Tome 2 - La Lune Ardente de Fangorn

18 - La fin ?

C'est étrange mais je me retrouve des mois, voir des années, en arrière. Une autre époque. Une autre chute. Mais celle-ci était volontaire, j'avais sauté de mon propre gré et je me suis sacrément blessée...
Tout ça me paraît si loin, un peu comme un simple rêve ou plutôt un cauchemars...
Il s'est passé tant de choses depuis. Ma vie a prit un réel tournant le jour où je me suis jeté du haut de la tour d'Isengard. C'est plutôt ironique quand on n'y pense...
C'est étrange comment les secondes semblent s'allonger alors qu'on chute irrémédiablement.
Je tombe. Les pierres volent et le sol se rapproche.
Je tente d'appeler à moi des plantes, histoire d'amortir ma chute, mais il n'y a rien d'autre que des pierres et des corps au sol, et de l'eau.
Avec un peu de chance...
Mon feu s'éteint dès lors que je m'écrase dans l'eau boueuse, j'en ai le souffle coupé.
Des pierres chutent tout au autour de moi, multitude de bruits sourds. Je suis surprise d'être toujours consciente et surtout de ne m'est rien cassé. Enfin, je crois.
Je me redresse sur les coudes, inspirant une grande goulée d'air qui me brûle les poumons. L'espace d'un instant tout est calme, comme suspendu, puis les Uruk chargent par la faille d'où s'échappe toujours un torrent d'eau.
Je me redresse d'un bond, armes en main. Ce n'est pas terminé !

***

Recroquevillé dans un coin, le Warg a peur. L'explosion l'inquiète au plus haut point. Il sent Isil, sa peur et sa détermination. Il se secoue avant de grimper sur un vieux banc puis de bondir sur le mur. La pierre détrempée glisse sous ses pattes et il retombe dans la cour. Il n'arrive pas à sortir. Il retente mais chute à nouveau. Il gémit avant de tendre l'oreille. Il écoute les voix des Hommes, leurs gémissements puis leurs cris.

– Bloquez la porte ! Bloquez la porte !

Un coup sourd qui fait résonner la pierre sous ses pattes.
Le Warg s'agite puis essaye à nouveau de sortir mais en vain, il est bloqué ici et dehors les Hommes continuent de crier.

– Repoussez les ! Tenez bon !

Le Warg lève les yeux vers le ciel déchiré par les éclaires. La pluie ruisselle sur son museau qu'il point vers les cieux et il hurle de toutes ses forces.

***

Le hurlement semble déchirer l'air tout autour de moi. Le Warg.
Je me concentre sur lui et j'entends son avertissement : les portes sont prises d'assaut ! Notre situation n'est pas bonne, vraiment pas bonne...
Pourvu qu'il ne risque rien, coincé dans la cour. L'aurais-je mené à sa perte ?
Je frémis mais déjà une masse d'Uruk pénètre par la brèche, je dois me reconcentrer.
Soudain je vois du mouvement juste devant moi et mon cœur rate un battement en reconnaissant Aragorn qui revient à lui. J'accours vers lui et je fais face aux Uruk.

– Aragorn ! Isil ! S'écrit Gimli encore sur les remparts.

Il s'agite puis saute dans le vide. Incrédule, je le regarde atterrir sur les Uruk puis engager le combat, de l'eau jusqu'à la taille.
Ce Nain est fou, il n'y a pas d'autres explications...

– Gimli ! Cri Aragorn qui s'est relevé entre temps.

Le Nain se déchaîne au combat mais soudain il tombe et sombre sous l'eau.

– Fait chier, soufflé-je en accourant.

– Isil, attendez ! Ne bougez plus !

Je me fige dans une glissade.

– Tirez ! S'écrit Aragorn en Elfique.

Des flèches fusent de toutes parts, certains me frôlent vraiment mais j'ai confiance. Malgré la charge des Uruk droit sur moi, je ne bouge pas.

– Chargez ! Reprend Aragorn.

Les Elfes chargent au corps à corps. Je m'élance, je suis la première au combat. J'use de ma lame et de ma dague pour fendre leurs rangs puis j'utilise mon feu pour créer une brèche. Je fais des dégâts et je m'étonne moi-même de mon degré de concentration, je suis maintenant une guerrière.
Sur les remparts Legolas use d'un bouclier pour descendre les escaliers et nous rejoint au combat tandis que je me fraye un passage jusqu'à Gimli. Je l'agrippe par le col avant de l'extirper des eaux.