Chapitre 18

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Au pire, ce n'est pas grave, je m'en contrefiche des sentiments de ce petit connard de merde, qu'il m'aime ou pas n'a aucune importance. 

Sans aucune joie, nous nous levons toutes les deux pour aller saluer celui qui es la source de toutes mes souffrances. Dans le couloir, je marche encore plus lentement que d'habitude pour tenter de retarder le plus que possible le moment où je verrai cette tête qui ne m'inspire que du dégoût et qui hante mes nuits.

Mais bon, il y a bien un moment où je vais devoir me retrouver devant lui et, quand je m'aperçois que je suis devant la porte du petit salon dans lequel il se trouve, je prends une grosse inspiration en sentant la crise d'angoisse arriver.

Nébetit, sentant mon désespoir et mon appréhension, m'attrape la main et me la serre pour me transmettre un peu de réconfort et cela fonctionne un peu. Le fait de me sentir soutenue et de ne pas être seule face à lui me calme légèrement.

Toujours main dans la main, nous entrons et sentons les regards de la pièce dirigés sur nous.

Je me refuse de le regarder, préférant analyser les détails et la décoration du salon. Quand j'entends des pas venir dans ma direction, je me vois obligée de jeter un regard à la personne m'approchant et je remarque donc Ménât.

Celle-ci s'approche de mon amie et la tire à ses côtés pour l'emmener loin de moi. Sans même que je n'aie pu faire un seul geste, je me retrouve seule dans la pièce avec mon pire cauchemar.

Je suis totalement figée, je ne sais pas quoi faire et suis totalement paniquée. Mes yeux ne dévient pas de mes pieds et je tente, inutilement, de calmer mes tremblements. Ménât ne voulait certainement que bien faire en me laissant seule avec lui mais, sans le savoir, elle m'a retiré ma seule source de réconfort.

Quand je sens sa présence se rapprocher petit à petit de moi, je fais de mon mieux pour ne pas tourner de l'œil. Je ne lève surtout pas les yeux, je ne supporterais pas de croiser son regard, rien que le fait de le savoir à mes côtés alors que je suis seule me met dans un état de panique extrême.

Quand je sens une main me saisir le menton pour me faire lever la tête, j'ai un sursaut de panique. Directement, des images de mon viol me reviennent en tête et j'implore mentalement de l'aide tout en sachant que, si il le décide, il va me faire ce qu'il souhaite sans que personne ne puisse l'arrêter.

-Tu m'as manqué.

Et ben pas toi, connard. Je voudrais tellement lui cracher ces mots mais je sais très bien qu'il ne supporte pas que je l'insulte et, actuellement, aucun membre de mon corps ne réagit aux instructions de mon cerveau. 

Sans crier gare, il scelle sa bouche à la mienne et me serre dans ses bras de sorte à ce que je ne puisse plus bouger. Le fait de sentir ses lèvres sur les miennes me rappelle la nuit la plus horrible de toute me vie et j'arrive enfin à reprendre le contrôle de mon corps.

Je me débats tant que je peux pour sortir de son emprise mais je ne peux même pas bouger d'un millimètre et, quand sa langue force l'entrée de ma bouche, une envie de vomir me prend. 

Quand j'arrive enfin à le repousser, je n'arrive plus à me retenir et dégobille sur ses pieds. En plus il avait retiré ses chaussures, bien fait. 

Il a alors une réaction qui me rend totalement perplexe. Alors que je m'attendais à ce qu'il crie, à ce qu'il soit dégoûté tel le prince égocentrique qu'il est, je l'entends appeler l'aide de son ancienne nourrice et me caresser le dos en murmurant mots gentils.

Depuis quand il est humain lui ?

Quand j'ai enfin fini de rendre mon repas de la veille, Ménât accourt accompagnée d'une des esclaves, Senbet.

Je sens des grands bras me porter pour me déposer délicatement sur un des fauteuils de la pièce. Les yeux fermés, en tentant de retenir une nouvelle vague de vomi, j'écoute les personnes à mes côtés parler.

-Depuis quand est-ce qu'elle vomit comme ça ? Pourquoi ne rien m'avoir dit ?

Je sens la colère présente dans la voix de Khéphren tandis que Ménât a l'air totalement troublée quand elle lui répond.

-Mais... Elle n'a jamais vomi avant à ce que je sache, je ne comprends pas.

Bien sûr que tu ne comprends pas, je l'ai caché à tout le monde hormis Nébetit. Je ne voulais surtout pas que Khéphren apprenne que je suis, peut être, enceinte de lui et vienne donc me rendre visite. Quelle journée de merde !

-Je te l'ai confiée, tu devais faire en sorte que rien ne lui arrive et, dès mon arrivée, je la vois vomir. Tu as intérêt à faire venir un médecin directement. Persenet !

Je sursaute quand il s'adresse à moi, j'espérais me faire oublier et même disparaître.

-Vas te reposer, je te ferai appeler quand on passera à table.

Le gars il vient à peine d'arriver qu'il croit déjà qu'il est chez lui. 

Sans rien lui répondre, j'obéis et m'empresse de retourner dans ma chambre où je passe les heures qui suivent à dormir.

Je n'ai jamais autant dormi que depuis que je suis arrivée dans cette maison en fait et pourtant je suis toujours aussi épuisée étant donné que mes nuits sont très agitées.

Quand Senbet, vient me prévenir que le repas est près, je dois me faire violence pour ne pas fuir à toutes jambes. Je sais que ce n'est pas du tout une bonne solution mais je ne peux m'empêcher d'y penser.

En arrivant à table, je peux constater que Khéphren et Ménât sont déjà présents et que le premier ne m'a pas attendu pour commencer à manger. Espèce d'impoli !

Je m'assieds en prenant bien soin de l'ignorer et ne prends même pas la peine de lui répondre quand il me questionne.

-Est ce que tu vas mieux ?

Le vent que lui fous laisse un blanc à table et plus personne ne parle jusqu'à ce que Ménât interrompe le silence en s'adressant à son protégé.

-Jusqu'à quand reste tu après de nous mon grand ?

-Maintenant que tu en parles, mon départ s'est déplacé et je dois reprendre la route demain, dès la première heure.

YES !!!! Après qu'il ait prononcé ses paroles, le visage de la vieille femme pâlit tandis que le mien reprend certaines couleurs. Il va enfin se casser d'ici.

-Mais... Tu peux bien rester quelques jours en plus, non ?

-Je suis désolé mais non, il serait malvenu d'arriver en retard à mon propre mariage, tu ne crois pas ?

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BAM !!!! Grosse révélation, comme ça, d'un coup !!

Qu'est ce que vous avez pensé de ce chapitre ? Dites moi tout.

A vendredi pour le prochain chapitre (au fait, je me demandais ce que vous pensiez du nouveau rythme de publication de mes chapitres, il vous plaît ?)

Gros bisous ^3^ 

Dans les griffes du pharaon (achevé)Where stories live. Discover now