Chapitre 35

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-Dis maman, je suis obligé de manger ça ?

-Bien sûr que oui, tu en as besoin pour grandir.

-Allons laisse le, le pauvre chou, tu sais bien qu'il n'aime pas ça.

Je regarde Nébetit d'un air désespéré. Ce petit gars a été pourri gâté par son père ces derniers mois ce qui fait que maintenant il est devenu très difficile quand à la nourriture et si elle s'y met aussi, je ne vais pas m'en sortir. Même ma meilleure amie n'est pas de mon côté, ce monde est trop cruel.

Lassée de les contredire, je soupire et lève les yeux au ciel tout en songeant à combien je suis heureuse actuellement. Cela fait déjà deux mois que j'ai retrouvé Nébetit et nous avons gardé toute notre complicité. Je vois mon fils tous les jours et je peux m'amuser avec lui comme je le souhaite. Je ne suis plus du tout envahie par la  peur de me faire retrouver par le précédent pharaon qui, je le pensais, était furieux contre moi pour ma trahison.

C'est fini tout ça, Khéphren a tout arrangé et malgré certaines nuits que je me dois, en tant que sa femme, de passer avec lui, tout est parfait.

-Bien, bien, mais donne moi ça, je ne veux pas gaspiller de la nourriture alors que certains dehors meurent encore de faim.

En effet, même si la guerre est terminée et que le nouveau pharaon pense bien plus à son peuple, c'est très dur de supprimer une famine. C'est lent mais je suis sûre, qu'un jour, le peuple mangera à sa faim dans ce pays sous son règne. Il a bien des défauts mais il n'est pas un menteur, pas comme son frère qui m'avait annoncé la mort de ma confidente, et il a fait la promesse de prendre soin de ce pays pour lui rendre sa richesse d'antan.

Avec un sourire reconnaissant, mon fils me tend son assiette et je m'empresse d'avaler la nourriture qui s'y trouve. Je n'avais plus faim du tout mais la tentation était trop forte, on mange tellement bien dans ce pays... J'ai du prendre de nombreux kilos depuis mon mariage, avant ça, je ne mangeais quasiment plus, l'appétit n'était pas présent en l'absence de mon fils chéri.

Tiens, il y a un truc bizarre, le goût n'est pas pareil que celui de d'habitude. Ils ont rajouté des épices ? J'en parlerai en cuisine, je le préférais avant. J'évite d'en faire la réflexion devant mon fils qui me dirait, de manière insolente, qu'il avait raison sur le fait que ce n'était pas bon alors qu'il n'y avait même pas goûté avant de décréter qu'il n'aimait pas. De toute façon, ce n'est pas bien grave, ça ne change pas grand chose.

Tout à coup, une quinte de toux me prend, une quinte très forte. Je demande alors un verre d'eau à Nébetit qui s'empresse de me l'amener et, en voulant boire, je peux remarquer que la main qui se trouvait devant ma bouche est couverte de sang.

OH MERDE !!!

P.D.V. Khéphren :

-Vous n'avez pas à vous inquiéter, rien ne cloche chez vous, vous êtes en pleine santé, votre majesté.

Je souris au médecin qui vient de m'examiner et l'accompagne hors de mes appartements. Ces derniers temps, beaucoup de gens dans le peuple ont succombé à la maladie inconnue qui a tué mon père et je m'inquiétais au sujet de mon état. C'est pourquoi j'ai fait venir le meilleur médecin du pays pour surveiller ma santé. Je refuse de mourir alors que j'ai enfin ce que j'ai toujours voulu, le trône, des enfants, des épouses et surtout... Et surtout, la femme que j'aime à mes côtés.

J'ai, alors, l'idée de faire examiner Persenet par cet homme de science tant qu'il est là. Je préfère être le plus prudent que possible quand à cette épidémie.

Tandis que je lui fais part de ma demande, il acquiesce et nous nous dirigeons donc vers la chambre qu'occupent ma femme et mon fils.

En nous nous approchant de la pièce, nous constatons qu'un vacarme se fait entendre. Que se passe t'il bon sang ? Inquiets, nous pressons tous deux le pas pour arriver devant la porte et assister à une scène que j'ai toujours souhaité ne pas voir.

Dans les griffes du pharaon (achevé)Where stories live. Discover now