec sa lubie. Ce qui compte, c'est qu'elle ait décidé d'enfin sortir de sa chambre et de laisser de côté sa peur. D'ailleurs, où se trouve mon fils ?

Je regarde un des gardes chargés de sa protection qui est venu me faire un rapport, attendant de lui une réponse satisfaisante.

-Votre femme l'a laissé en compagnie de plusieurs esclaves tout en lui interdisant formellement de quitter la pièce.

J'acquiesce, comprenant qu'il lui faudra, tout de même, un certain temps avant de laisser au petit une certaine liberté de mouvement. D'ailleurs, cela me rassure, moi aussi, de le voir rester en place.

Imaginer qu'il était la cible d'un meurtre me glace le sang mais, bien que je connaisse les coupables, je ne peux les sanctionner sous peine de recevoir les foudres des nobles et celles-ci peuvent s'avérer être très violentes. C'est, d'ailleurs, à Persenet qu'ils s'en prendraient et c'est ce que je veux éviter plus que tout au monde. Mon seul désir est qu'elle soit heureuse, je serais prêt à laisser s'échapper le pire des criminels rien que pour son bonheur.

Quand une des esclaves de ma femme entre en courant dans la salle pour me prévenir que celle-ci est, enfin, sortie des cuisines et qu'elle est prête à me voir, je m'empresse de me lever de mon trône et de congédier toutes les personnes présentes dans la salle pour l'attendre dans ma chambre.

J'ai été agréablement surpris quand on m'a annoncé qu'elle acceptait, en plus de me voir, de passer la soirée à mes côtés. On sait tous ce qui se passe quand on passe une nuit entière avec son mari après tout. En tout cas, ça me fait extrêmement plaisir de la voir s'ouvrir, à nouveau, au monde qui l'entoure et d'enfin m'accepter.

Je pense bien que c'est la première fois qu'elle décide de faire le premier pas pour me voir depuis ma montée sur le trône.

Quand j'arrive dans ma chambre, je m'assieds sur le lit pour patienter jusqu'à son arrivée mais ne tiens plus et m'approche de la porte pour aller la chercher de moi-même. Mais, tandis que je touche la poignée, j'entends ses pas venir vers la pièce dans laquelle je me situe et la voix de mes gardes l'interrompre.

Dans les griffes du pharaon (achevé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant