Chapitre 33

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-Vous êtes magnifique mademoiselle, tout le monde va vous admirer aujourd'hui.

Écoutant les paroles flatteuses des esclaves, je m'admire devant mon miroir. Dire que ce soir je serai mariée... Jamais je n'aurais cru que je serais si désespérée le jour de mon mariage. D'ailleurs, jamais je n'aurais cru que je me marierais un jour.

En effet, toute mon adolescence, j'ai trouvé que les mariages n'étaient qu'une absurdité qui coûtaient de l'argent à des couples qui allaient, de toute façon, se séparer ensuite et payer encore plus.

Et pourtant, me voilà. Dans une tenue de mariée toute aussi belle que que coûteuse. Je suis dans un état de panique. Je n'ai même pas été informée du déroulement de la cérémonie.

Tandis que mes esclaves m'annoncent qu'il est temps pour moi de quitter ma chambre et de rejoindre mon futur mari, je tente de calmer mes craintes pour ne pas inquiéter mon fils qui sera présent. Je le sais tellement heureux d'avoir appris que j'allais me marier avec son père.

Escortée par des gardes et une myriade de servantes, je me retrouve à déambuler dans les couloirs du palais tout en me dirigeant vers la salle du trône où sont présents tous les invités.

Quand j'entre dans la salle, je peux remarquer que tous les regards sont tournés vers moi. Le pharaon s'empresse de descendre de son trône et de venir se placer à mes côté. Sans que je ne puisse refuser, je me fais amener dans la cour du château où sont présentes énormément de personnes. Je remarque, avec amusement, que sous les deux couronnes posées sur sa tête, Khéphren a, comme son frère et son père avant lui, perdu sa pourtant si belle chevelure.

Khéphren ne perd pas de temps et me fais monter sur un char à l'air luxueux serti d'or.
C'est ainsi que je me retrouve hors du château pour la première fois depuis des mois.

Le pharaon qui dirige le char nous fait avancer et nous sortons du palais suivis par une multitude de nobles tout joyeux. Les mains de mon fiancé qui se trouvent sur mes hanches et les circonstances dans lesquelles je me trouve ne m'empêchent pas de savourer le moment.

Le vent qui soulève mes cheveux et les applaudissements de la foule me font croire à un rêve, un rêve duquel je ne voudrais jamais sortir.

Après quelques minutes à traverser des rues remplies de monde venus assister au mariage de leur nouveau roi qui a promit de les traiter mieux que le précédent, nous arrivons devant ce qui me semble être un temple.

Nous sommes accueillis par une armée de prêtres qui s'inclinent devant nous et, dès que l'on s'arrête, je me fais attraper par plusieurs femmes qui s'empressent de m'emmener loin de celui qui se dit mon promis. Je m'attendais à ce qu'il réagisse mais, voyant qu'il ne fait rien suite à mon "enlèvement", je présume que c'est que cela fait partie de la cérémonie.

Sans que personne ne réponde à mes nombreuses questions, je me fais conduire dans une salle immense contenant de magnifiques bains. Les inconnues ne perdent pas de temps et me déshabillent rapidement pour pratiquement me pousser à l'eau où elles me lavent la peau tellement fort que j'ai l'impression qu'elle va s'enlever.

Quand ce supplice est, enfin, terminé, elles me font sortir et m'aident à enfiler une robe blanche toute simple sans même me laisser le temps de sécher. La sensation du tissu sur ma peau mouillée n'est pas agréable mais je tente de l'ignorer et marche dans les pas des femmes qui m'ont fait signe de les suivre.

Je me mets, tant bien que mal, à leur rythme et nous arrivons dans une salle où ne se trouvent quelques prêtres et Khéphren qui semble tout joyeux bien que impatient. J'arrive au centre de la pièce mais me sens mal à l'aise en sentant les regards scrutateurs des statues des dieux qui ont été construites ici.

A mon arrivée ici, je n'ai pas vraiment prit la peine de m'intéresser à la religion des habitants de ce pays et je le regrette à présent. J'imagine que je me sentirais déjà un peu plus à l'aise si je connaissais l'identité de ces sculptures qui semblent nous surveiller.

Tandis que je suis plongée dans mes pensées, tentant d'oublier l'atmosphère pesante du lieu, le prêtre qui semble le plus haut gradé prend la parole et commence un récit qui n'a ni queue ni tête. Je n'essaye donc même pas de suivre son charabia et, une fois qu'il a, enfin, terminé, je sens la main de Khéphren se glisser dans la mienne pour nous conduire vers la sortie.

Une fois que nous avons retrouvé la lumière du jour, je constate, avec étonnement, que les rues sont noires de monde et qu'il y a un brouhaha énorme. Pourtant, quand leur pharaon lève le bras pour imposer le silence, la foule se tait immédiatement.

-Mon cher peuple, moi, votre pharaon, ai l'honneur de vous présenter Persenet, ma quatrième femme. Acclamez la comme il se doit.

Après ces paroles, des cris de joie se font entendre si fortement que je me vois obligée de me boucher, le plus discrètement que possible, les oreilles. Malheureusement, Khéphren le remarque et, d'un regard noir, m'incline à arrêter.

Pour répondre à certaines demandes que j'ai pu entendre par delà le vacarme, il s'approche de moi et, sans me laisser le temps de le repousser, m'embrasse. Sachant très bien mon combat perdu d'avance, je ne me débats pas et le laisse faire mais je commence vraiment à me lasser à cette comédie de couple. C'est pourquoi, une fois notre étreinte finie, je lui demande la présence de mon fils qui, elle seule, saura me calmer.

-Malheureusement, il est resté au palais avec ses frères et sœurs pour ne pas être, si tôt, confronté à la foule. Mais rassure toi, nous allons rapidement aller le voir.

Je grogne pour toute réponse et tente de faire comme si ma lassitude n'était pas présente tandis que je reçois des centaines de félicitations alors que je ne voulais même pas de ce mariage à la base, je ne le veux toujours pas, d'ailleurs.

Nom d'un chien, je suis mariée, je n'arrive pas à le croire...

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Bon, je ne vous cache pas que ce chapitre a été vachement chaud à écrire pour moi étant donné que je n'avais aucune idée de comment se déroulaient les mariages en Egypte antique.

En effet, il semblerait que les Égyptiens n'aient pas vraiment laissé d'informations à ce sujet et pourtant j'en ai fait des recherches...

Du coup je me suis basée sur un manga plutôt vieux (ouke no monshou, les vrais connaîtront ❤) et j'ai un peu laissé parler mon imagination.

En tout cas dites moi ce que vous en avez pensé, si vous avez vu des grosses fautes historiques et tout...

Je vous fait de gros bisous ❤️

Dans les griffes du pharaon (achevé)Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ