3 - Une étrange force

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Étant bonne cavalière, je monte derrière Aragorn sur Arod, le petit cheval alezan, en évitant de toucher le rôdeur, sous peine de le brûler.
On galope sur une bonne distance, la colonne de fumée est plus loin que le laisse présager les vastes plaines du Rohan.
La nuit tombe quand on arrive près du bûcher. La fumée et l'odeur de chair brûlée me donnent des haut-le-cœur mais je réprimande mon dégoût. Je vais avoir besoin de toute ma concentration.
On laisse les chevaux à bonne distance et je tique en passant près d'un crâne empalé sur une lance brisée.

– Ils sont bizarre ces Orques ? Soufflé je en l'examinant.

– En effet, ils sont différents, acquiesce Legolas à mes côtés. Je n'ai jamais vu de telles créatures par le passé.

– Moi non plus, ajoute Gimli.

– Peut-être est-ce là un Uruk-Hai, répond Aragorn.

– Un quoi ? M'étonnai-je en me tournant vers lui.

– Dans les documents que vous avez subtilisés à Saroumane il fait mention d'une espèce d'Orque plus grande et plus forte que les autres. Je pense qu'il s'agit là d'une de ces créatures.

– Il ressemble fort à celui qui a abattu Boromir, remarque Gimli.

Maintenant qu'il le dit c'est vrai que ces créatures se ressemblent.

– Uruk-Hai ? Quel nom désagréable à mes oreilles, soupire Legolas en secouant la tête. Mais ça explique pourquoi ils ont pu se déplacer en plein soleil et si vite.

– En effet, nous avons là une partie de réponse à ce mystère, acquiesce Aragorn. Et je crois que vous aviez plus que raison, Legolas, en disant qu'ils couraient droit sur Isengard. Regardez leurs équipements.

Je tourne la tête et je ne tarde pas à voir des casques et des plastrons ornés de la hideuse main blanche de Saroumane.

– Maudit Magicien, grondé je en sentant mon feu couver sous ma peau.

– Apaisez-vous, Isil, me lance Aragorn. Nous avons besoin de toute votre énergie pour trouver des indices.

Je me calme aussitôt. Au vu du carnage qu'on fait les Rohirrims, je doute que les Hobbits ait put y échapper, surtout s'ils étaient attachés.
Je m'en veux de penser cela et je me garde bien de le dire à mes compagnons.
Aragorn ratisse les alentours, le dos courbé et le regard inquisiteur. Legolas regarde vers la forêt tandis que Gimli tente d'estimer le nombre d'Uruk présent dans cette horde.
Pour ma part, je m'intéresse au bûcher. Il a du être conséquent au vu de la fumée et des braises encore présentes. Je fouille un peu à la recherche d'autre chose que des restes d'Orques et d'Uruk.
Je laisse mes yeux vagabonder sur les choses difformes quand soudain je remarque un lien de cuir plus ouvragé que le reste.
Je plaque mes mains sur ma bouche en reconnaissant une des ceintures offertes par Galadriel à Merry et Pippin. Lentement, je tourne la tête vers Aragorn qui examine le sol avec intérêt. Je croise alors le regard de Legolas qui doit me voir pâlir car il revient vers moi.

– Qu'avez-vous vu Isil ? S'enquit-il.

Je me pince la lèvre alors que les autres se tournent aussi vers moi. Je pourrais leur mentir, leur dire que je n'ai rien trouvé, et ainsi garder l'espoir...
Non, ça serait cruel de faire ça.
Je secoue la tête avant de saisir la ceinture et de la sortir hors des braises.
Gimli, qui est maintenant le plus proche de moi, accourt et me l'arrache des mains.

– C'est... le cadeau de la Dame Galadriel aux Hobbits...

Je sens les larmes me monter aux yeux. Aragorn arrive alors et pose sa main sur mon épaule.

Tome 2 - La Lune Ardente de FangornWhere stories live. Discover now