Chapitre 22

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-Comment ça, te rejoindre ?

-Il n'y a pas de discussion possible, tu as une semaine pour faire tes adieux à cet endroit et pas plus.

-Il est hors de question que je vives avec toi tout en étant entourée de toutes tes femmes et enfants. Je ne me laisserai pas humilier d'une telle façon.

En m'entendant, Khéphren ricane.

-De toute façon, ce n'est pas comme si tu avais le choix. Si, après le délai imparti, tu n'es pas à mes côtés, j'enverrai mes gardes et me voyage jusqu'à moi te sera beaucoup moins agréable.

-Vas te faire voir !

Je sais très bien que, comme avant, je vais devoir suivre tous ses ordres mais je ne peux m'empêcher de m'énerver. Je me fiche de ce qu'il pourra m'arriver maintenant, ce qui compte par dessus tout est mon fils et rien que de penser au fait que je vais devoir le séparer de son environnement pour le faire vivre avec des inconnus m'horripile.

Je sais très bien qu'il sera content d'avoir enfin des enfants de son âge pour jouer, de connaître des personnes autres que moi et les quatre femmes qui vivent avec nous mais j'ai tendance, pour je ne sais quelle raison (notez le sarcasme), à me méfier de la royauté.

Je suis terrifiée par le fait que mon petit pourrait souffrir avec eux. Pourtant, je n'ai rien à dire sur la décision qu'a prit Khéphren et je peux comprendre qu'il veuille connaître son fils.

Renonçant à l'idée de le faire changer d'avis, je me dirige vers la chambre de mon fils pour lui expliquer la situation sans entrer dans les détails glauques, mon viol par exemple.

Quand l'amour de ma vie apprend que son père est présent et qu'il veut vivre avec lui, je le vois passer par plusieurs phases. D'abord celle de la joie d'enfin connaître l'homme qui l'a créé, ensuite l'hésitation par rapport à l'entente pour finir par la panique.

-Et si il ne m'aimait pas ? Et si il décidait de me renvoyer ici tout seul, sans toi ?

Émue par les craintes de mon petit bout de choux, je le prends dans mes bras et m'empresse de le rassurer avec des paroles affectueuses.

-Mon grand, tu es l'enfant le plus gentil du monde, celui que tous les parents rêveraient d'avoir alors ne t'inquiète pas, ton père ne peut que t'aimer tout autant que je t'aime.

Pour venir à bout de sa peur, je finis ma phrase.

-Et puis si vraiment tu dois revenir ici pour une raison ou pour une autre, je serai toujours à tes côtés, je ne t'abandonnerai jamais, c'est une promesse.

Pour ponctuer ma phrase, je lui montre le petit doigt et il s'empresse de l'entourer du sien pour conclure notre pacte.

J'ai fait grandir Maximilien en lui enseignant quelques trucs que je faisais dans mon monde d'origine. Je trouve ça normal de faire connaître à mon enfant des parcelles d'informations de l'époque d'où vient sa mère.

Rassuré par mes propos, il me sourit de son petit air angélique et s'allonge pour trouver le sommeil. Alors qu'il a les yeux fermés et que sa respiration commence à se faire régulière, j'essuie de mon doigt la larme solitaire qu'il avait laissé couler et lui murmures des paroles à l'oreille.

-Dors mon ange. Quand tu te réveilleras, tu pourras enfin rencontrer ton père.

Dans cette maison remplie de femmes, j'aurais très bien pu ne jamais lui faire mention d'un père mais je savais très bien que viendrait un moment où il serait au courant donc j'ai préféré le préparer. Et puis, mentir aux gens que j'aime n'est pas dans mes habitudes, je préfère être honnête.

Dans les griffes du pharaon (achevé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant